L’injonction d’être un bon parent peut être écrasante et peut déclencher un épuisement physique et mental et dans certains cas provoquer un burn-out parental. Pourquoi cette pression, comment mettre fin à ce sentiment de ne jamais en faire assez ? Et où trouver de l’aide ? Nous allons essayer de répondre à ces questions.
Burn-out parental : le mythe du bon parent
Être un bon parent, n’est pas être un parent parfait et d’ailleurs c’est quoi un parent parfait ? Ce n’est pas possible et ce n’est pas ce que votre enfant voudra. Être un bon parent pourrait se résumer à répondre à ses besoins physiques, émotionnels et de sécurité.
Une pression parentale omniprésente
Tous les jours, nous sommes confrontés à des visions idéalistes et surtout faussées de la parentalité : à la télé, sur les affiches publicitaires, les séries, les Réseaux Sociaux,… Même si la plupart du temps ce n’est pas fait dans un but malveillant, les modèles que nous voyons sont devenus des standards à atteindre et qui sont dans la majorité du temps inatteignables pour la plupart des parents. Sans oublier que nous ne voyons pas tout. Les Réseaux Sociaux, les affiches publicitaires,… nous montrent très souvent le côté positif. Ce type de pression peut avoir un effet stressant et remettre en doute nos compétences parentales.
Il est normal de se comparer aux autres parents, de se sentir coupable quand on n’arrive pas à faire ce que l’on souhaite pour son enfant. Par contre, ne doutez pas de vos compétences, chaque jour vous apprendrez des choses sur votre rôle de parent.
L’expertise des professionnels de santé et l’ultra-information
Depuis quelques années, des progrès et des recherches ont permis de mieux comprendre les enfants. Comme les grandes étapes de son développement (ses sens, sa motricité, ses liens d’attachement, le fonctionnement de son cerveau,…). Toutes ces informations sont facilement consultables par tous. Les parents d’aujourd’hui n’ont jamais été autant informés et pourtant beaucoup sont complètement perdus.
Entre l’éducation, le développement, les pédagogies, comment réussir à faire le tri et appliquer les conseils qui sont réellement pertinents pour soi et ses enfants ?
Les études réalisées partent d’un bon sentiment mais elles forment chez les parents une pression de réussite : cocher tous les objectifs donnés pour que son enfant soit le meilleur. D’autant plus, qu’elles ne sont pas toujours applicables à SA propre réalité. En fonction du caractère de chacun, de l’envie, de la charge mentale, du temps, etc, les priorités pour votre enfant peuvent changer. Par exemple, la passion du sport est quelque chose que vous souhaitez inculper absolument à votre enfant, vous y arrivez pendant 1 an mais ensuite, Bébé n°2 arrive et votre planning change et vos priorités aussi ! Alors laissez-vous les modifier. Et n’oubliez pas que vous êtes le premier décisionnaire pour votre Ptiloup.
Reconnaître le burn-out parental
Le burn-out, reconnu dans le milieu professionnel, est encore méconnu dans la sphère familiale. Pourtant ce phénomène touche de plus en plus de parents. Mais pourquoi ?
La pression de la société, la recherche de perfection inatteignable, l’envie de toujours faire mieux pour son enfant, peuvent déclencher le burn-out et engendrer un épuisement physique et psychique. Encore tabou, certains parents prennent la parole sur ce phénomène et mettent des mots sur ce mal-être.
Pour mieux le comprendre voici quelques symptômes qui peuvent alerter :
Fatigue extrême ;
Sentiment d’être vide et sans émotions ;
Difficulté à prendre du plaisir dans sa vie familiale ;
Perte d’estime de soi, etc.
Des applications existent pour déterminer son niveau de fatigue et de stress parental.
Des solutions contre le burn-out et la pression parentale
La santé des enfants dépend aussi de votre santé alors consultez un spécialiste le plus rapidement possible si cela est nécessaire, ils seront les plus compétents à trouver des solutions adaptées. En parler aussi à son conjoint.e peut soulager et il ou elle peut vous aider à trouver des solutions. Le burn-out n’apparaît pas subitement, il y a plusieurs états, c’est un processus qui s’installe petit à petit.
Le quotidien avec des enfants n’est pas évident et vous aurez probablement des doutes, de la fatigue et/ou un ras le bol. Mais voici quelques conseils qui peuvent aider à y faire face :
Diminuer ou prioriser ses attentes comme par exemple préférer jouer avec son enfant plutôt que de passer 2h00 à préparer ses petits pots, mettre Bébé dans son transat le temps de faire son sport, laisser bébé à ses grands-parents pour profiter d’un moment seul ou à deux ou avec ses amis, etc ;
Se faire confiance. Vous êtes le plus compétent pour savoir ce dont votre enfant a besoin ;
Prendre du temps pour soi ;
Investir du temps pour autres choses : les amis, le sport, une passion,…
En bref
Un enfant est un chamboulement dans la vie de quelqu’un et les émotions sont multiples. Lâcher prise est parfois impossible à cause de ce sentiment de perfection trop présent. Nous sommes certains d’une chose : la perfection n’existe pas et le parent parfait non plus. Tout le monde a fait et fait des erreurs mais est-ce que le plus important n’est pas l’amour partagé avec son enfant ?
