C’est quoi le jeu libre ?

C’est quoi le jeu libre ?

Le jeu est un incontournable pour le développement de l’enfant. C’est notamment un droit inscrit dans l’article 31 de la Convention Internationale des droits de l’enfant : « Les États parties reconnaissent à l’enfant le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge, et de participer librement à la vie culturelle artistique ». Mais le jeu libre, qu’est-ce que c’est vraiment ? Peut-on le mettre en place aussi facilement que son nom l’indique et en toute liberté ? Est-il favorable ou non à l’enfant ?
Découvrez ici ce qu’est réellement le jeu libre, quels sont ses nombreux avantages et surtout comment le mettre en place pour le proposer de la bonne manière aux enfants.

Le jeu libre, qu’est-ce que c’est ?

Comme son nom l’indique, le jeu libre est un jeu autodirigé par l’enfant. Celui-ci est pleinement acteur de son apprentissage au moyen du jeu. Il choisit à quoi il veut jouer, avec quels outils, comment et avec qui.
L’enfant saura ainsi choisir ce qui est bon ou non pour son développement et surtout à son rythme. Il apprend ainsi à mieux se connaître et à développer ce dont il affectionne.
Généralement, le jeu est présenté à l’enfant sans expliquer à quoi il sert « réellement ». Ce sera à l’enfant de faire ce qu’il veut avec.

On pourrait croire que c’est encore un simple mouvement, inutile, sans apports pour l’enfant. Mais bien au contraire. A travers le jeu libre, l’enfant laisse libre cours à son imagination. Il peut s’exprimer librement, jouer, découvrir ou même créer.

Quels sont les avantages du jeu libre ?

Le jeu libre procure de nombreux avantages pour l’enfant et son développement. Grâce au jeu libre :

  • l’enfant est libre de ses mouvements et apprend ainsi à maîtriser son corps par lui-même et surtout à son rythme ;
  • l’enfant développe davantage de créativité : comme il n’a pas eu de règles sur comment utiliser le jeu, il va pouvoir développer sa propre règle et faire ce qu’il souhaite avec le jeu. Il va donc se servir de sa créativité ;
  • il apprend à prendre des décisions : l’enfant est maître de faire ce qu’il souhaite, il doit donc prendre des initiatives et des décisions : quels jeux choisir, comment l’utiliser, comment interagir avec les autres enfants ;
  • le stress est également diminué : l’enfant joue à son rythme, arrête et commence une activité quand il le souhaite. Il n’ y a pas de stress et de frustrations de terminer son activité à temps ou d’en commencer une autre. L’enfant est maître de son activité.

Il existe une multitude d’avantages procurés par le jeu libre selon l’espace que vous donnez à l’enfant, le cadre, les jeux proposés et les individus entourant l’enfant avec qui il peut interagir.

Quelle est la différence entre la motricité libre et le jeu libre ?

Le jeu libre est en quelque sorte la continuité de la motricité libre.
La motricité libre va permettre au Bébé de bouger librement dans un espace sécurisé et sous le regard attentif de l’adulte : se déplacer à 4 pattes, se relever, marcher… Alors que le jeu libre se base davantage sur le jeu de l’enfant, tout en restant aussi dans un espace sécurisé et sous surveillance de l’adulte.

Quel est le rôle de l’adulte lors du jeu libre ?

Le jeu libre est loin d’être un moment de répit pour l’enseignant. C’est lui qui va choisir où emmener l’enfant grâce au matériel proposé, au cadre, à l’espace et aux personnes entourant l’enfant et pouvant interagir avec.
Il faut proposer à l’enfant du matériel facilement détournable et qui peut être utilisé de multiples façons.
Le but n’est pas de dire à l’enfant : Regarde ce sont des anneaux à empiler ! Il faut les empiler comme ceci. Mais l’enfant pourra de lui-même les utiliser comme des pièces de monnaie par exemple pour jouer à imiter les plus grands. Il ne faut pas montrer à l’enfant immédiatement à quoi cela sert pour notre vision à nous et comment on nous a appris à nous en servir. Mais il faut le laisser imaginer et créer son univers à partir de ses anneaux.

