Affordance et petite enfance : en route vers la libre exploration ! 

Affordance et petite enfance : en route vers la libre exploration ! 

Les enfants ont une imagination débordante et une envie d’exploration inépuisable. Ils pourraient passer des heures à jouer avec tout et n’importe quoi ! D’ailleurs, vous vous êtes déjà demandé pourquoi les enfants détournaient l’utilisation première des objets du quotidien ? Comme la table à manger qui devient leur cabane préférée ou même votre table basse qui devient un circuit automobile.

Décryptons ensemble ces comportements en s’appuyant sur la théorie de l’affordance et découvrons comment ce concept et la libre exploration peuvent être utilisés dans l’aménagement de nos espaces.

À la découverte de l’affordance ! 

Tout d’abord, remontons un peu le temps et arrêtons nous en 1970. James Gibson, psychologue américain, explique que l’Homme interagit facilement dans un environnement grâce à sa capacité de percevoir des actions qui s’offrent à lui avec des objets. Il nous indique qu’un environnement n’existe pas à côté d’un individu mais toujours par rapport à un individu.

Prenons un exemple, si un adulte rentre dans une pièce pour la première fois et qu’il voit un bloc, ni trop gros ni trop petit et à la hauteur de ses genoux. Sans vraiment y penser et avec fluidité, l’individu va vouloir s’asseoir dessus. Maintenant, prenons la même pièce et le même objet mais cette fois-ci avec un petit d’Homme. Pour celui-ci, l’action ne sera pas la même : il sera plus enclin à grimper dessus ou à le transformer selon sa perception.

Cette perception face à un objet/un environnement, c’est ce que va appeler James Gibson : l’affordance. Ce mot affordance est un néologisme anglais formé à partir du verbe anglais « To afford » qui signifie « procurer l’envie de… » ou « donner l’opportunité de… ».

À la découverte de la libre exploration !

Assez simplement, la libre exploration c’est l’occasion pour Bébé ou pour un enfant de jouer ou d’explorer selon son envie, ses capacités mais aussi selon son imagination. C’est aussi permettre à l’enfant d’expérimenter des objets entre eux, de découvrir des nouveaux espaces, de mélanger des jeux ou des objets… Ainsi, il pourra vivre des expériences différentes et enrichissantes au gré de son développement.

Toutefois, la libre exploration ne veut pas dire que vous ne devez pas être présent. Gardez un oeil observateur afin de veiller à ce que tout se passe pour le mieux. Bébé aimera vous voir dans son champ de vision et pourra explorer plus librement les espaces.

En quoi l’affordance et la libre exploration sont utiles dans le développement d’un Bébé ? 

Laissez-nous vous présenter Eleanor Gibson, épouse de M. Gibson, mais également et surtout psychologue. Elle a étudié le développement des tout-petits en le reliant à l’affordance et à l’exploration.

Eleanor Gibson montre qu’un Bébé qui explore librement son environnement en fonction des objets qui s’offrent à lui, apprend ! Et il apprend en développant de nouvelles affordances : grimper, porter, se cacher, s’asseoir, transvaser, etc. Plus un Bébé grandit, plus les invitations des objets évoluent et deviennent complexes et riches.

Créer un environnement riche en affordances et favoriser la libre exploration c’est permettre à Bébé : 

  • De mieux connaître un objet et de découvrir des fonctions de celui-ci en le testant avec d’autres objets ; 
  • D’améliorer sa motricité fine et sa motricité globale ; 
  • De développer sa confiance en soi grâce notamment à la confiance que vous lui donnez en le laissant faire ses expérimentations ; 
  • De développer sa curiosité, sa créativité et son imaginaire ; 
  • D’utiliser plusieurs de ses sens ; 
  • D’apprendre selon son rythme d’apprentissage. 

Comment favoriser les affordances et la libre exploration ? 

Si nous ne pouvons pas forcer une affordance, nous pouvons la provoquer en repensant nos espaces pour offrir un environnement riche d’actions.

Lire son environnement en pensant affordance

Dans un premier temps, pour offrir le plus d’affordances possible aux enfants, il faut revoir notre perception des objets et des espaces. Revoir notre perception c’est changer notre regard en se mettant à la place des enfants.
Pour cela, il va falloir lire votre espace mais pas simplement en listant les objets qui s’y trouvent mais en utilisant une description dynamique.

Pour y arriver, posez-vous les questions suivantes : 

  • Comment l’enfant va t’il se sentir invité par l’objet ? 
  • Qu’est-ce que ça va lui procurer ? 
  • Comment permettre à l’enfant d’investir les lieux ? 
  • Quelles dispositions vont amener à tel ou tel comportement ? 

Repenser et réfléchir l’aménagement des espaces

Une fois la lecture dynamique de votre environnement réalisée, il est temps de repenser votre aménagement ! 

Parce qu’il n’existe pas une seule manière d’aménager un espace et que rien n’est figé voici quelques pistes de réflexion : 

  • Ouvrir les espaces et autoriser le déplacement des jeux dans plusieurs endroits. Par exemple, vous pouvez laisser un enfant prendre une passoire du coin dinette pour l’utiliser dans un autre endroit ; 
  • Mettre des tapis plus grands afin d’inviter les tout-petits à explorer plus loin ; 
  • Choisir des jeux permettant d’élargir les possibilités d’actions ; 
  • Mettre des tapis de protection pour sécuriser certains endroits. Par exemple, vous pouvez sécuriser l’exploration d’une table en mettant des tapis au sol ; 
  • Aller au-delà de l’esthétisme et vraiment penser aux invitations d’un endroit. 

Ces suggestions fonctionnent aussi bien pour un espace intérieur qu’un espace extérieur.

