


Comment donner envie aux enfants de manger sainement et de jouer activement ?

Psychomotricienne spécialisée dans l’Hygiène Naturelle Infantile : zoom sur le métier de Rokiyah Hosen
Zoom sur le métier de Rokiyah Hosen, psychomotricienne auprès des enfants. Elle nous explique avec simplicité son travail et ses spécificités dans l’Hygiène Naturelle Infantile.
Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours professionnel ?
Je m’appelle Rokiyah Hosen, je suis psychomotricienne diplômée d’État et exerce principalement auprès des enfants en structure hospitalière et en tant que professionnelle libérale. J’ai aussi une expérience en EHPAD avec les personnes âgées et dernièrement au sein d’une Unité d’Enseignement en Maternelle (UEMA) auprès de jeunes enfants avec Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA).
Je suis aussi auteure : l’Hygiène Naturelle Infantile, formatrice pour les professionnels et accompagnante parentale exclusivement sur le sujet de la continence de l’enfant.
Pouvez-vous expliquer votre métier de psychomotricienne comme si vous l’expliquiez à un enfant ?
Lors d’une première rencontre, avant d’expliquer mon métier, je demande à l’enfant s’il sait pourquoi il est ici, pourquoi il vient me voir et je rebondis sur ce qu’il a plus ou moins compris.
Ensuite je l’explique souvent ainsi :
« Je suis là pour voir comment tu vis avec ton corps, découvrir quelles sont tes difficultés, tes points faibles, et quelles sont tes facilités, tes points forts, mais aussi tes préférences et ce que tu n’aimes pas, ce qui te met mal à l’aise.
Pour cela, je vais te proposer des jeux, ainsi je vais apprendre à te connaître en évaluant :
- Ta motricité, comment tu bouges ?
- Ton niveau d’attention, si tu peux rester concentré sur une activité, et voir si justement cela ne perturbe pas tes jeux (ou ton travail en classe selon les situations). ».
La psychomotricité est à la fois thérapeutique et rééducative.
Quels sont les patients que vous recevez dans votre cabinet de psychomotricienne (enfants, adultes) ?
La majorité sont des enfants en âge scolaire (adolescent compris) qui viennent après une recommandation de leur enseignant.e pour des difficultés rencontrées en classe, comme l’écriture ou bien l’agitation. Il m’arrive aussi de recevoir des enfants plus jeunes lorsque les parents sont inquiets sur le développement psychomoteur. J’ai aussi des adultes, rarement, et personnes âgées pour le maintien de leurs compétences.
Pour quelles raisons vos patients viennent-ils vous voir ?
Ils peuvent venir dans le cadre :
- De la prévention pour détecter des difficultés ou retard dans le développement, puis proposer une éducation psychomotrice ;
- De la rééducation psychomotrice pour traiter et réduire les troubles observés préalablement lors du bilan psychomoteur ;
- D’une demande pour compléter un diagnostic médical.
À quelles pathologies êtes-vous le plus souvent confrontée dans votre métier de psychomotricienne ?
Les motifs de consultations sont divers :
- Troubles neurodéveloppementaux : trouble du Déficit de l’Attention avec/sans Hyperactivité, Trouble Développemental de la Coordination, Trouble du Spectre de l’Autisme, troubles spécifiques des apprentissages etc.
- Troubles du comportement, difficulté avec ses émotions, handicap quelle que soit l’origine.
La majorité sont des enfants en âge scolaire (adolescent y compris) qui viennent après une recommandation de leur enseignant.e pour des difficultés rencontrées en classe comme l’écriture ou bien l’agitation. Il m’arrive aussi de recevoir des enfants plus jeunes lorsque les parents sont inquiets sur le développement psychomoteur. J’ai aussi des adultes, rarement, et personnes âgées pour le maintien de leurs compétences.
Les motifs de consultations sont divers : troubles neurodéveloppementaux (TDA/H, TDC, TSA, Troubles spécifiques des apprentissages etc), troubles du comportement, difficulté avec ses émotions, handicap quelle que soit l’origine.
Comment détecter des difficultés psychomotrices chez son enfant ?