Quelques idées de produits pour une immersion au cœur du jeu libre

Nous vous donnons quelques idées pour enrichir votre espace de jeu libre.

blocs sensoriels textures
Table Montessori
panneaux archibloc
briques de construction en liège
arc-en-ciel en silicone
En bref

Le jeu libre est finalement un jeu sans limite qui va au rythme de l’enfant et ou l’imagination est infinie. C’est un moyen intéressant de faire acquérir de nouvelles compétences grâce au jeu. L’encadrant a ici toute sa place en donnant à l’enfant le cadre et en proposant des jeux adaptés à l’enfant. C’est un moyen très intéressant de faire évoluer l’enfant vers l’autonomie.

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Pour aller plus loin

Le jeu libre
Le rôle et la place du professionnel dans le jeu de l’enfant

Orthophoniste et troubles alimentaires : zoom sur le métier de Marjorie Schneider

Orthophoniste et troubles alimentaires : zoom sur le métier de Marjorie Schneider

Article rédigé en partenariat avec Marjorie Schneider, orthophoniste libérale.

Je m’appelle Marjorie Schneider, j’ai 38 ans et je suis la maman de 4 enfants. J’exerce en tant qu’orthophoniste libérale depuis près de 15 ans.

Le métier d’orthophoniste c’est quoi ?

Au sein de mon cabinet, je reçois des patients de tous âges : du bébé ayant des troubles de la succion aux personnes âgées atteintes de troubles cognitifs ou maladies neuro-dégénératives.

Depuis le début de ma pratique, je n’ai cessé de me former mais ces dernières années, certains domaines ont présenté un attrait particulier à mes yeux. Comme la prise en charge des pathologies du raisonnement logique et du langage, la prise en soin des troubles du langage et des apprentissages selon l’approche de Maria Montessori adaptée à l’orthophonie ; et plus récemment, les troubles alimentaires pédiatriques et le soutien à l’allaitement.

Il faut dire que le champ de compétences des orthophonistes est vaste. Il s’agit de prévenir, évaluer et traiter les difficultés ou troubles :

  • Du langage oral et écrit et de la communication ;
  • Des fonctions oro-myo-faciales ;
  • Des autres activités cognitives dont celles liées à la phonation, à la parole, au langage oral et écrit, à la cognition mathématique. (source FNO).

Chaque prise en charge débute toujours par un bilan d’investigation. Réalisé sur prescription médicale uniquement, celui-ci nous permettra, grâce à l’analyse des antécédents et des épreuves le plus souvent standardisées, d’établir nos axes thérapeutiques, et d’obtenir les éléments nécessaires pour poser un diagnostic.

Lors d’une journée au cabinet, je peux commencer par une séance de langage oral avec un enfant présentant un retard global de développement, puis avec des enfants plus grands présentant des troubles DYS, que l’on nomme maintenant trouble spécifique du langage oral ou du langage écrit. Je reçois également chaque jour des adultes pour maintenir les fonctions de communication et de l’oralité dans les pathologies dégénératives et neuro-dégénératives (de type maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer). Et je termine en général mes journées par des adultes pour une prise en charge de la phonation.

Il se trouve qu’au fil du temps, je reçois de plus en plus d’enfants pour une prise en charge des troubles de l’oralité alimentaire.

Troubles de l’oralité alimentaire : de quoi s’agit-il ?

C’est une définition très large qui englobe l’ensemble des difficultés de l’alimentation par voie orale. Cela concerne des enfants qui mangent très (trop) peu, avec un panel d’aliments très restreints, sans plaisir.