Pour conclure

Les enfants sont de véritables explorateurs : ils aiment expérimenter, grimper, tester, et même se tromper. La théorie de l’affordance nous permet de mieux comprendre certains jeux et comportements de nos enfants et de saisir l’importance qu’ils ont dans leur apprentissage. C’est en favorisant l’exploration que vous pourrez offrir une richesse d’affordances dans vos espaces.

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Pour aller plus loin

  • Anne-Sophie, directrice scientifique de l’institut Petite Enfance Boris Cyrulnik nous explique en vidéo la théorie de l’affordance : voir la vidéo
  • Lire le livre « Libre exploration éducative » de Anne-Sophie Rochegude et Chloé Ruby.

Éveiller les plus petits aux langues

Éveiller les plus petits aux langues

On estime qu’environ 7000 langues sont parlées aujourd’hui à travers le monde. En plus d’aider les plus jeunes à prendre conscience de la diversité linguistique les entourant, mettre en place des ateliers d’éveil aux langues dans les structures d’accueil ne présente que des avantages pour leur développement. On vous dit tout sur les pourquoi et comment instaurer ces ateliers.

Les premiers mois de vie : l’âge d’or de l’éveil aux langues

Dès leurs premiers jours de vie, les bébés sont sensibles aux sons de la parole : ils reconnaissent puis mémorisent rapidement les premiers mots de leur langue maternelle. La période d’apprentissage des langues la plus optimale s’étend de la naissance aux 7 ans.

Si, à l’âge adulte, vous vous êtes déjà essayés à l’apprentissage d’une langue, vous avez probablement pu constater des difficultés. Entendre et reproduire des sons jusqu’ici étrangers pour vous est complexe. Par exemple, le “th” anglais, le “r” espagnol, les 4 différents tons du mandarin… De ce côté-là, les tout-petits sont avantagés : ils ne sont pas encore limités par la perception et la prononciation des sons propres à leur(s) langue(s) maternelle(s).

Éveiller les enfants à l’apprentissage d’une nouvelle langue

On craint souvent que parler deux langues en même temps aux enfants puisse créer de la confusion dans leurs esprits, et retarder l’apprentissage de leur première langue. Faux : depuis 1962 et les études réalisées par Elizabeth Peal et Wallace E. Lambert à Montréal, on sait que cela n’entraîne aucune déficience ni retard intellectuel. Au contraire, les enfants bilingues ont obtenu des résultats supérieurs à ceux des enfants ne parlant qu’une seule langue.

Cependant, il existe bien une phase du développement pendant laquelle l’enfant mélange les deux langues. Mais c’est une évolution normale de l’apprentissage qui sera vite résolue. Pas de panique, donc !

Quels sont les bénéfices à retenir de l’éveil aux langues des tout-petits ?

  • Favorise leurs capacités de mémorisation et de réflexion
  • Facilite leur apprentissage des langues pour l’avenir, et rendra plus facile le passage de l’une à l’autre
  • Développe leur créativité et leur analyse des situations de communication
  • Prendre conscience de la diversité linguistique et culturelle du monde en s’amusant tous ensemble, c’est acquérir les bases de la tolérance et du vivre-ensemble.

Les ateliers d’éveil aux langues : qu’est-ce que c’est ?

Dans un premier temps portés par l’association D’une langue à l’autre, les ateliers d’éveil aux langues se multiplient aujourd’hui dans les crèches. On trouve en effet des initiatives dans plusieurs langues (catalan, alsacien, anglais, arabe, espagnol…).

Il s’agit de proposer aux enfants une découverte par le biais d’activités et d’interactions ludiques. On ne cherche pas à les faire apprendre, on vise plutôt la reproduction de ce qu’ils entendent, et à les laisser libres d’expérimenter ces nouveautés.

Fixez vos objectifs et modalités

  • Par petits groupes et selon les tranches d’âge (0/3 ans, 3/6 ans)
  • Plutôt au sol, sur des tapis, en les laissant libres de circuler pour que l’activité soit ludique
  • Le choix des langues : quelles langues parlent les familles des enfants accueillis ? Quelles langues parlez-vous ? Nul besoin d’être parfaitement bilingue : vous n’êtes pas des professeurs de langue. Il est toujours possible de faire appel aux parents pour les investir s’ils le souhaitent dans les ateliers.
  • Déterminez le nombre d’ateliers par semaine/mois et leur régularité (importante pour l’instauration de rituels). Adaptez la durée de l’activité selon les âges et les capacités de concentration de chacun.
  • L’atelier doit être associé par les enfants à un moment de plaisir : prévoyez donc des activités et des interactions proches de leurs habitudes (comptines, chants, instruments de musique, histoires, jeux, danses…).
  • Faites appel à des supports variés stimulant tous leurs sens : de la musique, des objets ou images aux matières et couleurs variées, pourquoi pas selon les langues choisies instaurer des temps de goûters autour des spécialités culinaires d’une culture etc.

Éveil aux langues : pourquoi pas la Langue des Signes Française ?

Que vous signiez déjà avec les enfants que vous accueillez ou non, la LSF peut tout à fait faire l’objet d’ateliers d’éveil aux langues : elle favorisera d’ailleurs le développement des plus petits. Si votre projet d’ateliers est aussi à visée inclusive, la sensibilisation à la Langue des Signes Française permettra de faire connaître aux enfants la culture sourde (chansigne, poésigne…).

Éveil aux langues : notre sélection

C’est une ressource utilisée et plébiscitée par l’association Dulala. Cette forme de représentation favorise la concentration et la compréhension ; libre à vous d’adapter et de traduire les contes aux langues choisies pour vos ateliers.