Avant de devenir parent des questions, des peurs ou des inquiétudes peuvent émerger. Parce que parfois ces questions sont similaires entre chaque individu, découvrez 3 témoignages de parents qui se livrent sans complexe et qui expliquent leurs expériences et leurs conseils.
Témoignage d’Alexandre, papa de deux enfants
Alexandre a 37 ans et il est papa d’Elie, 2 ans, ainsi que de Victor âgé de quelques mois. Voici son témoignage de parent.
Comment savoir si on est prêt à devenir parent ?
Tout dépend des personnes je suppose. Certaines personnes le sont naturellement, d’autres ne le sont jamais et le deviennent. Dans mon cas, je ne m’étais jamais imaginé l’être car quand on réfléchit trop, il y a toujours une complication qui fait qu’on ne se sent pas prêt : « ce n’est pas le moment, je ne suis pas assez responsable, ma maison est trop petite, je viens de déménager, de changer de travail, j’ai un crédit à rembourser, je n’aurais jamais le temps de tout gérer… ». On a juste arrêté de réfléchir et sauté le pas. Et contre toute attente, j’étais prêt :).
As-tu eu des inquiétudes avant d’être parent ?
Avant la naissance de ma fille, j’ai dû me poser toutes les questions possibles et inimaginables. La première a sûrement été « est ce que je vais être un bon père (je me la pose toujours), ma maison est-elle adaptée, comment je vais réussir à m’organiser, quelles nourritures lui donner, comment gérer l’exposition aux écrans,… ».
Aujourd’hui, je vais être papa pour la deuxième fois. les questions d’avant se répètent et d’autres viennent s’ajouter : comment va être la relation entre ma fille et son futur petit frère ? Est ce que j’aurais le temps de m’occuper des deux de la même façon ?, etc.
Comment as-tu réussi à faire face à ces inquiétudes ?
Les réunions pré-accouchement avec une sage femme et un bon accompagnement des infirmières lors de la naissance ont été vraiment d’une grande aide, surtout qu’elles peuvent nous donner des conseils ou des réponses à des questions auxquelles on ne pense pas.
En ce qui concerne le matériel, j’ai la chance de travailler dans un secteur d’activité dans lequel j’ai un éventail de choix adapté à tous les âges. Après, il existe beaucoup d’ouvrages qui relativisent sur les problèmes possibles et les questions que l’on peut se poser et proposent des pistes à suivre ou non.
En ce qui concerne la question « être un bon parent » : je ne sais toujours pas si j’en suis un. J’espère juste que je fais les choses bien et dans tous les cas, je fais mon maximum pour que ma fille ait le sourire et soit en bonne santé.
Au quotidien, c’est quoi être parent ? C’est plaisant ?
En ce qui me concerne, être parent c’est découvrir plein de nouveaux sentiments. Le bonheur de voir son enfant grandir et évoluer, de s’extasier à la moindre nouvelle expression, le plaisir de transmettre des passions,…
C’est aussi une succession d’ascenseurs émotionnels : passer de la colère à la fierté, de la fatigue à l’euphorie (ou l’inverse) en une fraction de seconde.
As-tu un ou des conseils pour les parents ou futurs parents qui vont te lire ?
Le meilleur conseil qu’on m’ait donné est de ne pas écouter toutes les personnes qui pensent avoir LA réponse absolue (du type : « ah mais il faut absolument faire ça pour son éducation »). Chaque famille a une relation particulière et unique. Le mieux est d’essayer, voir ce qui fonctionne le mieux et de s’adapter. Finalement, on se rend compte qu’à un problème se trouve une solution. S’il y avait une recette magique, on le saurait depuis le temps :p.
Témoignage de Géraldine, maman de deux enfants
Géraldine a la trentaine, elle est maman de Valentine, 9 ans, et d’Elisa, 5 ans, voici son témoignage de parent.
Comment savoir si on est prêt à devenir parent ?
L’envie a toujours été là. Ce fut un cheminement de vie et une discussion avec mon conjoint qui nous a fait passer le cap ! On n’a pas attendu d’avoir une situation idéale (maison, économie…) pour se lancer.
As-tu eu des inquiétudes avant d’être parent ?