Les origines peuvent être diverses : organiques, motrices, parfois psychologiques, mais parmi eux, on retrouve surtout une très forte proportion de patients présentant des troubles de l’intégration neurosensorielle et plus particulièrement un trouble de la modulation sensorielle. Il se manifeste soit par une hyper-réactivité sensorielle (syndrôme de dysoralité d’origine sensorielle), soit par une hypo-réactivité sensorielle, soit par des comportements de recherche sensorielle. Dans le cas du syndrome de dysoralité d’origine sensorielle, relativement fréquent, il est nécessaire de mettre en place une désensibilisation par le biais d’activités sensorielles, en mobilisant principalement le toucher, l’odorat, la vue et bien sûr le goût (les autres sens comme le système vestibulaire ou la proprioception seront plutôt travaillés au cabinet de psychomotricité ou de kinésithérapie).

Troubles de l’oralité alimentaire : une thérapie par la manipulation

C’est ainsi qu’un des axes thérapeutiques de la prise en soin consistera à proposer la manipulation de différentes textures alimentaires et non alimentaires.

On proposera progressivement des matières sèches (les objets ou jouets en bois, en silicone, en plastique ou gâteaux, fruits secs, sucettes, chocolat…), des matières douces (le coton, les plumes, semoule, pâtes crues, sucre, farine, chocolat en poudre), des matières mouillées et collantes (la pâte à modeler, la peinture, la pâte à patouille, le slime, le yaourt, compote, fruits épluchés, pâtes cuites, fruits et légumes crus, miel).

J’ai récemment pu tester et découvrir le KIT UNIVERS SENSORIEL Nature Éléments qui se compose d’une table lumineuse et de 7 matières sensorielles différentes (des plumes, du raphia naturel, des feuilles nervurées, des bouchons en liège, 4 pots de pâte à modeler sensorielle végétale et des pompons laineux). Avec le séparateur en bois, cette table devient un terrain d’expérimentation, de manipulation et de découvertes !

Pour toutes ces expérimentations, la table du KIT UNIVERS SENSORIEL Nature Éléments est idéale tant par ses dimensions, que par sa matière facile d’entretien (elle se nettoie à l’éponge). Le fait que le plateau de la table soit un peu profond évite que les différents éléments ou matières utilisés ne tombent par terre. C’est un critère important en pratique, car en cabinet nous n’avons pas le temps de faire le ménage entre chaque patient).

Les différents éléments du kit Nature (il en existe d’autres sur le site, comme la ferme, construction ou encore découverte alimentaire que j’envisage d’acquérir pour la rééducation en oralité alimentaire) constitue une très bonne base pour débuter. On y retrouve différents types de textures : sèches avec les morceaux de bois et de liège, douces avec les plumes et les pompons, collantes avec les pâtes à modeler (qui sont en plus très intéressantes sur le plan sensoriel car aux couleurs neutres mais avec de sensibles variations d’odeur et sensation selon les éléments naturels qui y sont ajoutés), etc… La collection de ciseaux à boule permet de constituer un intermédiaire et de les utiliser pour attraper certaines textures que l’enfant n’est pas encore en capacité de supporter avec ses mains. Les séparateurs en bois permettent de présenter plusieurs éléments en même temps à l’enfant, sans les mélanger.

Enfant qui joue avec de la peinture bleue blog wesco
orthophoniste et enfant qui jouent avec un kit sensoriel blog wesco

Dans ce type de prise en charge, l’utilisation de la fonction lumineuse de la table viendra amener un aspect plus ludique aux séances. Mais on pourra optimiser cet atout pour d’autres objectifs.

Bien sûr, on pourra utiliser ce KIT UNIVERS SENSORIEL Nature Éléments dans d’autres type de prise en soins, comme notamment :

  • La rééducation logico-mathématique, comme support pour des activités de manipulation et de construction de la pensée (tri, inclusion…) ;
  • La rééducation du langage oral ;
  • La rééducation du langage écrit en l’abordant de façon multisensorielle : par exemple, écrire dans le sable ou dans du gel coloré avec le doigt ou un stylet…
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Mon enfant se met en colère, tape et mord. Que faire ?

Mon enfant se met en colère, tape et mord. Que faire ?