Même si on ne souhaite pas comparer son enfant à un autre, ou à un groupe d’enfant du même âge, les doutes peuvent commencer souvent par là, d’autant plus quand les écarts sont de plus en plus visibles en termes de compétences psychomotrices ou de comportement. La différence, en toute transparence, est un des leviers qui pousse à s’inquiéter, d’où l’importance du psychomotricien à bien connaître les étapes du développement psychomoteur, de se baser sur des outils d’évaluation et une observation fine.
L’autre point qui permet de détecter les difficultés concerne l’autonomie de l’enfant, il se retrouve en difficulté pour finir une tâche, il se montre peu habile dans son corps et dans ses relations sociales, son comportement et sa façon de vivre ses émotions le mettent à mal. En identifiant ses difficultés, on déculpabilise l’enfant et ses parents.
Quelle est votre spécialité de psychomotricienne ?
Suite aux nombreuses demandes de parents, je me suis spécialisée, à travers mes recherches lors de l’écriture de mon livre, à l’accompagnement du besoin d’élimination via la communication vers la continence en autonomie. Elle regroupe l’Hygiène Naturelle Infantile souvent assimilée aux bébés et la continence des enfants en âge pré-scolaire. Mon approche prend en compte le développement psychomoteur de l’enfant en lien avec la continence en autonomie de l’enfant.
Pouvez-vous nous décrire le déroulé d’une séance consacrée à l’Hygiène Naturelle Infantile (HNI) ?
Alors que les ateliers de groupe de parents peuvent se faire en format webinaire ou en présentiel, les séances consacrées à l’HNI ou la continence de l’enfant, se font exclusivement en visio afin que chaque famille puisse bénéficier de cet accompagnement.
Je reçois des jeunes parents qui ont le projet de mettre en place l’Hygiène Naturelle Infantile mais aussi des parents qui me consultent pour leur enfant en âge pré-scolaire (avant l’entrée en école maternelle) voire plus, car ces derniers rencontrent des difficultés vis-à-vis de leur continence en autonomie.
Pendant la séance, je fais le point sur ce qui a fonctionné ou non, durant les périodes de propositions du pot, afin de repérer ce à quoi l’enfant est sensible. Selon la problématique mentionnée, je passe toujours par une étape d’explications sur les bases du besoin d’élimination afin que le parent comprenne l’intérêt des pistes qu’on va évoquer par la suite. Je procède aussi beaucoup par analogie afin de valoriser les compétences parentales, car en réalité, le parent sait accompagner son enfant sur ses autres besoins physiologiques primaires (faim, soif, sommeil) mais comme le sujet de la continence est encore tabou ou traité de manière trop superficielle, c’est naturel qu’il tâtonne.
Il est préférable que l’enfant ne soit pas présent car durant l’heure, nous construisons ensemble des pistes afin d’accompagner l’enfant étapes par étapes. L’enfant a besoin d’avoir confiance en lui et de comprendre pourquoi il est amené à éliminer ses urines et selles aux toilettes. Je présente alors en visio des outils que j’ai créés mais surtout des jeux ou objets qu’on a tous à la maison afin que le parent les réutilise avec facilité avec son enfant. En général, une séance suffit.
De quel matériel vous servez-vous ? Et comment vous en servez-vous ?
Je n’utilise pas tout mon matériel en séance, il me sert pour schématiser les fonctions du corps humain et expliquer de manière ludique.
J’ai un sac dédié aux accompagnements et ateliers sur le besoin d’élimination qui contient :
Pour représenter une vessie
- Une petite bouteille en plastique.
- Un entonnoir pour représenter une vessi.
Pour expliquer l’excrétion
- Un pot de pâte à modeler et sa seringue.
- Un toboggan ou un garage pour rappeler le chemin qu’empruntent les selles (descente naturelle).
Pour respecter la durée sur le pot avec un engagement minimum
- Un timer.
- Un sablier.
Pour comprendre les positions d’élimination
- Une poupée à corps mou.
- Une vidéo.
- Des schémas.
Pour présenter du matériel à utiliser chez soi
- Quelques modèles de pots et réducteur de toilettes.
- Des culottes d’apprentissage et culottes classiques.
Pour compléter mes explications
- Quelques livres coup de cœur.
- Des illustrations représentant des enfants dans leur quotidien pour planifier leur journée qu’on peut retrouver sur Pinterest.
- Mes fiches exclusives pour travailler le passage des sensations aux perceptions sensorielles.
Je privilégie du matériels et jeux que les parents ont déjà chez eux, ainsi les enfants sont déjà familiarisés avec. Je n’utilise pas l’intégralité de mon sac, c’est en fonction de la problématique évoquée.