Perso je ne me suis pas projetée trop loin (3 ans, 10 ans.. voire plus ;)). C’était vraiment une inquiétude sur les premières heures et jours : notre rencontre, son état de santé global… Et côté pratique j’avais plus d’ inquiétudes sur les nuits courtes, le changer, l’habiller…
Les premières inquiétudes s’envolent très vite : sa santé est vite analysée et rassurante et la rencontre est un instant unique et magique. À la maternité, les sages-femmes prennent le temps de faire un bain avec nous, l’habillent… et sont toujours là pour répondre à nos interrogations. Un lien fort se crée naturellement entre nous, et c’est partie pour une nouvelle aventure à 3 et puis plus tard à 4 avec nos 2 filles ! Des questions perdurent comme « vais-je être à la hauteur ? »… C’est quand même un petit être qui vient bousculer nos habitudes, notre train de vie.
Comment as-tu réussi à faire face à ces inquiétudes ?
Je me suis beaucoup tournée vers des copines ou des membres de ma famille qui avaient déjà des enfants. Et avant d’accoucher, je participais à des groupes d’échanges entre femmes enceintes. Ces moments m’ont permis de prendre du recul, d’estomper mes inquiétudes…
Au quotidien, c’est quoi être parent ? C’est plaisant ?
Au quotidien c’est un bon planning et beaucoup d’empathie, surtout la période petite enfance (jusqu’à 3 ans). Il faut penser couches, biberons, les nuits qui peuvent être parfois courtes… avec un bon mélange de pleurs, rires, cris ! Chaque jour, voire chaque instant, est une nouvelle aventure.
En grandissant nos enfants deviennent plus autonomes (cela prend tout de même quelques années)… notre quotidien change : on laisse les nuits courtes et les couches pour les devoirs, la course entre chaque activité extrascolaire…
Au quotidien, malgré le planning chargé, il y a beaucoup de moments de rire, de jeux. Et c’est surtout cela qu’on retient.
As-tu un ou des conseils pour les parents ou futurs parents qui vont te lire ?
Oula… écoutez les conseils mais arrangez-les à votre façon car votre enfant ne ressemble à aucun autre : il aura ses envies, ses pleurs, ses rires. Faites votre possible en fonction de votre instinct, vos envies, vos appréciations. Si vous êtes bien, votre enfant le sera aussi et c’est le top pour bien grandir.
Témoignage de Jieying, maman d’un enfant
Jieying a 34 ans et est maman de Célian âgé de quelques mois, découvrez son témoignage de parent.
Comment savoir si on est prêt à devenir parent ?
Je ne me sentais pas du tout prête avant la naissance de mon bébé. J’ai regardé beaucoup de vidéos sur internet : comment habiller un bébé, comment faire le lavage de nez, comment changer de couche, comment porter un bébé, comment prendre soin du nombril etc. Les vidéos m’ont aidé à visualiser les tâches du quotidien, mais tant que je n’ai pas pu m’entraîner sur Bébé, je manquais toujours de confiance. Et assez bizarrement, le moment où je l’ai pris dans mes bras pour la première fois, je me suis dit que « ça y est j’ai le statut officiel de mère et je suis prête ».
As-tu eu des inquiétudes avant d’être parent ? Comment as-tu réussi à faire face à ces inquiétudes ?
Je pense que tous les parents ont plus ou moins d’inquiétudes avant le jour de l’accouchement. Heureusement il y a des échographies planifiées chaque trimestre pour nous rassurer ou nous avertir s’il y a des soucis sur le fœtus. J’ai souvent discuté avec mes copines qui sont déjà mamans, avec ma mère et ma belle-mère. Elles étaient très encourageantes et répondaient à mes questions avec beaucoup de patience. Dans l’ensemble j’étais sereine, enfin jusqu’au jour où j’ai attrapé le Covid dans la 28ème semaine de grossesse. Je suis tombée gravement malade et aucun de mes proches n’avait vécu une expérience pareille. Heureusement j’ai pu me rétablir et tout est rentré dans l’ordre.
Au quotidien, c’est quoi être parent ? C’est plaisant ?
Les premiers mois de parent sont marqués par la fatigue et le bonheur. D’un côté, j’étais envahie par les changements de couches incessants, les pleurs inexplicables de mon bébé, le manque de sommeil, etc. Mais de l’autre côté, aucun bonheur n’est comparable à celui de voir son enfant s’éveiller de jour en jour.
As-tu un ou des conseils pour les parents ou futurs parents qui vont te lire ?
Le conseil que j’ai pour les futurs parents c’est de faire confiance à son enfant et à soi-même. C’est vous qui vivez quotidiennement avec lui, vous le sentirez s’il y a quelque chose qui ne va pas, votre enfant vous fera des signes pour vous guider. Par exemple, à ses 5 mois mon enfant a fait une crise de pleurs, qu’il n’avait jamais faite auparavant, je l’ai donc emmené aux urgences mais les médecins n’ont rien trouvé d’anormal. Pourtant, je savais qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas alors j’y suis retournée le lendemain et cette fois les médecins ont vu qu’il avait une infection. Aujourd’hui, il va très bien et il est totalement guéri, j’ai bien fait de l’écouter et de m’écouter.