« Vous savez qu’une vie de parent sans éclats n’existe pas. »
Patrick Ben Soussan, pédopsychiatre

Enfant agité, enfant en colère, qui tape et/ou qui mord… Ces irruptions de gestes agressifs, en famille ou en structures d’accueil, sont souvent délicates à appréhender. Pourquoi l’enfant fait-il mal, est-ce d’ailleurs sa volonté première ? Que veulent dire ces comportements et comment les accompagner au mieux ? Après un tour sur les dernières études du développement des jeunes enfants à travers leurs interactions sociales, on vous dit (presque) tout sur le sujet !

Violence, agressivité, colère : quésaco ?

Commençons par trois définitions ;

La violence est l’emploi d’une force brutale sortant du cadre de la « normalité » des interactions sociales.

L’agressivité (du latin ad-gressere, aller vers) appartient aux comportements d’adaptation humains lors des interactions sociales. Elle englobe une notion de survie, de défense de son espace vital. En compétition sportive par exemple, quand on souhaite se dépasser pour être le meilleur, c’est une manifestation de notre agressivité.

L’agressivité et la violence sont régies par des régions du cerveau différentes.

La colère est, quant à elle, une émotion primaire qui peut être à l’origine de l’emploi de l’une ou de l’autre selon les contextes.

Bébé tape et mord

L’usage de la force involontaire (le nourrisson mord son interlocuteur ou le tape sans lien avec une éventuelle situation de frustration ou de colère) semble être commun à la plupart des tout-petits. Il s’agirait là d’une étape du développement psychoaffectif et relationnel, dont l’intention serait l’exploration sociale : on ne parlera donc pas de tendances agressives volontaires chez Bébé, mais de découverte de l’univers qui l’entoure avec des gestes encore peu contrôlés et imprécis.

anneau à mordre
hochet dentition

Le tout-petit découvre le monde sans langage, la bouche est, dans ses premiers mois de vie, un organe de découvertes important (lait, tétée, doigts, pieds, doudou…) ; combien de parents s’exclament au quotidien que leur poupon met tout à la bouche ?! Concernant les morsures, il n’est pas non plus rare que Bébé morde au moment de ses poussées dentaires, dans un espoir probable de soulager ses gencives endolories. Là encore, pas d’intention première de nuire ou de blesser de sa part. Pour l’aider et limiter ces comportements, on lui propose des anneaux de dentition réfrigérants ou encore un hochet de dentition en caoutchouc naturel.

L’emploi de gestes involontaires provoquant une douleur chez l’autre tend à diminuer vers les 2 ans et demi. Selon les chercheurs, à ce stade, la capacité à percevoir la souffrance provoquée chez l’autre pourrait s’accroître, tout comme la conscience de faire mal. Pour autant, les capacités empathiques de Ptiloup sont encore en cours de développement.

Mon enfant tape et mord

Cependant, l’usage volontaire de force physique augmente vers 2 ans et demi, car entrent en jeu de nouvelles interactions sociales (à la crèche, à l’école maternelle etc…) avec d’autres Ptiloups et un nouvel apprentissage : le relationnel avec ses pairs (hors parent), la vie en (micro)société et toutes les émotions qui vont en découler !

Vous êtes le modèle des enfants

Parents comme professionnels de la petite enfance, gardez-le toujours à l’esprit : vous êtes leur modèle. Didier Desor (professeur des Universités, enseignant en Neurosciences du comportement) et François Math (Neurologue et Neurophysiologiste) écrivent en ce sens :

« Ce n’est que l’apprentissage dans le cadre familial et scolaire qui lui permettra, en se socialisant, de maîtriser sa violence. L’enfant n’est pas un adulte. Son apprentissage des comportements, des gestes et des mots intègre ce que les aînés lui montrent (…). ».

Mais… Pourquoi mon enfant tape ou mord ?

Difficile de proposer une réponse générale car, et on ne le dit que trop souvent, chaque enfant est différent. Chaque situation de conflit l’est tout autant et son contexte doit être pris en compte pour résoudre la question. Il est important de rappeler cependant qu’en bas âge et quand le langage n’est pas – du tout, ou pas encore – totalement maîtrisé, le corps pourrait parfois prendre le relai pour exprimer ce que Ptiloup ne sait pas encore dire.