CD livre apprendre l'anglais chant

Ce livre-CD contient une sélection de comptines anglaises pour se familiariser à cette langue de manière ludique. Les comptines sont un bon moyen d’optimiser la mémorisation des mots et sons inhabituels par le jeu.

imagier pour éveil langue des signes française

Un support d’atelier pour guider les enfants dans l’acquisition des premiers mots en Langue des Signes Française.

eveil langues chiffres langue signes française LSF

Toucher, compter, tracer les chiffres du bout des doigts et mémoriser les signes associés : un jeu éducatif complet à faire manipuler par les petites mains (à partir de 2 ans) pendant vos ateliers de LSF.

Pour conclure

En plus de les sensibiliser au vivre-ensemble et aux cultures du monde, les ateliers d’éveil aux langues n’auront donc que des avantages pour le développement des plus jeunes. Cette “pré-initiation” aux langues peut être instaurée dès la crèche puis à la maternelle, de manière ludique pour que les tout-petits soient libres d’expérimenter ces nouvelles découvertes langagières.

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Pour aller plus loin

Idées d’activités sensorielles pour la crèche

Idées d’activités sensorielles pour la crèche

Issues de la pédagogie Montessori, les activités sensorielles ont pour but de stimuler les 5 sens des tout-petits, afin de soutenir leur éveil et leur bon développement. Elles sont plus adaptées en bas âge que les activités créatives, qui demandent une meilleure maîtrise des gestes. L’astuce : varier les formes, les textures, les couleurs… des supports qui seront manipulés par les p’tites menottes. On vous partage nos 8 activités sensorielles préférées à mettre en place en crèche avec les Ptiloups !

4 activités sensorielles en crèche avant 18 mois

On l’oublie souvent, pourtant, la peau n’est pas qu’une enveloppe ! Chez l’adulte, sa superficie peut atteindre jusqu’à 2m², surface qui interagit constamment avec son environnement, via les 600 000 récepteurs du toucher du corps humain. Une sacrée dose de sensations, donc ! Afin d’exploiter ce joli potentiel du toucher, voici 8 idées d’activités sensorielles à mettre en place en crèche ;

Activité sensorielle n°1 : toucher et patouiller

activité sensorielle crèche bac eau patouiller

Éclabousser, patauger, transvaser… Il suffit d’un bac à leur hauteur avec un fond d’eau et quelques accessoires (pelles, seaux, gobelets…) pour occuper et rafraîchir les Ptiloups (sous votre surveillance !). Les mains, les pieds, tout peut y passer !

On peut aussi varier ce qui fera l’objet du patouillage. La texture de l’huile sera plus grasse que celle de l’eau sous le bout des doigts, celle du sable plus rugueuse contre la peau, la terre plus épaisse au toucher…

Activité sensorielle n°2 : la peinture comestible

Ensuite, tout le monde en couches, c’est l’heure de la peinture comestible ! Un yaourt réparti dans plusieurs pots, mélangé avec quelques gouttes de différents colorants alimentaires suffisent et l’étalage peut commencer. Aucune crainte à avoir si la peinture finit à la bouche, mais il faudra quand même prévoir un bon rinçage 🙂 ! (ou proposer le patouillage dans l’eau à la suite de cette activité !)

Activité sensorielle n°3 : découvrir son corps avec le massage sensoriel

Les tout-petits les plus adeptes de contacts seront comblés par cette activité tout en douceur. Avec des plumes, des pinceaux doux, des fleurs, ou encore des tissus aux textures variées, on passe doucement sur la peau des Bébés allongés, des pieds à la tête et de la tête aux pieds. L’objet utilisé pour le massage peut être laissé en manipulation libre par la suite, sous surveillance toujours.

Activité sensorielle n°4 : les bouteilles multisensorielles

Déclinables à l’infini, en version auditive et/ou visuelle, ces bouteilles pourront intervenir pour un retour au calme. En voici deux versions possibles en DIY pour vous inspirer ;

Nouveauté 2022 collection multi sensorielle et inclusive crèche

La bouteille musicale

Dans une bouteille en verre vide, on insère du sable (qui peut être coloré au préalable avec quelques gouttes de colorant alimentaire) pour imiter l’apaisant son de la pluie, des pâtes crues de toutes les formes, des graines de riz, maïs et de tournesol parsemées de quelques grelots et des boutons. Pour leur sécurité, on scelle bien le bouchon à la colle forte, on laisse sécher le temps indiqué et on obtient une véritable “ boîte à bruits ”, à secouer et retourner dans tous les sens pour en découvrir toutes les sonorités.

La bouteille retour au calme

Dans une bouteille en verre vide, on insère de l’eau, un colorant alimentaire au choix, de l’huile et plein de petits objets à suivre du regard : des paillettes, des plumes, des petites figurines, des pompons et des perles de toutes les couleurs… Même opération, on scelle le bouchon à la colle forte et laisse sécher le temps indiqué avant de la mettre entre les p’tites mains. Pour un liquide plus épais, une évolution plus lente du petit monde dans la bouteille et un effet relaxant décuplé, on utilisera seulement de la glycérine végétale comme liquide à l’intérieur de la bouteille.

4 activités sensorielles en crèche après 18 mois

Activité sensorielle n°5 : le DIY du bac sensoriel

Sur feu moyen, on porte un litre d’eau avec quatre cuillères à café d’agar-agar à ébullition. On remue tout du long et environ 30 secondes quand le liquide commence à frémir, puis on retire du feu et on verse dans un grand contenant en verre de préférence. Il n’y a plus qu’à dissimuler les objets et jouets de votre choix avant de laisser refroidir. Un monde fascinant à découvrir dans lequel les enfants pourront trouver moult trésors et s’amuser avec la texture mucilagineuse.