En bref
N’hésitez pas à nous partager votre expérience de parent dans les commentaires, nous sommes persuadés que vos mots ou vos conseils peuvent aider quelqu’un.
Parce que devenir parent s’associe souvent à un grand saut dans l’inconnu, les questions s’enchaînent, les joies et les peurs s’entremêlent et c’est bien normal ! Tout d’abord, sachez qu’il n’existe pas de mode d’emploi ou de solutions miracles et c’est tant mieux, car nous sommes tous différents et Bébé aussi.
Dans cet article, nous vous donnons des repères pour débuter votre statut de parent avec sérénité et vous offrir les clés d’une parentalité qui vous ressemble.
Comment se préparer à devenir parent ?
On ne naît pas parent, on le devient au fur et à mesure des événements et cette aventure de la parentalité peut débuter dès la grossesse.
Le soutien des professionnels de santé
Pour vous accompagner, des échanges avec des professionnels de santé sont prévus au cours de la grossesse :
Entretien prénatal : c’est le 1er rdv avec votre sage-femme (ou médecin). Vous pourrez faire le point sur votre projet de naissance et poser vos questions ou discuter de vos difficultés.
Notre conseil : avant ce rendez-vous, faites une check-list de toutes vos questions afin de ne rien oublier. C’est aussi l’occasion de discuter avec votre conjoint.e de vos peurs, vos doutes ou interrogations.
Séances de préparation à la naissance : chaque parent bénéficie de 7 séances, elles ont plusieurs objectifs comme expliquer le déroulement de l’accouchement, connaître les soins à apporter à Bébé, des cours de préparation à l’accouchement, etc.
Des actions pour préparer l’arrivée de Bébé
D’autres actions vous aideront à vous préparer doucement à l’arrivée de Bébé :
Toucher et parler à Bébé à travers le ventre, n’oubliez pas qu’il entend et ressent tout, c’est l’occasion de créer un début de relation avec lui ;
S’équiper des essentiels pour Bébé ;
Créer et aménager un nid douillet ;
Trouver un prénom ;
Réfléchir et chercher un moyen de garde,…
Des outils à disposition des futurs parents
Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir une richesse d’outils et d’informations à portée de main. Cependant, attention à ne pas vous ultra-documenter, vous risqueriez de vous mettre une pression énorme sur les épaules et de perdre en spontanéité avec votre futur Ptiloup.
Point sur la parentalité positive, c’est quoi exactement ?
On entend de plus en plus parler de parentalité positive. Mais de quoi s’agit-t-il réellement ? L’éducation positive est une approche qui invite le parent à reconnaître son enfant en tant que personne à part entière, en lui donnant le droit de s’exprimer et d’être à son écoute, sans jamais le contrôler… C’est aussi l’aider à comprendre ses émotions en le guidant avec bienveillance et positivité.
Cependant attention, pratiquer la parentalité positive n’est pas LA méthode miracle. Être un parent aimant et bienveillant : oui ! Mais être un parent parfait : c’est mission impossible ! Ne vous mettez pas cette pression en respectant à la lettre cette approche. Vous risquez de culpabiliser ou de vous sentir incapable d’y arriver. Laissez-vous le droit à l’erreur, un parent parfait n’existe pas.
Témoignages : la parole aux parents
Bien souvent, les jeunes ou futurs parents font face à des inquiétudes similaires et se posent d’innombrables questions. Essayons de prendre du recul et de trouver des réponses ensemble. Pour cela, on vous propose de lire 3 expériences de parent.
Devenir parent est une aventure qui ne s’arrête jamais. Chaque jour, vous apprendrez à le devenir. Vous ferez sans doute des erreurs alors apprenez à les reconnaître sans vous mettre de pression. Il n’y a pas de honte à vous isoler avec Bébé, à passer le relai à quelqu’un de confiance, à prendre soin de vous ou même à laisser la corbeille de linge se remplir. Si vous vous sentez dépassé.e ou au bout du bout, demandez de l’aide auprès des professionnels, de votre famille, de vos amis, etc.
Article rédigé en partenariat avec Cléa Secci, kinésithérapeute pédiatrique.
Vous connaissez sans doute la kinésithérapie pour adulte mais connaissez-vous la kinésithérapie pédiatrique ? Cette forme de kiné est adaptée aux tout-petits, aux enfants mais également aux adolescents. Paralysie cérébrale, plagiocéphalie du nourrisson, malformations du pied ou encore problèmes respiratoires, peuvent être l’une des raisons de consulter ce spécialiste pour Bébé. Dans cette interview, on fait le point avec Cléa Secci sur son métier de kinésithérapeute spécialisée en pédiatrie.