Faut-il prévenir toutes les situations conflictuelles et empêcher toutes les colères ?

On vous répondrait bien oui… et non. Les enfants apprennent par l’expérience. Vous ne pourrez pas empêcher toutes les disputes (entre copains/copines et/ou entre frères et sœurs), et ce sont des expériences par lesquelles les enfants vont acquérir les bases de leurs futures compétences relationnelles et émotionnelles. La prochaine fois (ou la suivante) peut-être qu’Arthur ne se jettera pas toute main tendue sur la joue de Tom pour lui arracher son jeu, mais lui demandera d’abord s’il veut bien lui prêter. Apprendre à résoudre seul un conflit aujourd’hui, c’est aussi faciliter leur future vie d’adulte.

On n’encourage pas pour autant au laisser-faire et à la non-intervention des adultes ; vous devez évidemment garder un œil attentif sur toutes les situations, et surtout celles susceptibles de dégénérer physiquement pour intervenir avant que n’ait lieu le geste de trop (morsure, gifle etc).

Gestion de crise vers un retour au calme

Si vous arrivez trop tard, le premier réflexe est bien évidemment de séparer les deux enfants. Et le mot d’ordre (après avoir réconforté et effectué les soins nécessaires pour la blessure de guerre) : tout expliquer avec des mots simples aux deux protagonistes (celui qui a tapé/mordu, celui qui a été tapé/mordu). On ne banalise évidemment pas le geste : il n’est pas autorisé.

“ Arthur n’a pas l’habitude de partager ses jouets. Il voulait le camion avec lequel tu jouais, et il t’a fait mal pour avoir le camion. C’est interdit de faire mal et maintenant, Arthur le sait. ”

“ Ici, les jouets sont à tous les enfants. On apprend à les partager tous ensemble. Tu as fait mal à Tom et il est triste. C’est interdit de faire mal, même quand on veut un jouet très fort. « 

imagier des signes

Si le langage n’est pas bien en place chez l’un comme chez l’autre, vous pouvez doubler vos explications de quelques signes. Il est important que les enfants entendent (de vous ou de l’autre) les émotions provoquées chez eux par ce qui vient de se passer. Colère ? Tristesse ? S’ils sont en capacité de verbaliser leur ressenti, on les y encourage. Les Ptiloups sont encore dans l’âge où ils ont besoin d’être accompagnés pour apprendre à réguler leurs nombreuses émotions seuls. On n’hésite pas à proposer l’intervention de nos meilleurs alliés, les coussins attrape-colère et retour au calme :

coussin retour au calme

Des idées pour un retour au calme des enfants

Ma douce et calme boule de poils

À la maison, le contact d’un animal de compagnie avec Ptiloup peut être bénéfique. Le lien qui se crée entre les deux est un formidable régulateur d’énergie et apprend à Ptiloup les bases de l’adaptation sociale. En effet, il va devoir apprendre à maîtriser sa force et ses gestes au contact de l’animal. On veille évidemment à être toujours présent lors de leurs interactions.

L’initiation sportive pour réguler les émotions

L’initiation à la pratique sportive est non seulement une aide à la régulation émotionnelle, mais aussi un apprentissage des valeurs sociales fondamentales. Lors des activités sportives, les enfants peuvent relâcher leur énergie au sein d’une activité réglementée.

Et si l’agressivité perdure ?

Les apprentissages sociaux psychoaffectifs de la vie entre pairs sont nombreux et de fait, complexes à tous assimiler d’un seul coup pour un petit cerveau en construction ; la période d’ajustement peut légitimement vous sembler très longue ! Cependant, si l’agressivité de Ptiloup perdure et s’accentue, n’hésitez pas à vous rapprocher de professionnels de santé qui sauront vous conseiller pour l’accompagner au mieux.