On peut aussi décliner l’idée avec des objets cachés dans des glaçons…

Activité sensorielle n°6 : le parcours sensoriel en extérieur

Quelques grands bacs à remplir et disposer pour créer un chemin de sensations diverses :

parcours sensoriel activité sensorielle extérieur crèche dehors

pâtes crues sous toutes leurs formes, terre, herbe fraîchement coupée, argile humidifiée, des graines, du papier de soie, du papier bulle ou à froisser, des galets, du sable, des boîtes d’œufs vides, de la gélatine qui colle, des pelotes de laine toutes douces…

Libre à vous de créer le parcours le plus amusant, dans lequel tous les Ptiloups pourront mettre les mains et les pieds et passer un bon moment !

Activité sensorielle n°7 : la cuisine sensorielle pour les plus grands des Ptiloups

Les yeux bandés, on fait sentir, toucher, puis goûter des fruits et légumes crus coupés en morceaux au préalable. Le but est donc de deviner, avec un seul ou plusieurs sens de quel aliment il s’agissait. Une expérience qui peut aussi être source de découvertes et de belles surprises selon les aliments choisis (en restant évidemment vigilants sur les éventuelles allergies alimentaires de tout ce petit monde !).

Activité sensorielle n°8 : tous au jardin !

activité sensorielle crèche extérieur potager jardiner

Si votre crèche a son espace potager, on file tous mettre les mains dans la terre ! Quoi de plus exaltant que de devoir prendre soin d’une fleur plantée de ses propres mains, et de la voir grandir chaque jour ?

accessoires jardinage bac à sable arrosoir pelle rateau activité sensorielle crèche

Puis, bien équipés de leur arrosoir et accessoires, les plus grands se responsabilisent tout en prenant contact avec le monde végétal : textures, couleurs, odeurs…

On variera les stimulations olfactives en proposant par exemple : des petits pieds de lavande, de chèvrefeuille, des aromates, ou encore de la menthe et sa cousine la citronnelle.

En bref

Peu de matériel suffit pour la mise en place en crèche d’activités sensorielles diversifiées et adaptées. On accompagne évidemment les Ptiloups à travers chacune et verbalise avec eux les sensations qu’ils découvrent. En effet, le sable gratte, l’eau est froide, la gélatine colle aux doigts… L’important étant qu’ils puissent solliciter tous leurs sens pour s’ouvrir au monde et les aider à bien grandir :). Avez-vous déjà testé ces activités, et quelles sont vos favorites à mettre en place dans vos structures ? Dites-nous tout en commentaire !

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Pour aller plus loin

Psychomotricienne spécialisée dans l’Hygiène Naturelle Infantile : zoom sur le métier de Rokiyah Hosen

Psychomotricienne spécialisée dans l’Hygiène Naturelle Infantile : zoom sur le métier de Rokiyah Hosen

Zoom sur le métier de Rokiyah Hosen, psychomotricienne auprès des enfants. Elle nous explique avec simplicité son travail et ses spécificités dans l’Hygiène Naturelle Infantile.

Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours professionnel ?

Je m’appelle Rokiyah Hosen, je suis psychomotricienne diplômée d’État et exerce principalement auprès des enfants en structure hospitalière et en tant que professionnelle libérale. J’ai aussi une expérience en EHPAD avec les personnes âgées et dernièrement au sein d’une Unité d’Enseignement en Maternelle (UEMA) auprès de jeunes enfants avec Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA).
Je suis aussi auteure : l’Hygiène Naturelle Infantile, formatrice pour les professionnels et accompagnante parentale exclusivement sur le sujet de la continence de l’enfant.

Pouvez-vous expliquer votre métier de psychomotricienne comme si vous l’expliquiez à un enfant ?

Lors d’une première rencontre, avant d’expliquer mon métier, je demande à l’enfant s’il sait pourquoi il est ici, pourquoi il vient me voir et je rebondis sur ce qu’il a plus ou moins compris.

Ensuite je l’explique souvent ainsi :

« Je suis là pour voir comment tu vis avec ton corps, découvrir quelles sont tes difficultés, tes points faibles, et quelles sont tes facilités, tes points forts, mais aussi tes préférences et ce que tu n’aimes pas, ce qui te met mal à l’aise.
Pour cela, je vais te proposer des jeux, ainsi je vais apprendre à te connaître en évaluant :

  • Ta motricité, comment tu bouges ?
  • Ton niveau d’attention, si tu peux rester concentré sur une activité, et voir si justement cela ne perturbe pas tes jeux (ou ton travail en classe selon les situations). ».

La psychomotricité est à la fois thérapeutique et rééducative.

Quels sont les patients que vous recevez dans votre cabinet de psychomotricienne (enfants, adultes) ?

La majorité sont des enfants en âge scolaire (adolescent compris) qui viennent après une recommandation de leur enseignant.e pour des difficultés rencontrées en classe, comme l’écriture ou bien l’agitation. Il m’arrive aussi de recevoir des enfants plus jeunes lorsque les parents sont inquiets sur le développement psychomoteur. J’ai aussi des adultes, rarement, et personnes âgées pour le maintien de leurs compétences.

Pour quelles raisons vos patients viennent-ils vous voir ?

Ils peuvent venir dans le cadre :

  • De la prévention pour détecter des difficultés ou retard dans le développement, puis proposer une éducation psychomotrice ;
  • De la rééducation psychomotrice pour traiter et réduire les troubles observés préalablement lors du bilan psychomoteur ;
  • D’une demande pour compléter un diagnostic médical.

