Le jeu est un incontournable pour le développement de l’enfant. C’est notamment un droit inscrit dans l’article 31 de la Convention Internationale des droits de l’enfant : « Les États parties reconnaissent à l’enfant le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge, et de participer librement à la vie culturelle artistique ». Mais le jeu libre, qu’est-ce que c’est vraiment ? Peut-on le mettre en place aussi facilement que son nom l’indique et en toute liberté ? Est-il favorable ou non à l’enfant ? Découvrez ici ce qu’est réellement le jeu libre, quels sont ses nombreux avantages et surtout comment le mettre en place pour le proposer de la bonne manière aux enfants.
Le jeu libre, qu’est-ce que c’est ?
Comme son nom l’indique, le jeu libre est un jeu autodirigé par l’enfant. Celui-ci est pleinement acteur de son apprentissage au moyen du jeu. Il choisit à quoi il veut jouer, avec quels outils, comment et avec qui. L’enfant saura ainsi choisir ce qui est bon ou non pour son développement et surtout à son rythme. Il apprend ainsi à mieux se connaître et à développer ce dont il affectionne. Généralement, le jeu est présenté à l’enfant sans expliquer à quoi il sert « réellement ». Ce sera à l’enfant de faire ce qu’il veut avec.
On pourrait croire que c’est encore un simple mouvement, inutile, sans apports pour l’enfant. Mais bien au contraire. A travers le jeu libre, l’enfant laisse libre cours à son imagination. Il peut s’exprimer librement, jouer, découvrir ou même créer.
Quels sont les avantages du jeu libre ?
Le jeu libre procure de nombreux avantages pour l’enfant et son développement. Grâce au jeu libre :
l’enfant est libre de ses mouvements et apprend ainsi à maîtriser son corps par lui-même et surtout à son rythme ;
l’enfant développe davantage de créativité : comme il n’a pas eu de règles sur comment utiliser le jeu, il va pouvoir développer sa propre règle et faire ce qu’il souhaite avec le jeu. Il va donc se servir de sa créativité ;
il apprend à prendre des décisions : l’enfant est maître de faire ce qu’il souhaite, il doit donc prendre des initiatives et des décisions : quels jeux choisir, comment l’utiliser, comment interagir avec les autres enfants ;
le stress est également diminué : l’enfant joue à son rythme, arrête et commence une activité quand il le souhaite. Il n’ y a pas de stress et de frustrations de terminer son activité à temps ou d’en commencer une autre. L’enfant est maître de son activité.
Il existe une multitude d’avantages procurés par le jeu libre selon l’espace que vous donnez à l’enfant, le cadre, les jeux proposés et les individus entourant l’enfant avec qui il peut interagir.
Quelle est la différence entre la motricité libre et le jeu libre ?
Le jeu libre est en quelque sorte la continuité de la motricité libre. La motricité libre va permettre au Bébé de bouger librement dans un espace sécurisé et sous le regard attentif de l’adulte : se déplacer à 4 pattes, se relever, marcher… Alors que le jeu libre se base davantage sur le jeu de l’enfant, tout en restant aussi dans un espace sécurisé et sous surveillance de l’adulte.
Quel est le rôle de l’adulte lors du jeu libre ?
Le jeu libre est loin d’être un moment de répit pour l’enseignant. C’est lui qui va choisir où emmener l’enfant grâce au matériel proposé, au cadre, à l’espace et aux personnes entourant l’enfant et pouvant interagir avec. Il faut proposer à l’enfant du matériel facilement détournable et qui peut être utilisé de multiples façons. Le but n’est pas de dire à l’enfant : Regarde ce sont des anneaux à empiler ! Il faut les empiler comme ceci. Mais l’enfant pourra de lui-même les utiliser comme des pièces de monnaie par exemple pour jouer à imiter les plus grands. Il ne faut pas montrer à l’enfant immédiatement à quoi cela sert pour notre vision à nous et comment on nous a appris à nous en servir. Mais il faut le laisser imaginer et créer son univers à partir de ses anneaux.
Quelques idées de produits pour une immersion au cœur du jeu libre
Nous vous donnons quelques idées pour enrichir votre espace de jeu libre.
Le jeu libre est finalement un jeu sans limite qui va au rythme de l’enfant et ou l’imagination est infinie. C’est un moyen intéressant de faire acquérir de nouvelles compétences grâce au jeu. L’encadrant a ici toute sa place en donnant à l’enfant le cadre et en proposant des jeux adaptés à l’enfant. C’est un moyen très intéressant de faire évoluer l’enfant vers l’autonomie.
Article rédigé en partenariat avec Rokiyah Hosen, psychomotricienne, spécialisée dans l’Hygiène Naturelle Infantile (HNI).