Nos articles sur la même thématique :
Pour aller plus loin :
  • Patrick Ben Soussan, De l’art d’élever des enfants (im)parfaits (Erès, 2018) et Comment Survivre à ses enfants ? Ce que la parentalité positive ne vous a pas dit (Erès, 2019).
  • Infants’ unprovoked acts of force toward others Audun Dahl Department of Psychology, University of California, Santa Cruz, USA 2015
  • Comprendre la violence des enfants. L’apport des neurosciences, sous la direction de Math François, Desor Didier, Witkowski Pierrette (Dunod, 2015).
Comment créer un jardin pédagogique en crèche ?

Comment créer un jardin pédagogique en crèche ?

Les enfants aujourd’hui passent beaucoup de temps en intérieur, bien plus que leurs parents et grands-parents au même âge. En cause : un mode de vie de plus en plus sédentaire, un accès limité à un jardin privé (voire inexistant)… Pourtant, passer du temps dehors chaque jour est bénéfique pour la santé, le bien-être physique et mental et le développement cognitif surtout chez les enfants. De plus en plus d’EAJE (Établissements d’Accueil du Jeune Enfant) se laissent tenter par l’expérience du jardin pédagogique. Prêts à composer votre équipe de mini jardiniers en herbe ? C’est parti !

Jardin pédagogique : vous connaissez ?

C’est quoi un jardin pédagogique ?

Un jardin pédagogique est un espace extérieur permettant aux enfants et aux adultes encadrants de s’adonner aux principes du jardinage : semer, planter, arroser… tout en étant porteur de sens et de valeurs (travailler en équipe, apprendre la patience, développer le sens de l’observation). Le jardin pédagogique s’adapte à l’espace dont chaque structure dispose allant de quelques pots pour cultiver des herbes aromatiques aux grands bacs en hauteur voire à un espace plus conséquent directement en terre.

Pour la petite histoire, le concept du jardin pédagogique n’est pas si récent puisque déjà au siècle des Lumières (17ème) les bienfaits de la nature étaient vantés dans l’éducation des enfants. Bien plus tard, c’est Maria Montessori qui défendra avec ferveur l’idée que les enfants doivent passer du temps dehors. Dans son livre, elle écrit :

Quand l’enfant sort, c’est bien le Monde lui-même qui s’offre à lui. […] Aucune description, aucune image d’aucun livre ne peut remplacer la vue réelle des arbres dans un bois avec toute la vie qui se déroule autour d’eux.

De l’enfant à l’adolescent – Maria Montessori

Quels sont les bénéfices d’un jardin pédagogique pour les enfants ?

D’abord, le jardin pédagogique en crèche est un bon moyen d’inciter les enfants à s’intéresser à ce qui se passe à l’extérieur.

Ensuite, c’est aussi l’opportunité de :

  • Sensibiliser dès le plus jeune âge au respect de l’environnement en observant la nature et en en prenant soin ;
  • Créer du lien intergénérationnel autour d’une activité commune (enfants – encadrants – parents) ;
  • Éduquer à une alimentation saine et équilibrée : une étude a mis en exergue que les enfants qui ont eu l’habitude de jardiner dès tout-petit mangent 15% de plus de fruits et légumes que les autres une fois adultes ;
  • Comprendre le cycle de vie de la graine à l’assiette et tout l’écosystème autour (importance de la biodiversité par exemple) ;
  • Participer à une construction positive de soi : quel plaisir pour l’enfant d’observer toutes les étapes de la germination et surtout la satisfaction d’y avoir pris part en arrosant, ratissant… L’estime de soi et l’esprit bienveillant sont nourris et donnent à l’enfant un solide bagage pour évoluer en groupe par ailleurs. Si l’enfant apprend à respecter un potager, il sera tout autant respectueux dans ses relations humaines ;
  • Éveiller ses 5 sens : écouter le chant des oiseaux, sentir le parfum des fleurs, toucher la terre, observer un escargot, etc. ;
  • Libérer sa créativité via une activité de land art par exemple.
Enfant 2 ans qui réalise une activité de land art sur l'herbe blog Wesco

Comment créer un jardin pédagogique ?