À quelles pathologies êtes-vous le plus souvent confrontée dans votre métier de psychomotricienne ?

Les motifs de consultations sont divers :

  • Troubles neurodéveloppementaux : trouble du Déficit de l’Attention avec/sans Hyperactivité, Trouble Développemental de la Coordination, Trouble du Spectre de l’Autisme, troubles spécifiques des apprentissages etc.
  • Troubles du comportement, difficulté avec ses émotions, handicap quelle que soit l’origine.

La majorité sont des enfants en âge scolaire (adolescent y compris) qui viennent après une recommandation de leur enseignant.e pour des difficultés rencontrées en classe comme l’écriture ou bien l’agitation. Il m’arrive aussi de recevoir des enfants plus jeunes lorsque les parents sont inquiets sur le développement psychomoteur. J’ai aussi des adultes, rarement, et personnes âgées pour le maintien de leurs compétences.
Les motifs de consultations sont divers : troubles neurodéveloppementaux (TDA/H, TDC, TSA, Troubles spécifiques des apprentissages etc), troubles du comportement, difficulté avec ses émotions, handicap quelle que soit l’origine.

Comment détecter des difficultés psychomotrices chez son enfant ?

Même si on ne souhaite pas comparer son enfant à un autre, ou à un groupe d’enfant du même âge, les doutes peuvent commencer souvent par là, d’autant plus quand les écarts sont de plus en plus visibles en termes de compétences psychomotrices ou de comportement. La différence, en toute transparence, est un des leviers qui pousse à s’inquiéter, d’où l’importance du psychomotricien à bien connaître les étapes du développement psychomoteur, de se baser sur des outils d’évaluation et une observation fine.

L’autre point qui permet de détecter les difficultés concerne l’autonomie de l’enfant, il se retrouve en difficulté pour finir une tâche, il se montre peu habile dans son corps et dans ses relations sociales, son comportement et sa façon de vivre ses émotions le mettent à mal. En identifiant ses difficultés, on déculpabilise l’enfant et ses parents.

Quelle est votre spécialité de psychomotricienne ?

Suite aux nombreuses demandes de parents, je me suis spécialisée, à travers mes recherches lors de l’écriture de mon livre, à l’accompagnement du besoin d’élimination via la communication vers la continence en autonomie. Elle regroupe l’Hygiène Naturelle Infantile souvent assimilée aux bébés et la continence des enfants en âge pré-scolaire. Mon approche prend en compte le développement psychomoteur de l’enfant en lien avec la continence en autonomie de l’enfant.

Pouvez-vous nous décrire le déroulé d’une séance consacrée à l’Hygiène Naturelle Infantile (HNI) ?

Alors que les ateliers de groupe de parents peuvent se faire en format webinaire ou en présentiel, les séances consacrées à l’HNI ou la continence de l’enfant, se font exclusivement en visio afin que chaque famille puisse bénéficier de cet accompagnement.

Je reçois des jeunes parents qui ont le projet de mettre en place l’Hygiène Naturelle Infantile mais aussi des parents qui me consultent pour leur enfant en âge pré-scolaire (avant l’entrée en école maternelle) voire plus, car ces derniers rencontrent des difficultés vis-à-vis de leur continence en autonomie.

Pendant la séance, je fais le point sur ce qui a fonctionné ou non, durant les périodes de propositions du pot, afin de repérer ce à quoi l’enfant est sensible. Selon la problématique mentionnée, je passe toujours par une étape d’explications sur les bases du besoin d’élimination afin que le parent comprenne l’intérêt des pistes qu’on va évoquer par la suite. Je procède aussi beaucoup par analogie afin de valoriser les compétences parentales, car en réalité, le parent sait accompagner son enfant sur ses autres besoins physiologiques primaires (faim, soif, sommeil) mais comme le sujet de la continence est encore tabou ou traité de manière trop superficielle, c’est naturel qu’il tâtonne.
Il est préférable que l’enfant ne soit pas présent car durant l’heure, nous construisons ensemble des pistes afin d’accompagner l’enfant étapes par étapes. L’enfant a besoin d’avoir confiance en lui et de comprendre pourquoi il est amené à éliminer ses urines et selles aux toilettes. Je présente alors en visio des outils que j’ai créés mais surtout des jeux ou objets qu’on a tous à la maison afin que le parent les réutilise avec facilité avec son enfant. En général, une séance suffit.

De quel matériel vous servez-vous ? Et comment vous en servez-vous ?

Je n’utilise pas tout mon matériel en séance, il me sert pour schématiser les fonctions du corps humain et expliquer de manière ludique.

J’ai un sac dédié aux accompagnements et ateliers sur le besoin d’élimination qui contient :

Pour représenter une vessie

  • Une petite bouteille en plastique.
  • Un entonnoir pour représenter une vessi.

Pour expliquer l’excrétion

  • Un pot de pâte à modeler et sa seringue.
  • Un toboggan ou un garage pour rappeler le chemin qu’empruntent les selles (descente naturelle).

Pour respecter la durée sur le pot avec un engagement minimum

  • Un timer.
  • Un sablier.

Pour comprendre les positions d’élimination

  • Une poupée à corps mou.
  • Une vidéo.
  • Des schémas.

Pour présenter du matériel à utiliser chez soi

  • Quelques modèles de pots et réducteur de toilettes.
  • Des culottes d’apprentissage et culottes classiques.

Pour compléter mes explications

  • Quelques livres coup de cœur.
  • Des illustrations représentant des enfants dans leur quotidien pour planifier leur journée qu’on peut retrouver sur Pinterest.
  • Mes fiches exclusives pour travailler le passage des sensations aux perceptions sensorielles.

