“Doit-on empêcher l’enfant de se chamailler ?”, une question à laquelle tous les éducateurs et parents sont confrontés. Les adultes n’aiment pas voir les enfants se chamailler car ils ont peur que ces derniers se fassent mal ou que ce soit une “vraie bagarre”. Pourtant, les jeux de bataille sont positifs sur le développement des tout-petits. Ce nouvel épisode de la série “Dis-moi” est là pour répondre à vos questions principales :
- Quelle est la différence entre le jeu de bataille et la vraie bagarre ?
- En quoi le jeu de bataille est instructif ?
Ce que raconte la vidéo
Un groupe d’enfants âgés de 4 ans jouent au toboggan : ils se poussent et se chamaillent sous l’œil de l’éducatrice qui veille, à ce qu’il n’y ait pas de débordements.
Pourquoi avoir filmé cette situation ?
Que vous soyez professionnel ou parents, il est important que vous puissiez faire la différence entre les jeux de batailles constructifs et la bagarre. Cette vidéo a pour objectif de faire évoluer vos pratiques et votre regard sur ce jeu.
Dis-moi… doit-on empêcher l’enfant de se chamailler et de se pousser ?
Les jeux de bataille et de chamaille sont une source de plaisir tant pour les filles que pour les garçons. Leur intérêt pour ce jeu apparaît vers deux ans : ils y apprennent alors à mesurer et contrôler leur force. Le jeu de bataille est un amusement où les deux enfants se chamaillent avec les mains ouvertes et sont tous deux gagnants à la fin.
Différencier le jeu de bataille de la véritable bagarre
Avant d’intervenir, l’adulte doit bien observer la situation pour pouvoir faire la différence entre les jeux de bataille et la bagarre. Dans les jeux de bataille, tous les enfants rient et sourient car ils ont du plaisir ; dans une bagarre, un des enfants perd le contrôle de ses émotions et de ses gestes. Dans une bagarre, un enfant domine, ce qui enlève aux autres le plaisir de jouer.
Le jeu de bataille, une étape du développement
Certains parents pensent que les jeux de bataille ou chamailleries peuvent mener à la bagarre, ce qui est rarement le cas. Au contraire, les enfants s’amusent à se chamailler : ils apprennent ainsi à contrôler leur impulsivité et à ne pas blesser l’autre. L’adulte peut même se joindre au jeu, en modérant sa force et en laissant les enfants prendre le dessus – devenant ainsi un modèle pour les enfants.
Comment accompagner l’enfant ?
- Observer les enfants afin de s’assurer qu’il s’agisse d’un jeu dans lequel chacun a du plaisir.
- Lorsqu’un des enfants a toujours le dessus ou ne s’amuse pas, séparez-les.
- Si le jeu de bataille se transforme en bagarre, séparer les enfants et faire un rappel des règles, non des interdits !
- Si vous êtes un éducateur, transmettez l’information aux parents afin que l’enfant ait une continuité dans l’accompagnement de son développement.
Pour aller plus loin
- Les jeux de batailles permettent de faire des apprentissages sociaux comme la maîtrise de soi, le sentiment de réciprocité et les comportements adéquats avec les pairs.
- Un enfant qui participe à des jeux de batailles aura moins recours à l’agression physique. ().
- Les jeux de guerre sont très populaires chez les enfants vers 3 ans. Dans le cadre d’une activité ludique où l’enfant prend du plaisir : ces jeux sont symboliques car ils permettent d’apprendre à gérer l’angoisse, de développer la coopération et l’imagination.
- Vous pouvez aussi visionner à nouveau la présentation sur l’agressivité chez le jeune enfant du Pr. Grégory Michel au sein du Train Petite Enfance et Parentalité : https://www.youtube.com/watch?v=kh8zhulucVQ)
En savoir plus sur l’auteur de la vidéo
L’association Ensemble pour l’Education de la Petite Enfance accompagne les équipes de professionnels de la petite enfance lors de formations et analyse de pratiques. Plus d’informations sur www.eduensemble.org