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Le Terrible Two : comment gérer la crise des 2 ans ?
Qui n’a jamais entendu parler de la crise des deux ans, communément appelée le « Terrible Two » ? Cela semble terrifiant et pourtant cette crise est une période cruciale pour nos Ptiloups. Dans cet article, nous allons explorer ce sujet, expliquer les raisons et vous proposer des solutions concrètes afin de traverser cette période de manière plus sereine.
Qu’est ce que le « Terrible Two » ou la crise des deux ans ?
À l’approche des deux ans, Bébé entame une phase de changement où il cherche à s’affirmer et à exprimer son désir d’autonomie. Déroutant pour les parents qui voient leur bébé devenir un jeune enfant en quête d’indépendance. Les comportements explosifs caractérisent cette évolution.
Pourquoi la crise des deux ans se produit-elle ?
Les crises de colère de Bébé sont souvent liées à un conflit entre son envie irrépressible de prendre des décisions et sa dépendance envers ses parents pour de nombreux besoins. Cela engendre des frustrations, des colères et souvent des larmes, étant le moyen d’expression de l’enfant, dont le cerveau est encore immature pour contrôler ces vagues émotionnelles.
Une étape normale dans le développement de Bébé
Le « Terrible Two » est une période classique du développement de l’enfant. Ses compétences émotionnelles, intellectuelles et sociales se développent de manière significative et votre Ptiloup devient une personne à part entière. Il apprend à parler plus clairement, à interagir avec les autres et à établir des liens émotionnels plus complexes.
Comment reconnaître les signes du « Terrible Two » ?
Voici quelques signes annonciateurs du « Terrible Two » :
- Il dit souvent « non » ;
- Il peut passer de la colère à la joie en quelques minutes seulement ;
- Il est souvent contrarié ;
- Il teste et dépasse les limites données ;
- Il exprime sa frustration par des pleurs, des cris, des morsures ou des coups.
Combien de temps dure la crise des deux ans ?
Généralement, la crise des deux ans commence vers 18/24 mois et dure environ un an, bien que la durée et l’intensité des crises peuvent varier d’un enfant à l’autre. Avec le temps, les crises de colère s’espacent et leur intensité diminue.
Comment gérer les crises de colère : conseils et astuces ?
Adeline, maman de 3 enfants, nous dévoile ses astuces à appliquer dans le quotidien :
- Verbaliser avec l’enfant l’émotion, la situation qui génère cette colère.
- Mettre en place des routines. Par exemple, mon aîné faisait toujours une crise au moment de partir d’un endroit parce qu’il n’était pas prêt à partir. Donc on le prévenait 15 min avant « Nous allons partir dans peu de temps, c’est le moment de ranger les jeux. Ensuite nous mettrons les manteaux et on dira au revoir à tout le monde ».
- Rester ferme. Exemple : la crise au supermarché tout le monde l’a connue mais il ne faut pas céder pour autant. Il faut trouver des moyens de détourner la situation… Si les courses génèrent de la frustration, il faut continuer d’y emmener l’enfant mais plutôt en l’incluant : « tu veux pousser le chariot ? tenir la liste ? au rayon fruit légume, « dis-moi quels fruits tu connais ici ? » …
- Parfois il faut « isoler » l’enfant dans un lieu où il ne peut pas se faire mal et lui dire « là tu peux crier autant que tu veux et quand tu seras calme je serai prête à t’écouter et discuter de ce qui s’est passé ».
En bref
Le « Terrible Two » peut sembler effrayant mais il constitue une étape importante dans le développement de l’enfant. Comprendre les crises, accompagner avec patience et bienveillance, trouver des alternatives et reconnaître le besoin d’indépendance sont les clés pour contribuer à un développement sain de l’enfant et renforcer les liens parent-enfant. Rassurez-vous, cette phase est temporaire, et votre Ptiloup en sortira plus confiant et prêt à explorer le monde !
Nos articles sur la même thématique
- Mon enfant se met en colère, tape et mord. Que faire ?
- Pourquoi l’enfant ne contrôle pas ses colères ?
Pour aller plus loin
- Le site Naître et Grandir : Crises de colère: les comprendre pour mieux intervenir
- Vidéo sur le « Terrible Two » de la Maison des Maternelles