Je privilégie du matériels et jeux que les parents ont déjà chez eux, ainsi les enfants sont déjà familiarisés avec. Je n’utilise pas l’intégralité de mon sac, c’est en fonction de la problématique évoquée.

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L’Hygiène Naturelle Infantile (HNI) nouvelle approche, qu’est-ce que c’est ?

L’Hygiène Naturelle Infantile (HNI) nouvelle approche, qu’est-ce que c’est ?

Article rédigé en partenariat avec Rokiyah Hosen, psychomotricienne, spécialisée dans l’Hygiène Naturelle Infantile (HNI).

L’hygiène naturelle infantile (HNI) consiste à répondre au besoin d’élimination de son enfant. En l’invitant à uriner et excréter en dehors de la couche. De préférence dans un pot ou des toilettes, voire le lavabo (jusqu’à ses 6 mois maximum).

Il faut savoir que l’accompagnement est progressif. La continence étant considérée comme un processus vers sa pleine autonomie, avec ses variations et progressions sur une longue période, et non comme un état. D’ailleurs, il peut être difficile de dater la « fin ». Les parents réalisent après une certaine période que leur enfant gère très bien le passage aux toilettes.

Aujourd’hui, l’HNI semble être une nouvelle approche or elle ne l’est pas du tout. Appliquée depuis longtemps et encore ailleurs dans le monde comme en Asie (Chine, Inde,…), en Afrique et aussi en Amérique Latine. Les couches sont remplacées par des langes. Il est communément préférable de proposer à son bébé d’éliminer en dehors, afin de conserver ces tissus et rester au sec. C’est intéressant de noter que dans plusieurs cultures, bien que sa pratique varie selon les endroits dans le monde, elle n’a pas de nom. Elle se vit tout simplement.

Chaque famille peut mettre en place l’HNI comme bon lui semble. La pratique va aussi évoluer en même temps que le développement psychomoteur de l’enfant.

Tout comme en consultation avec les parents, je prends le parti de décomplexer le sujet en employant les mots « pipi » et « caca » plutôt que « urines » et « selles ».

L’Hygiène Naturelle Infantile, ce qu’il faut savoir en préambule

À la naissance, le bébé́ découvre de nouvelles sensations corporelles internes (intéroception) désagréable. Comme la faim, le sommeil, l’inconfort pour éliminer son pipi ou son caca. Il va s’exprimer et constater si son parent répond ou non. Les réactions du bébé sont conditionnées par l’interprétation de ces derniers. Face à l’expression de ses signaux, il les modifiera et affinera à chaque fois qu’il éprouvera le besoin. Sans réponse, il va réitérer l’expérience plus fort ou arrêter de communiquer. Contrairement aux autres besoins, le bébé va ressentir une sensation désagréable brève. Il va éliminer son pipi et son caca par réflexe physiologique. Même dans une position inconfortable (allongé). C’est en invitant son bébé à uriner ou excréter dans une position confortable (porté contre soi, genou relevé plus haut que le bassin) permettant le relâchement musculaire des sphincters, qu’il va souhaiter réitérer l’expérience.

Dès lors qu’il y a des propositions d’élimination, peu importe l’âge, des connexions neuronales se mettront en place. Elles se renforcent avec l’expérience vécue et répétée. De même, l’absence de proposition durant des mois voire années est aussi un renforcement de l’expérience d’élimination dans la couche qui peut être perturbé lorsqu’il sera le « moment » de présenter le pot.

L’hygiène naturelle infantile est un accompagnement progressif qui se base sur la communication et les moments propices pour uriner et excréter.

Quels accessoires pour accompagner l’HNI ?

Concrètement, à part des toilettes, aucun accessoire est indispensable. Certains matériels de puériculture sont aidant selon l’âge et le niveau d’autonomie de l’enfant :

Petit pot blog wesco

Un petit pot. Dès la naissance, le parent peut le porter au-dessus du pot, puis dès qu’il sait s’asseoir, il peut l’inviter à se mettre à cheval ou assis de manière classique.

Un réducteur de toilette accompagné d’un marche pied ou de de marche afin qu’il puisse monter seul quand il sera plus grand et poser ses pieds pour un meilleur appui.

Une autre petite astuce pour rassurer l’enfant consiste à l’asseoir face à l’abattant des toilettes pour qu’il puisse s’agripper et ne pas se retrouver face au vide et la hauteur, tout en étant penché vers l’avant ce qui facilite l’ouverture de l’angle ano-rectal. De ce fait, il n’est pas recommandé d’utiliser des pots avec un dossier haut qui invitera l’enfant à se pencher vers l’arrière.

Lingettes lavables blog wesco

Pour plus d’autonomie, l’enfant peut apprendre à s’essuyer à l’aide de lingettes lavables qu’on peut humidifier et lui demander de ranger dans un sac ou panier à côté du pot ou toilette.

Couches lavables blog wesco

Il est tout à fait possible que le bébé porte des couches jetables même si la famille pratique l’HNI, mais les couches lavables ont l’avantage de permettre à l’enfant de valider son expérience psycho corporelle : il a ressenti une tension localisée, il a relâché ses sphincters et a enclenché une miction, il ressent l’insert (le tissu) s’humidifier.
Les culottes d’apprentissage avec une partie plus absorbante sont intéressantes, autrement, on peut placer les insert ou les booster dans les culottes ou pantalon.

Sac pour couches blog wesco

Un sac imperméable qui initialement sert pour stocker les couches lavables, peut s’avérer utile lorsque l’enfant porte des culottes à l’extérieur de la maison ou pour aller à l’école au cas où.