L’hygiène naturelle infantile (HNI) consiste à répondre au besoin d’élimination de son enfant. En l’invitant à uriner et excréter en dehors de la couche. De préférence dans un pot ou des toilettes, voire le lavabo (jusqu’à ses 6 mois maximum).
Il faut savoir que l’accompagnement est progressif. La continence étant considérée comme un processus vers sa pleine autonomie, avec ses variations et progressions sur une longue période, et non comme un état. D’ailleurs, il peut être difficile de dater la « fin ». Les parents réalisent après une certaine période que leur enfant gère très bien le passage aux toilettes.
Aujourd’hui, l’HNI semble être une nouvelle approche or elle ne l’est pas du tout. Appliquée depuis longtemps et encore ailleurs dans le monde comme en Asie (Chine, Inde,…), en Afrique et aussi en Amérique Latine. Les couches sont remplacées par des langes. Il est communément préférable de proposer à son bébé d’éliminer en dehors, afin de conserver ces tissus et rester au sec. C’est intéressant de noter que dans plusieurs cultures, bien que sa pratique varie selon les endroits dans le monde, elle n’a pas de nom. Elle se vit tout simplement.
Chaque famille peut mettre en place l’HNI comme bon lui semble. La pratique va aussi évoluer en même temps que le développement psychomoteur de l’enfant.
Tout comme en consultation avec les parents, je prends le parti de décomplexer le sujet en employant les mots « pipi » et « caca » plutôt que « urines » et « selles ».
L’Hygiène Naturelle Infantile, ce qu’il faut savoir en préambule
À la naissance, le bébé́ découvre de nouvelles sensations corporelles internes (intéroception) désagréable. Comme la faim, le sommeil, l’inconfort pour éliminer son pipi ou son caca. Il va s’exprimer et constater si son parent répond ou non. Les réactions du bébé sont conditionnées par l’interprétation de ces derniers. Face à l’expression de ses signaux, il les modifiera et affinera à chaque fois qu’il éprouvera le besoin. Sans réponse, il va réitérer l’expérience plus fort ou arrêter de communiquer. Contrairement aux autres besoins, le bébé va ressentir une sensation désagréable brève. Il va éliminer son pipi et son caca par réflexe physiologique. Même dans une position inconfortable (allongé). C’est en invitant son bébé à uriner ou excréter dans une position confortable (porté contre soi, genou relevé plus haut que le bassin) permettant le relâchement musculaire des sphincters, qu’il va souhaiter réitérer l’expérience.
Dès lors qu’il y a des propositions d’élimination, peu importe l’âge, des connexions neuronales se mettront en place. Elles se renforcent avec l’expérience vécue et répétée. De même, l’absence de proposition durant des mois voire années est aussi un renforcement de l’expérience d’élimination dans la couche qui peut être perturbé lorsqu’il sera le « moment » de présenter le pot.
L’hygiène naturelle infantile est un accompagnement progressif qui se base sur la communication et les moments propices pour uriner et excréter.
Quels accessoires pour accompagner l’HNI ?
Concrètement, à part des toilettes, aucun accessoire est indispensable. Certains matériels de puériculture sont aidant selon l’âge et le niveau d’autonomie de l’enfant :
Un petit pot. Dès la naissance, le parent peut le porter au-dessus du pot, puis dès qu’il sait s’asseoir, il peut l’inviter à se mettre à cheval ou assis de manière classique.
Un réducteur de toilette accompagné d’un marche pied ou de de marche afin qu’il puisse monter seul quand il sera plus grand et poser ses pieds pour un meilleur appui.
Une autre petite astuce pour rassurer l’enfant consiste à l’asseoir face à l’abattant des toilettes pour qu’il puisse s’agripper et ne pas se retrouver face au vide et la hauteur, tout en étant penché vers l’avant ce qui facilite l’ouverture de l’angle ano-rectal. De ce fait, il n’est pas recommandé d’utiliser des pots avec un dossier haut qui invitera l’enfant à se pencher vers l’arrière.
Pour plus d’autonomie, l’enfant peut apprendre à s’essuyer à l’aide de lingettes lavables qu’on peut humidifier et lui demander de ranger dans un sac ou panier à côté du pot ou toilette.
Il est tout à fait possible que le bébé porte des couches jetables même si la famille pratique l’HNI, mais les couches lavables ont l’avantage de permettre à l’enfant de valider son expérience psycho corporelle : il a ressenti une tension localisée, il a relâché ses sphincters et a enclenché une miction, il ressent l’insert (le tissu) s’humidifier. Les culottes d’apprentissage avec une partie plus absorbante sont intéressantes, autrement, on peut placer les insert ou les booster dans les culottes ou pantalon.
Un sac imperméable qui initialement sert pour stocker les couches lavables, peut s’avérer utile lorsque l’enfant porte des culottes à l’extérieur de la maison ou pour aller à l’école au cas où.