Faire germer l’idée

Réunissez vous en équipe pour présenter le principe du jardin pédagogique et ses bénéfices sur les enfants. Parlez-en également aux familles et à l’issue mesurez l’engagement des différentes parties prenantes autour d’un tel projet. Vous pouvez aussi contacter des structures qui ont déjà initié ce type de projet pour recueillir leurs conseils de mise en place, difficultés rencontrées et résultats sur le long terme. Si tous les feux sont au vert, vous pouvez inscrire le jardin pédagogique au projet pédagogique global de la structure. Il est important de poser à l’écrit les objectifs derrière la mise en place de ce jardin pédagogique. Voici une liste non exhaustive des objectifs que vous pouvez déterminer :

  • Apporter aux enfants les bases de la pratique du jardinage ?
  • Observer les étapes de la graine à la fleur ?
  • Créer du lien intergénérationnel avec les familles ou un intervenant extérieur ?
  • Végétaliser la cour de la crèche ?
  • etc.

Définir le type de jardin pédagogique

En fonction de la configuration de votre crèche, vous disposez déjà d’un espace propice au jardin ou au contraire vous devrez investir dans des bacs. En équipe, quels objectifs vous êtes vous fixés : cultiver quelques fleurs ou au contraire créer un vrai potager ? De même, quelle est l’implication et la disponibilité de l’équipe au quotidien pour entretenir cet espace. Ces différents paramètres vous permettront de définir le jardin pédagogique qui vous correspond.

Établir un budget

La création et la mise en place d’un jardin pédagogique nécessite quelques investissements de départ (on vous propose une liste des incontournables à la fin de cet article). À ce premier budget, s’ajoutera un petit budget de fonctionnement au fil de l’année (achats des graines et plants, terreau…).

Faire le bon choix des plantes

Choisissez des variétés qui poussent relativement facilement et rapidement (les herbes aromatiques sont un très bon exemple). Les enfants verront très vite le résultat de leur plantation. Pensez également aux fleurs odorantes et très colorées qui éveilleront la curiosité des enfants.

C’est parti, y’a plus qu’à jardiner !

Commencez par préparer le sol et proposez aux enfants de retirer les mauvaises herbes en ratissant par exemple. Au besoin, vous pouvez ajouter du compost ou du fumier pour enrichir la terre. Toujours avec les enfants, semez ou plantez en respectant le calendrier propre à chaque saison. On oublie d’ailleurs le jardin rectiligne au profit de quelques approximations. Il est important de laisser les enfants jardiner librement mais TOUJOURS sous votre surveillance.

Arroser avec délicatesse, surveiller avec patience

À raison de plusieurs fois par semaine (voire tous les jours en période estivale), proposez aux enfants d’arroser le jardin et d’observer l’évolution (une plante peut sembler malade ou avoir besoin d’un tuteur). Vous encouragez ainsi les enfants à développer leur sens de l’observation et à trouver des solutions pour « prendre soin de » en toute bienveillance. Cette étape d’observation est également l’opportunité de sensibiliser les enfants très tôt à l’utilisation de l’eau (pensez à récupérer l’eau de pluie pour arroser). Vous pouvez également réaliser une activité de paillage en demandant aux enfants de recouvrir le sol de paille ou de copeaux pour éviter l’évaporation trop rapide de l’eau et garantir un niveau de fraîcheur.

L’heure de la récolte a sonné

Fleurs, légumes ou fruits sont prêts à être récoltés ? Invitez les enfants à réaliser cette étape, quelle satisfaction pour eux de voir le résultat concret de leur activité de jardinage ! Nul doute qu’ils ne verront plus de la même manière les légumes dans leur assiette ! Pour des raisons légales et sanitaires, il est fort possible que vous ne puissiez pas consommer votre production au sein de la crèche. Vous pouvez alors les offrir aux familles ou à une association caritative locale (de nombreuses synergies sont possibles).

Et après ?