Quels sont les avantages de l’allaitement pour l’HNI ?

L’HNI est assimilée aux pratiques dites de maternage proximal. Cela se caractérise par la disponibilité́ des parents à répondre rapidement et avec sensibilité́ aux besoins du bébé de par sa proximité physique. L’allaitement est un allié, tout comme le peau à peau, le cododo ou le portage.
L’avantage d’un allaitement exclusif sont les selles hydrosolubles du nourrisson jusqu’au moment de la diversification alimentaire. En effet, tant qu’il est allaité, ses selles se désagrègent et ne bouchent pas les canalisations. Ainsi le parent peut proposer à son bébé d’éliminer au lavabo ou évier (d’où le nombre de vidéo qu’on peut retrouver sur YouTube en tapant élimination communication ou EC, équivalent anglophone d’HNI).

L’allaitement n’est pas indispensable. Dès lors que le bébé est dans les bras au moment du nourrissage au sein ou au biberon. Le parent peut ouvrir la couche et l’inviter à éliminer ses urines et ses selles.

Vos recommandations pour l’Hygiène Naturelle Infantile, selon-vous quand s’inquiéter ?

Pour démarrer sereinement l’HNI, il est essentiel de s’autoriser des temps d’observation sans couche. Cette dernière empêche de constater à l’œil nu si l’enfant a effectivement uriné ou excrété.

Les étapes sont :

  • L’observation des signaux et des moments clés de son enfant ;
  • L’interprétation de ses expressions ;
  • La verbalisation au moment où il élimine+;
  • Et enfin se lancer dans les propositions.

Plusieurs outils peuvent aider comme :

  • Lister et reconnaître les signaux de son enfant, même s’ils évoluent avec l’âge jusqu’à ce qu’il puisse dire les mots « pipi » ou « caca » ;
  • Avoir une connaissance du besoin d’élimination et des timing propices ;
  • Écouter et suivre son intuition (parfois le parent sait et pressent que son enfant a besoin) ;
  • Suggérer : certains parents attendent que les demandes viennent de l’enfant (qu’il soit prêt) alors qu’il ne peut pas encore en émettre s’il n’a pas eu l’occasion de vivre l’élimination volontaire par un relâchement proposé dans un lieu pourvu (pot ou toilette).

Les inquiétudes principales des parents sont les refus ou les grèves du pot. C’est la majorité des motifs de consultation dédiée à l’accompagnement du besoin d’élimination.
Les refus ou grèves peuvent être partiels et dans ce cas ne concerner que les urines ou les selles. L’important est de ne pas laisser s’installer la situation en pensant que c’est un besoin naturel et que cela va s’arranger tout seul avec le temps. Lors des consultations (visio) où je reçois les parents pour une séance d’accompagnement, les familles repartent avec des outils pédagogiques et ludiques.

Vos conseils pour une pratique au quotidien avec un bébé

Ma règle d’or c’est de ne pas se surcharger, le quotidien avec un bébé est assez bouleversant. Pour faciliter la régularité, c’est d’associer à des moments clés du quotidien.

Enlever la couche uniquement pour proposer le lavabo ou le pot. À quel moment ? :

  • À chacun de ses réveils ;
  • Après chaque biberon ou tétée, vous pouvez l’installer sur le pot ou l’avoir à disposition à côté car il risque d’éliminer dès qu’il a fini ;
  • Au moment du change ou du bain, que la couche soit souillée ou sèche, comme il est déjà déshabillé, vous pouvez lui proposer ;
  • Après chaque retour de sortie (en rentrant à la maison, en enlevant son bébé de sa poussette ou de son moyen de portage).
Bébé et maman HNI blog wesco

Exemple de l’HNI pendant l’allaitement avec le pot

Bébé et maman HNI blog wesco

Exemple de l’HNI sur le pot

Il est inutile de réveiller son bébé pour lui proposer le pot. Sauf s’il manifeste une gêne et une difficulté à se rendormir. Il est peut-être inconfortable allongé et a besoin d’être porté en position physiologique.
S’il exprime son besoin en dehors de ces moments-là, vous pouvez bien sûr lui proposer. L’important est d’être régulier sans se surcharger, grâce à l’association de moments. Cela deviendra un automatisme que vous garderez même quand il grandira. En effet, votre enfant aura intégré une routine. Il passera aux toilettes dès qu’il se réveille, après chaque repas, en rentrant à la maison.

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Les différents modes de garde pour Bébé

Les différents modes de garde pour Bébé

Vous venez tout juste d’apprendre qu’un petit être déboulera dans vos vies dans quelques mois, que déjà on vous parle du mode de garde. Le choix du mode de garde et les disponibilités varient vraiment d’une ville à une autre, accentuant la pression sur les familles. Il est donc fortement recommandé de s’y prendre au plus tôt. Si vous (ou le co-parent) optez pour un congé parental à 100%, vous disposerez d’un peu plus de temps pour vous pencher sur le sujet du mode de garde. Pour les autres, voici un panorama des différents modes de garde (soumis à une réglementation officielle) pour votre Ptiloup chouchou !

Avant-propos : on se rassure !

Reprise du travail et mode de garde vont de pair. Pour les parents, confier son enfant est parfois source d’inquiétude et c’est compréhensible ! La séparation et le nouveau rythme quotidien qui se met en place sont autant de chamboulements… mais promis bien souvent tout roule au bout de quelques jours ! Sachez qu’il n’y a pas un mode de garde à privilégier plutôt qu’un autre. Ce choix n’appartient qu’à vous et rien qu’à vous. Ayez confiance, votre choix sera le bon pour VOTRE bébé !

Quels sont les différents modes de garde en France ?