Kinésithérapeute pédiatrique : interview de Cléa Secci
Qui êtes-vous ? Votre parcours professionnel ?
Je suis Cléa Secci, kinésithérapeute spécialisée en pédiatrie et formatrice. J’ai actuellement une activité uniquement libérale au sein du cabinet Ortho-Pedia à Nice mais j’ai travaillé plusieurs années dans le secteur hospitalier pédiatrique, notamment en service néonatologie, réanimation et chirurgie. L’essentiel de mon activité professionnelle est centrée autour de la prise en charge précoce du nourrisson et celle des enfants atteints de paralysie cérébrale. J’adore partager mon quotidien professionnel, former et informer via mon compte Instagram @Clea_Kinepedia. J’ai suivi beaucoup de formations en pédiatrie pour ouvrir ma vision des prises en charge et compétences. J’ai obtenu deux diplômes universitaires : l’un pour ma spécialisation en kinésithérapie pédiatrique et l’autre sur la prise en charge des troubles de l’oralité alimentaire de l’enfant.
Pouvez-vous nous présenter votre métier de kinésithérapeute comme si vous l’expliquiez à un enfant ?
J’explique aux enfants que je suis la personne qui va les aider à bouger plus facilement et devenir encore plus fort ! Mon travail a pour objectif d’amener les enfants à développer, améliorer ou récupérer une fonction motrice leur permettant, par la suite, le meilleur développement moteur possible. Cela se fait par le biais d’exercices de rééducation et de mobilisation.
Avez-vous une spécialité ?
La pédiatrie, plus spécifiquement la prise en charge des troubles neurologiques du nourrisson et de l’enfant.
Pourquoi s’être spécialisée dans la pédiatrie ?
Je trouve la relation soignant – soigné avec les enfants extraordinaire et tellement riche. Les enfants présentent parfois des troubles pour lesquels la rééducation tient une place capitale dans leur avenir fonctionnel et je trouve cela très stimulant. Aussi, cela pousse à se dépasser et les amener à se dépasser pour mettre en place ce qui va les aider au mieux.
À quelles pathologies êtes-vous le plus souvent confrontées ?
La paralysie cérébrale, la plagiocéphalie du nourrisson, les malpositions et malformations du pied.
Pour quelles raisons vos patients viennent-ils vous voir ?
De manière générale, quelle que soit la pathologie concernée, l’objectif est de gagner ou de retrouver de la fonction motrice pour ces enfants.
Quand faut-il consulter un kinésithérapeute pour Bébé ? Quel est le rôle du kiné dans son suivi régulier ?
La kinésithérapie se met en place sur prescription médicale. Les bébés peuvent être amenés à en avoir besoin en cas de grande prématurité. Par exemple, le développement moteur peut être plus difficile pour ces enfants et un accompagnement est nécessaire. Cela peut être pour des raisons orthopédiques : des pieds déviés chez le bébé ou l’enfant, une tête qui se positionne toujours d’un côté et un bébé qui aurait du mal à varier sa posture spontanément, une paralysie du bras suite à un accouchement difficile… Ou encore des atteintes neuro-développementales : si le bébé présente une pathologie à la naissance ou bien génétique et qui rend son développement moteur plus difficile.
Les bébés qui présentent des difficultés d’alimentation liées à un trouble de la motricité peuvent également consulter un kinésithérapeute formé en oralité. De façon plus saisonnière, les bébés viennent parfois en cabinet de kinésithérapie pour des séances de désencombrement respiratoire. Les enfants plus grands peuvent avoir recours à la kinésithérapie après une blessure, en cas de scoliose ou bien sûr dans le cadre du suivi des troubles neuro-développementaux avec retentissement moteur à long terme. Dans le cadre de pathologies respiratoires chroniques, les enfants sont également suivis en kinésithérapie tout au long de leur vie.
À partir de quel âge peut-on consulter pour Bébé ? Quels actes de kinésithérapie peuvent-être pratiqués sur Bébé ?
Il n’y pas de minimum d’âge, c’est l’indication qui prévaut ! J’ai eu l’opportunité de pouvoir exercer auprès d’extrêmes prématurés en réanimation néonatale et donc de réaliser des soins sur des bébés avant leur terme de naissance. Je trouvais cela fascinant de pouvoir assister à ce développement, observer ces mouvements qui normalement sont abrités par le ventre maternel.
Les séances peuvent-elles être douloureuses pour Bébé ? Dont la kiné respiratoire qui fait souvent peur aux parents ?