Quels sont les avantages de l’allaitement pour l’HNI ?
L’HNI est assimilée aux pratiques dites de maternage proximal. Cela se caractérise par la disponibilité́ des parents à répondre rapidement et avec sensibilité́ aux besoins du bébé de par sa proximité physique. L’allaitement est un allié, tout comme le peau à peau, le cododo ou le portage. L’avantage d’un allaitement exclusif sont les selles hydrosolubles du nourrisson jusqu’au moment de la diversification alimentaire. En effet, tant qu’il est allaité, ses selles se désagrègent et ne bouchent pas les canalisations. Ainsi le parent peut proposer à son bébé d’éliminer au lavabo ou évier (d’où le nombre de vidéo qu’on peut retrouver sur YouTube en tapant élimination communication ou EC, équivalent anglophone d’HNI).
L’allaitement n’est pas indispensable. Dès lors que le bébé est dans les bras au moment du nourrissage au sein ou au biberon. Le parent peut ouvrir la couche et l’inviter à éliminer ses urines et ses selles.
Vos recommandations pour l’Hygiène Naturelle Infantile, selon-vous quand s’inquiéter ?
Pour démarrer sereinement l’HNI, il est essentiel de s’autoriser des temps d’observation sans couche. Cette dernière empêche de constater à l’œil nu si l’enfant a effectivement uriné ou excrété.
Les étapes sont :
L’observation des signaux et des moments clés de son enfant ;
L’interprétation de ses expressions ;
La verbalisation au moment où il élimine+;
Et enfin se lancer dans les propositions.
Plusieurs outils peuvent aider comme :
Lister et reconnaître les signaux de son enfant, même s’ils évoluent avec l’âge jusqu’à ce qu’il puisse dire les mots « pipi » ou « caca » ;
Avoir une connaissance du besoin d’élimination et des timing propices ;
Écouter et suivre son intuition (parfois le parent sait et pressent que son enfant a besoin) ;
Suggérer : certains parents attendent que les demandes viennent de l’enfant (qu’il soit prêt) alors qu’il ne peut pas encore en émettre s’il n’a pas eu l’occasion de vivre l’élimination volontaire par un relâchement proposé dans un lieu pourvu (pot ou toilette).
Les inquiétudes principales des parents sont les refus ou les grèves du pot. C’est la majorité des motifs de consultation dédiée à l’accompagnement du besoin d’élimination. Les refus ou grèves peuvent être partiels et dans ce cas ne concerner que les urines ou les selles. L’important est de ne pas laisser s’installer la situation en pensant que c’est un besoin naturel et que cela va s’arranger tout seul avec le temps. Lors des consultations (visio) où je reçois les parents pour une séance d’accompagnement, les familles repartent avec des outils pédagogiques et ludiques.
Vos conseils pour une pratique au quotidien avec un bébé
Ma règle d’or c’est de ne pas se surcharger, le quotidien avec un bébé est assez bouleversant. Pour faciliter la régularité, c’est d’associer à des moments clés du quotidien.
Enlever la couche uniquement pour proposer le lavabo ou le pot. À quel moment ? :
À chacun de ses réveils ;
Après chaque biberon ou tétée, vous pouvez l’installer sur le pot ou l’avoir à disposition à côté car il risque d’éliminer dès qu’il a fini ;
Au moment du change ou du bain, que la couche soit souillée ou sèche, comme il est déjà déshabillé, vous pouvez lui proposer ;
Après chaque retour de sortie (en rentrant à la maison, en enlevant son bébé de sa poussette ou de son moyen de portage).
Exemple de l’HNI pendant l’allaitement avec le pot
Exemple de l’HNI sur le pot
Il est inutile de réveiller son bébé pour lui proposer le pot. Sauf s’il manifeste une gêne et une difficulté à se rendormir. Il est peut-être inconfortable allongé et a besoin d’être porté en position physiologique. S’il exprime son besoin en dehors de ces moments-là, vous pouvez bien sûr lui proposer. L’important est d’être régulier sans se surcharger, grâce à l’association de moments. Cela deviendra un automatisme que vous garderez même quand il grandira. En effet, votre enfant aura intégré une routine. Il passera aux toilettes dès qu’il se réveille, après chaque repas, en rentrant à la maison.
L’injonction d’être un bon parent peut être écrasante et peut déclencher un épuisement physique et mental et dans certains cas provoquer un burn-out parental. Pourquoi cette pression, comment mettre fin à ce sentiment de ne jamais en faire assez ? Et où trouver de l’aide ? Nous allons essayer de répondre à ces questions.