Pour des raisons culturelles et de durée de congé maternité, le mode de garde d’un tout-petit varie au sein même de l’Union Européenne. Ainsi, en France, un bébé peut être confié très tôt (à partir de 2 mois ½) puisque le congé postnatal pour un premier ou deuxième enfant est de 10 semaines.

Pour faire garder votre bébé, voici les modes de garde que vous pourrez trouver :

La crèche

Ce mode d’accueil collectif peut se présenter sous différentes formes :

  • crèche publique : municipale ou départementale, elle accueille un nombre important d’enfants ;
  • crèche privée : fonctionne comme une crèche municipale. En revanche, sa gestion est assurée par un prestataire privé ;
  • crèche parentale : structure associative qui accueille un nombre plus restreint d’enfants et dont les parents participent activement au fonctionnement et à la vie quotidienne ;
  • crèche associative : il s’agit d’une structure de loi 1901 qui répond aux mêmes obligations qu’une crèche publique ou privée ;
  • crèche interentreprise : il peut s’agir d’une crèche privée ou associative dans laquelle plusieurs entreprises louent des berceaux pour permettre à leurs salariés d’avoir une place en crèche ;
  • micro-crèche : structure privée qui peut accueillir au maximum 10 enfants.

Quel que soit le type de crèche, les professionnels qui y exercent sont tous diplômés : auxiliaire de puériculture, Educateur de Jeunes Enfants…

L’assistante maternelle

Il s’agit d’une professionnelle de la petite enfance formée et diplômée qui accueille à son domicile jusqu’à 4 enfants. Pour pouvoir exercer, l’assistante maternelle doit disposer d’un agrément délivré par le Conseil Départemental.

La MAM

De plus en plus d’assistantes maternelles choisissent de se regrouper et de travailler ensemble dans des MAM (Maisons d’Assistantes Maternelles). Chaque MAM peut compter dans ses effectifs jusqu’à 4 assistantes maternelles (dont chacune a un agrément pour 4 enfants maximum).

La halte garderie

C’est un mode d’accueil dit ponctuel puisque les enfants y sont accueillis à raison de quelques heures ou demi-journées par semaine. En outre, c’est un bon moyen pour familiariser l’enfant avec la vie en collectivité. D’autant plus s’il est gardé à domicile ou dans son cercle familial proche comme les grands parents par exemple.

Comment choisir un mode de garde pour votre bébé ?

Étape 1 : se renseigner auprès du Relais Petite Enfance le plus proche

Dans un premier temps, vous pouvez procéder par élimination en vous renseignant auprès du Relais Petite Enfance de votre ville pour connaître les modes de garde disponibles près de chez vous. Vous pouvez également vous rapprocher de votre employeur qui dispose peut-être de berceaux d’entreprise auprès d’une crèche.

Étape 2 : lister vos attentes par rapport au mode de garde

En parallèle, prenez le temps de poser par écrit vos souhaits et éléments sur lesquels vous ne souhaitez pas transiger. Cela vous orientera encore un peu plus vers un mode de garde plutôt qu’un autre. En prime, vous aurez une trame pour vos futurs rendez-vous avec les structures d’accueil :

  • Organisation logistique et familiale : quels sont vos horaires chaque jour ou semaine ? qui déposera et récupérera Bébé le soir ? N’oubliez pas de prendre en compte la distance et le temps de transport jusqu’à votre lieu de travail.
  • Projet pédagogique : portez-vous un intérêt pour un projet pédagogique bien établi (organisation du quotidien, fil conducteur pour les activités…) ?
  • Espace de jeu intérieur et extérieur : souhaitez-vous que votre enfant puisse passer du temps en extérieur un peu chaque jour ? Les promenades et sorties en dehors de la structure font-elles partie de vos souhaits ?
  • Organisation et fonctionnement sur le lieu de garde : que comprend le tarif mensuel (couches, repas, produits d’hygiène…) ? Comment se passent les temps de sommeil ? La poursuite de l’allaitement est-elle possible ? Les dates de congés coïncident-elles avec les vôtres ?
  • Budget : quel budget maximum pouvez-vous allouer à la garde de votre enfant ? D’un mode de garde à un autre, les coûts peuvent varier énormément. Cartes, il y a le taux horaire mais parfois d’autres frais sont à ajouter (repas, indemnités entretien, transport, fin de contrat…). En fonction de votre situation fiscale N-2, la composition de votre foyer (nombre d’enfants à charge) et le mode de garde retenu, la CAF sera en mesure de vous indiquer les aides et leurs montants dont vous pourrez bénéficier.

Où trouver des infos officielles sur le mode de garde de votre enfant ?

Voici une liste des principaux sites officiels à mettre dans vos favoris :

  • monenfant.fr : le site pour accompagner les parents dans l’éducation de leur enfant (de la naissance à l’adolescence) ;
  • caf.fr : vous y trouverez toutes les aides et démarches en fonction du mode de garde retenu ;
  • pajemploi.fr : le site de référence pour toutes les démarches officielles des parents employeurs ;
  • servicepublic.fr : utilisez le moteur de recherche en bas de la page puis renseignez votre ville. Vous obtiendrez la liste des interlocuteurs à contacter près de chez vous. Ils pourront vous accompagner dans votre recherche de mode de garde.
En bref

Ces éléments sont une première base pour orienter vos recherches. Elles vous permettront de faire votre propre choix : un choix dans lequel vous vous sentez en confiance et où vous déposer votre tout-petit sans crainte. Chaque journée sera pour lui une nouvelle opportunité de s’épanouir avec à la clé de chaleureuses retrouvailles avec vous en fin de journée… Quel chouette programme !

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