Les séances de kinésithérapie respiratoire pâtissent effectivement d’une douleur parce que le nourrisson pleure et s’agite beaucoup. En revanche, (si les manœuvres sont réalisées de façon appropriée) il semblerait que ce soit davantage de la gêne, lié à une situation inconnue et donc pouvant être vécue comme stressante, qui entraîne les pleurs du bébé. Les pressions exercées ne doivent pas faire mal. De même, dans les mobilisations orthopédiques sur les pieds des bébés. On peut assister à des pleurs, principalement du fait de la contrainte ressentie par l’enfant. Il faut tenir l’articulation mobilisée fermement et cela peut ne pas leur plaire. Les gestes de kinésithérapie pédiatrique ne sont normalement pas douloureux et heureusement !
En tant que parents, peut-on reproduire des exercices à son domicile ?
Le partenariat de soin avec les familles est primordial. Pour parfaire les résultats et accompagner la récupération, le kinésithérapeute pédiatrique aura toujours des choses à vous préconiser pour le quotidien. Ils sont spécifiques, d’une part à la pathologie, et d’autre part au niveau de rééducation de l’enfant. C’est votre kiné qui vous montrera ce qu’il faut faire.
S’agit-il d’actes conventionnés ? Quelle prise en charge de la kinésithérapie pédiatrique par la sécurité sociale ? Besoin d’une prescription ?
Oui, la prescription médicale est requise pour les traitements de kinésithérapie. Il n’existe malheureusement pas de cotation vraiment spécifique à la pédiatrie. Ce qui induit un mode de remboursement identique à celui des soins de l’adulte. Alors que l’approche et le temps nécessaire soient bien différents.
De quel matériel vous servez-vous ? Et comment vous en servez-vous ?
Il faut pouvoir s’adapter à tous les âges et et à tous les niveaux de développement des enfants, alors oui, j’ai énormément de matériels. J’essaie de ne pas tout sortir afin de canaliser les enfants sur des exercices spécifiquement choisis. J’utilise des plateformes d’équilibre, des modules de motricité en mousse, des jeux sollicitant la préhension, des objets sensoriels, des jeux de construction, etc. Impossible de tout lister car tout peut me donner une idée d’exercice à faire avec les enfants, même des pinces à linge ou des rouleaux de sopalin !
En tant que kinésithérapeute, avez-vous un coup de cœur dans les produits Wesco ?
Chez Wesco, je trouve plein d’outils ludiques pour faire travailler mes patients et les amener vers l’objectif fonctionnel souhaité tout en s’amusant. Difficile de choisir un favori mais j’adore les Babimodules et les dalles sensorielles par exemple.
La plupart des jouets qu’on trouve dans le commerce sont conçus pour les garçons ou pour les filles, en rapport étroit avec les différents rôles qu’on attend d’eux.”
Elana Gianini Belotti, enseignante, pédagogue, militante et écrivaine italienne –
Encore aujourd’hui, difficile de parcourir les rayons jouets sans le remarquer : poupons joufflus, adorables dînettes et bijoux à paillettes sur fond rose et audacieux d’un côté, jeux de construction ou set de bricolage “comme les pros” sur aplat bleu de l’autre… Chez Wesco, pas de stéréotypes, chaque enfant est libre d’être ce qu’il veut et de choisir le jouet qu’il souhaite, vous savez celui qui fera pétiller ses yeux. On vous explique pourquoi dans cet article, tout en décryptant ces grandes questions d’actualité.
Stéréotypes, genre, identité… Quésaco ?
Fille ? Garçon ? Genre ? Quelques définitions
Le sexe d’un individu relève de la biologie : en résumé, ses chromosomes, ses gonades, ses hormones, et son anatomie. Sa détermination est aujourd’hui infiniment plus complexe que ces quatre critères, car la diversité et la variabilité du vivant sont très grandes.
Par exemple, l’intersexuation (le fait de ne pas correspondre biologiquement aux deux types principaux – féminin et masculin – de la majorité des humains) concernerait selon les chercheurs 1 à 2% de la population mondiale.
Le genre d’un individu (de l’anglais, gender), c’est ce que la société dicte comme relevant du féminin ou du masculin. Le genre serait ainsi une construction sociale.
L’identité de genre correspond à l’expérience intime de soi, le vécu identitaire propre à chacun.
Les études de genre aujourd’hui visent à repérer et analyser ce qui semble naturellement différent entre les hommes et les femmes, afin d’établir ce qui relève d’une construction sociale et ce qui relève d’une réelle différence biologique.
Les stéréotypes, quant à eux, sont des croyances partagées, des généralisations. D’un côté, ils facilitent notre lecture du monde et des individus car ils structurent nos pensées, de l’autre, ils nous conduisent souvent à commettre des erreurs de jugement. Nous y sommes tous soumis au quotidien, adultes autant qu’enfants.
Dire “les filles sont prédéterminées à aimer le rose et jouer à la poupée” et à l’inverse “les garçons à aimer le bleu et jouer à la bagarre”, ce sont des stéréotypes de genre.