Burn-out parental : le mythe du bon parent
Être un bon parent, n’est pas être un parent parfait et d’ailleurs c’est quoi un parent parfait ? Ce n’est pas possible et ce n’est pas ce que votre enfant voudra. Être un bon parent pourrait se résumer à répondre à ses besoins physiques, émotionnels et de sécurité.
Une pression parentale omniprésente
Tous les jours, nous sommes confrontés à des visions idéalistes et surtout faussées de la parentalité : à la télé, sur les affiches publicitaires, les séries, les Réseaux Sociaux,… Même si la plupart du temps ce n’est pas fait dans un but malveillant, les modèles que nous voyons sont devenus des standards à atteindre et qui sont dans la majorité du temps inatteignables pour la plupart des parents. Sans oublier que nous ne voyons pas tout. Les Réseaux Sociaux, les affiches publicitaires,… nous montrent très souvent le côté positif. Ce type de pression peut avoir un effet stressant et remettre en doute nos compétences parentales.
Il est normal de se comparer aux autres parents, de se sentir coupable quand on n’arrive pas à faire ce que l’on souhaite pour son enfant. Par contre, ne doutez pas de vos compétences, chaque jour vous apprendrez des choses sur votre rôle de parent.
L’expertise des professionnels de santé et l’ultra-information
Depuis quelques années, des progrès et des recherches ont permis de mieux comprendre les enfants. Comme les grandes étapes de son développement (ses sens, sa motricité, ses liens d’attachement, le fonctionnement de son cerveau,…). Toutes ces informations sont facilement consultables par tous. Les parents d’aujourd’hui n’ont jamais été autant informés et pourtant beaucoup sont complètement perdus.
Entre l’éducation, le développement, les pédagogies, comment réussir à faire le tri et appliquer les conseils qui sont réellement pertinents pour soi et ses enfants ?
Les études réalisées partent d’un bon sentiment mais elles forment chez les parents une pression de réussite : cocher tous les objectifs donnés pour que son enfant soit le meilleur. D’autant plus, qu’elles ne sont pas toujours applicables à SA propre réalité. En fonction du caractère de chacun, de l’envie, de la charge mentale, du temps, etc, les priorités pour votre enfant peuvent changer. Par exemple, la passion du sport est quelque chose que vous souhaitez inculper absolument à votre enfant, vous y arrivez pendant 1 an mais ensuite, Bébé n°2 arrive et votre planning change et vos priorités aussi ! Alors laissez-vous les modifier. Et n’oubliez pas que vous êtes le premier décisionnaire pour votre Ptiloup.
Reconnaître le burn-out parental
Le burn-out, reconnu dans le milieu professionnel, est encore méconnu dans la sphère familiale. Pourtant ce phénomène touche de plus en plus de parents. Mais pourquoi ?
La pression de la société, la recherche de perfection inatteignable, l’envie de toujours faire mieux pour son enfant, peuvent déclencher le burn-out et engendrer un épuisement physique et psychique. Encore tabou, certains parents prennent la parole sur ce phénomène et mettent des mots sur ce mal-être.
Pour mieux le comprendre voici quelques symptômes qui peuvent alerter :
Fatigue extrême ;
Sentiment d’être vide et sans émotions ;
Difficulté à prendre du plaisir dans sa vie familiale ;
Perte d’estime de soi, etc.
Des applications existent pour déterminer son niveau de fatigue et de stress parental.
Des solutions contre le burn-out et la pression parentale
La santé des enfants dépend aussi de votre santé alors consultez un spécialiste le plus rapidement possible si cela est nécessaire, ils seront les plus compétents à trouver des solutions adaptées. En parler aussi à son conjoint.e peut soulager et il ou elle peut vous aider à trouver des solutions. Le burn-out n’apparaît pas subitement, il y a plusieurs états, c’est un processus qui s’installe petit à petit.
Le quotidien avec des enfants n’est pas évident et vous aurez probablement des doutes, de la fatigue et/ou un ras le bol. Mais voici quelques conseils qui peuvent aider à y faire face :
Diminuer ou prioriser ses attentes comme par exemple préférer jouer avec son enfant plutôt que de passer 2h00 à préparer ses petits pots, mettre Bébé dans son transat le temps de faire son sport, laisser bébé à ses grands-parents pour profiter d’un moment seul ou à deux ou avec ses amis, etc ;
Se faire confiance. Vous êtes le plus compétent pour savoir ce dont votre enfant a besoin ;
Prendre du temps pour soi ;
Investir du temps pour autres choses : les amis, le sport, une passion,…
En bref
Un enfant est un chamboulement dans la vie de quelqu’un et les émotions sont multiples. Lâcher prise est parfois impossible à cause de ce sentiment de perfection trop présent. Nous sommes certains d’une chose : la perfection n’existe pas et le parent parfait non plus. Tout le monde a fait et fait des erreurs mais est-ce que le plus important n’est pas l’amour partagé avec son enfant ?