Un cycle de jardinage se termine mais un autre ne demande qu’à commencer… Et puis, il est fort probable que les plus petits de la crèche désormais dans le groupe des moyens voudront quitter leur statut d’observateur pour devenir de vrais petits jardiniers en herbe !

Les produits Wesco incontournables pour votre jardin pédagogique

POTAGER Éléments Grande taille

Grand potager en bois pour enfants blog wesco

Un grand potager en bois massif qui permet aux enfants à partir de 18 mois de jardiner collectivement. Ce potager dispose d’une bonne profondeur de terre pour cultiver plantes et légumes et d’un géotextile pour faciliter l’évacuation naturelle de l’eau.

PETIT POTAGER À ROULETTES ÉCO-RESPONSABLE Hauteur totale 52 cm

Petit potager pour enfants mobile en plastique vert avec 4 roulettes blog wesco

Réalisé en plastique biosourcé, ce petit potager prend peu de place et se déplace où vous voulez grâce à ses 4 roulettes. Muni d’un système d’évacuation de l’eau.

BROUETTE 1 ROUE

brouette pour enfant en plastique bleu blog wesco

Très résistante et facilement maniable, cette brouette accompagnera tous les minis jardiniers en herbe. En prime, c’est un bon moyen pour travailler la motricité globale et l’équilibre.

MAXI KIT JEUX DE SABLE ÉCO-RESPONSABLES 16 éléments

lot de jeux de sables pour enfants avec seaux, pelles, râteaux, tamis blog wesco

Un ensemble de 16 pièces adapté à un usage en crèche. Chaque accessoire a une ergonomie adaptée aux plus petits et à leurs gestes encore approximatifs : manche alvéolé pour une meilleure prise en main, grande plateforme pour creuser, seau avec 2 poignées pour faciliter le transport…

ARROSOIR 0,75 L

arrosoir de petite taille pour enfants en plastique vert blog wesco

Pas d’activité de jardinage sans une session arrosage ! Cet arrosoir est adapté aux plus petits : grande ouverture pour le remplir, poignée antidérapante.

LOUPE EN BOIS

loupe en bois pour enfant blog wesco

Avec cette loupe en bois, les petits jardiniers pourront observer les insectes et la vie sous terre.

JE JARDINE MOI-MÊME

Livre de jardinage pour enfants blog wesco

Un livre chevalet avec les pas à pas à réaliser chaque saison : conseils, astuces, matériel nécessaire… Le petit + : les pages du livre sont pelliculées et lavables.

MAXI LOT GRAINES DIVERSES

lot de graines anciennes pour le jardin blog wesco

Ce coffret très complet propose 52 sachets de graines (légumes insolites, tomates anciennes…) ainsi que des explications pour bien les cultiver.

PONCHO Petite taille

poncho imperméable pour enfants blog wesco

S’enfile très facilement et rapidement, il garantit une grande liberté de mouvement pour ne pas gêner l’enfant dans toutes ses explorations.

BOTTES AIRPORT

paire de bottes pour enfant blog wesco

Des bottes en plastique 100% recyclables et cocorico de fabrication française ! De la taille 20 à 27 pour chausser tous les enfants de la crèche.

En bref

Le jardin pédagogique ne répond pas à des critères fixes et stricts. Sa liberté de mise en place permet à chaque structure d’accueil du jeune enfant de se l’approprier à sa guise et de manière progressive : quelques bacs déposés sur le rebord d’une fenêtre à un carré potager voire l’intégration d’un mini poulailler attenant. Il est fort probable que les familles soient sensibles au projet de jardin pédagogique, alors n’hésitez pas à les solliciter pour y prendre part. Qui sait, il y aura peut-être un parent ou grand-parent prêt à partager ses connaissances en la matière ? Vous ajouterez ainsi une dimension sociale et intergénérationnelle à ce projet pédagogique déjà bien porteur de sens. À vous à présent : partagez-nous vos retours d’expérience sur le jardin pédagogique… Nous avons hâte de vous lire !

Deux enfants qui ramassent des feuilles tombées au sol à l'automne blog Wesco
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