Prendre conscience de nos stéréotypes derrière nos pensées et nos comportements, c’est le premier pas pour apprendre à s’en détacher.
Petit historique du genre en France
La mention homme/femme en France apparaît à l’état civil au XIXème siècle. Elle permet entre autres de prévenir les fraudes et de ne pas confondre deux individus (dans le cas d’homonymie, par exemple). Cet étiquetage des individus dans deux “boîtes”, cette double catégorisation hommes d’un côté et femmes de l’autre semble aujourd’hui le reflet d’une organisation sociale et sociétale (dé)passée.
Influence(s) du genre sur l’enfant
Les scientifiques s’accordent aujourd’hui à dire que dès 24 mois, les enfants sont capables d’identifier et différencier deux personnes de deux genres différents, et ont aussi une perception implicite de ce qui se rattache à chacun.e (activités, objets utilisés…). Ce schéma de ce qui constituerait une femme et un homme influence ensuite leurs comportements et leurs choix (y compris les choix de leurs jouets) : les enfants tendent, plus ou moins (in)consciemment selon leurs âges, à vouloir se conformer à ce qu’ils ont repéré comme étant leur catégorie d’appartenance.
Nos conseils pour éviter les stéréotypes de genre
En pratique : comment éviter les stéréotypes de genre ?
Notre premier conseil serait de vous poser la question : quels sont vos propres stéréotypes et préjugés ? En prendre conscience est la première étape pour apprendre à les déconstruire.
L’intégration inconsciente des stéréotypes de genre, présente dès 3-4 ans chez les enfants, peut être à leur égard génératrice de stress. Il est important que vous puissiez en parler ouvertement avec eux. Quel que soit l’âge des enfants, communiquez, expliquez, verbalisez les stéréotypes et le ressenti qu’ils en ont, et ne fermez surtout pas la discussion par peur de ne pas savoir répondre. Professionnel.le.s comme parents, vous êtes en droit de ne pas avoir la réponse immédiate à leurs questionnements (parfois farfelus) !
Favoriser la mixité dans les jeux… et les jouets
Proposer des jeux et jouets identifiés à un genre comme à l’autre, c’est leur donner l’autorisation implicite de s’y intéresser. Selon les âges et leurs intégrations respectives des stéréotypes de genre, certains enfants sont en effet plus enclins à rejeter des jeux ou jouets identifiés au genre masculin ou féminin. Les accompagner dans les jeux, sans jamais rien leur imposer, pour simplement stimuler leur créativité et leur imaginaire, sera aussi l’occasion pour les Ptiloups de réviser leur jugement du jeu en question. Si en fait on a le droit, et qu’en plus on peut se détacher des pratiques stéréotypées, il n’y a plus qu’à s’amuser tous ensemble.
Être attentif aux interactions des enfants
Plus ils grandissent, plus le comportement collectif des enfants est influencé par le renforcement des stéréotypes de genre. Cela ne reflète pas nécessairement les intentions individuelles, mais soyez attentifs : on explique, on communique, on fait exprimer les ressentis… Et on tentera, à l’image de la Suède et des pays scandinaves, de valoriser chaque enfant pour ce qu’il fait plutôt que pour ce qu’il est.
L’exemple de la “pédagogie neutre” en Suède
Il s’agit d’une approche pédagogique entièrement repensée, qui se veut éduquer et faire grandir les enfants hors de tout stéréotype de genre, en traitant chacun comme un être unique et non pas “juste” comme un petit garçon ou une petite fille. L’objectif n’est pas seulement une égalité des sexes, mais surtout de faire grandir les enfants dans une vision plus réaliste et nuancée du monde à tous les niveaux.
Et chez Wesco, qu’est-ce qu’on en pense des stéréotypes de genre ?
On parle ici de stéréotypes de genre, mais notre réponse s’appliquera à tous : chez Wesco, aucune place pour les stéréotypes. Depuis nos débuts, l’ouverture au monde est une de nos valeurs profondes. Nous sommes convaincus qu’un jouet n’est pas plus réservé à un garçon qu’à une fille, et qu’il peut être en plus un formidable vecteur de tolérance et de respect face à la diversité. Ce qui compte pour nous, c’est de mettre le bon jeu ou jouet entre les mains de tous les enfants, pour qu’ils se sentent simplement et profondément libres d’être qui ils souhaitent. Et pour qu’ils éveillent le monde 😉
En bref
Pour parler de stéréotype à votre enfant, n’hésitez pas à lui proposer cette courte vidéo :” 1 jour, 1 question : C’est quoi un stéréotype ? ” Comment cela se passe-t-il chez vous ? Encouragez-vous votre enfant à jouer aux jeux souvent identifiés à l’un et à l’autre genre ? Laissez-vous votre enfant s’identifier à ses pairs du sexe opposé ? Découvrez notre sélection de jeux et jouets très spéciale pour filles… et pour garçons 😉 !
La science, un apprentissage fondamental qui peut paraître complexe à expliquer à nos enfants. Pourtant, il est plutôt simple et accessible de vulgariser cette discipline auprès des enfants, par le jeu ou des méthodes ludiques.
Dans cet article, on vous explique comment l’aborder, en s’appuyant sur des actions du quotidien, des jeux, des outils ludiques, mais également en quoi cette discipline, et les méthodes qui en découlent, peuvent aider les Ptiloups à s’éveiller au monde.
C’est quoi la science ?
Pour commencer à vulgariser ce mot, découvrons sa définition selon notre ami le dictionnaire :
La science est un ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d’objets ou de phénomènes obéissant à des lois et/ou vérifiés par les méthodes expérimentales.
La science nous entoure quotidiennement. C’est grâce à elle et aux inventions des scientifiques que nous avons des téléphones, de l’électricité ou même des médicaments… La science ne se résume pas uniquement aux inventions ou aux nouvelles technologies, elle permet également de comprendre comment fonctionne notre monde en répondant à une multitude de questions : pourquoi le ciel est bleu ? Pourquoi l’huile ne se mélange pas à l’eau ? Comment respirons-nous ? Pourquoi un oiseau vole-t-il ? Pourquoi mange-t-on ? etc.
Toutes ces questions nous montrent que la science est un sujet vaste et illimité. Elle permet de varier les thèmes à aborder avec les enfants : la biologie, les mathématiques, la physique, la médecine, l’astronomie, etc.
Pourquoi apprendre les sciences à son enfant ?
Il existe plusieurs raisons de faire aimer les sciences à son enfant, en voici quelques-unes :
Lui apprendre à se poser des questions ;
Lui apprendre à communiquer et à expliquer ce qu’il voit ;
Lui apprendre à trouver des solutions par lui-même ;
Stimuler sa créativité ;
Développer sa curiosité ;
Développer son sens critique et sa réflexion ;
L’aider à défendre ses idées ;
L’aider à comprendre le monde ;
L’aider à s’ouvrir aux autres en collaborant avec d’autres personnes ;
L’aider à acquérir des connaissances.
La démarche scientifique pour tous
Comme on vous l’expliquait plus haut, la science est partout ! Il est donc assez simple d’en discuter avec nos enfants. Par exemple, si un Ptiloup vous pose la question suivante : « pourquoi le ciel est bleu ? » essayez de trouver la solution ensemble. Encore plus si vous aussi vous ne connaissez pas la réponse, la réussite sera plus grande !
Pour trouver cette fameuse réponse, essayez de lui inculquer une démarche scientifique : observer, imaginer, expérimenter (quand c’est possible), résoudre, interpréter et conclure.
Plusieurs méthodes existent afin d’appuyer cette démarche :
En discutant et en questionnant l’enfant ;
En regardant des vidéos sur Youtube ou à la télé ;
En écoutant des Podcasts ;
En organisant des expériences scientifiques ;
En consultant des livres ;
En organisant des sorties aux musées, etc.
Quelques outils ludiques pour apprendre la science
Des jeux pour les petits curieux scientifiques
Répondre aux questions de Ptiloup en réalisant des expériences chimiques sans danger et avec des produits courants :
Parce qu’ils ont bercé notre enfance et qu’ils nous ont aidé à aimer la science grâce à leur émission « C’est pas sorcier », découvrez ou redécouvrez l’incontournable duo de Fred et Jamy.
Des chaînes de Podcast sur la science pour les enfants
Le Podcast « CTRL+F », ou aussi la combinaison du raccourci « recherche » sur un PC, emmène ses jeunes auditeurs à la découverte des nouvelles technologies.
Pourquoi certains objets flottent sur l’eau et d’autres coulent ?
Avec les enfants, laissez tomber différents objets dans une bassine d’eau (caillou, bouchon en liège, morceau de bois, pâte à modeler en boule et en forme de bol, etc). Certains objets vont couler et d’autres flotter à la surface de l’eau. Ainsi, les enfants vont vite comprendre que la forme ET le poids vont déterminer si l’objet va flotter ou non.
Une expérience fascinante et simple à mettre en place pour découvrir l’électricité statique et ainsi comprendre la formation des éclairs et du tonnerre.
Le monde est un terrain de jeu propice aux découvertes. Il anime la curiosité de nos enfants. Leur donner le goût des sciences c’est les encourager à développer un raisonnement et des opinions sur des enjeux actuels, comme par exemple le réchauffement climatique, les technologies numériques, la médecine… En explorant le monde avec cette démarche scientifique : se questionner, rechercher, expérimenter, c’est s’outiller pour devenir un acteur de demain.