« Vous savez qu’une vie de parent sans éclats n’existe pas. » Patrick Ben Soussan, pédopsychiatre
Enfant agité, enfant en colère, qui tape et/ou qui mord… Ces irruptions de gestes agressifs, en famille ou en structures d’accueil, sont souvent délicates à appréhender. Pourquoi l’enfant fait-il mal, est-ce d’ailleurs sa volonté première ? Que veulent dire ces comportements et comment les accompagner au mieux ? Après un tour sur les dernières études du développement des jeunes enfants à travers leurs interactions sociales, on vous dit (presque) tout sur le sujet !
Violence, agressivité, colère : quésaco ?
Commençons par trois définitions ;
La violence est l’emploi d’une force brutale sortant du cadre de la « normalité » des interactions sociales.
L’agressivité (du latin ad-gressere, aller vers) appartient aux comportements d’adaptation humains lors des interactions sociales. Elle englobe une notion de survie, de défense de son espace vital. En compétition sportive par exemple, quand on souhaite se dépasser pour être le meilleur, c’est une manifestation de notre agressivité.
L’agressivité et la violence sont régies par des régions du cerveau différentes.
La colère est, quant à elle, une émotion primaire qui peut être à l’origine de l’emploi de l’une ou de l’autre selon les contextes.
Bébé tape et mord
L’usage de la force involontaire (le nourrisson mord son interlocuteur ou le tape sans lien avec une éventuelle situation de frustration ou de colère) semble être commun à la plupart des tout-petits. Il s’agirait là d’une étape du développement psychoaffectif et relationnel, dont l’intention serait l’exploration sociale : on ne parlera donc pas de tendances agressives volontaires chez Bébé, mais de découverte de l’univers qui l’entoure avec des gestes encore peu contrôlés et imprécis.
Le tout-petit découvre le monde sans langage, la bouche est, dans ses premiers mois de vie, un organe de découvertes important (lait, tétée, doigts, pieds, doudou…) ; combien de parents s’exclament au quotidien que leur poupon met tout à la bouche ?! Concernant les morsures, il n’est pas non plus rare que Bébé morde au moment de ses poussées dentaires, dans un espoir probable de soulager ses gencives endolories. Là encore, pas d’intention première de nuire ou de blesser de sa part. Pour l’aider et limiter ces comportements, on lui propose des anneaux de dentition réfrigérants ou encore un hochet de dentition en caoutchouc naturel.
L’emploi de gestes involontaires provoquant une douleur chez l’autre tend à diminuer vers les 2 ans et demi. Selon les chercheurs, à ce stade, la capacité à percevoir la souffrance provoquée chez l’autre pourrait s’accroître, tout comme la conscience de faire mal. Pour autant, les capacités empathiques de Ptiloup sont encore en cours de développement.
Mon enfant tape et mord
Cependant, l’usage volontaire de force physique augmente vers 2 ans et demi, car entrent en jeu de nouvelles interactions sociales (à la crèche, à l’école maternelle etc…) avec d’autres Ptiloups et un nouvel apprentissage : le relationnel avec ses pairs (hors parent), la vie en (micro)société et toutes les émotions qui vont en découler !
Vous êtes le modèle des enfants
Parents comme professionnels de la petite enfance, gardez-le toujours à l’esprit : vous êtes leur modèle. Didier Desor (professeur des Universités, enseignant en Neurosciences du comportement) et François Math (Neurologue et Neurophysiologiste) écrivent en ce sens :
« Ce n’est que l’apprentissage dans le cadre familial et scolaire qui lui permettra, en se socialisant, de maîtriser sa violence. L’enfant n’est pas un adulte. Son apprentissage des comportements, des gestes et des mots intègre ce que les aînés lui montrent (…). ».
Mais… Pourquoi mon enfant tape ou mord ?
Difficile de proposer une réponse générale car, et on ne le dit que trop souvent, chaque enfant est différent. Chaque situation de conflit l’est tout autant et son contexte doit être pris en compte pour résoudre la question. Il est important de rappeler cependant qu’en bas âge et quand le langage n’est pas – du tout, ou pas encore – totalement maîtrisé, le corps pourrait parfois prendre le relai pour exprimer ce que Ptiloup ne sait pas encore dire.
Faut-il prévenir toutes les situations conflictuelles et empêcher toutes les colères ?
On vous répondrait bien oui… et non. Les enfants apprennent par l’expérience. Vous ne pourrez pas empêcher toutes les disputes (entre copains/copines et/ou entre frères et sœurs), et ce sont des expériences par lesquelles les enfants vont acquérir les bases de leurs futures compétences relationnelles et émotionnelles. La prochaine fois (ou la suivante) peut-être qu’Arthur ne se jettera pas toute main tendue sur la joue de Tom pour lui arracher son jeu, mais lui demandera d’abord s’il veut bien lui prêter. Apprendre à résoudre seul un conflit aujourd’hui, c’est aussi faciliter leur future vie d’adulte.
On n’encourage pas pour autant au laisser-faire et à la non-intervention des adultes ; vous devez évidemment garder un œil attentif sur toutes les situations, et surtout celles susceptibles de dégénérer physiquement pour intervenir avant que n’ait lieu le geste de trop (morsure, gifle etc).
Gestion de crise vers un retour au calme
Si vous arrivez trop tard, le premier réflexe est bien évidemment de séparer les deux enfants. Et le mot d’ordre (après avoir réconforté et effectué les soins nécessaires pour la blessure de guerre) : tout expliquer avec des mots simples aux deux protagonistes (celui qui a tapé/mordu, celui qui a été tapé/mordu). On ne banalise évidemment pas le geste : il n’est pas autorisé.
“ Arthur n’a pas l’habitude de partager ses jouets. Il voulait le camion avec lequel tu jouais, et il t’a fait mal pour avoir le camion. C’est interdit de faire mal et maintenant, Arthur le sait. ”
“ Ici, les jouets sont à tous les enfants. On apprend à les partager tous ensemble. Tu as fait mal à Tom et il est triste. C’est interdit de faire mal, même quand on veut un jouet très fort. «
Si le langage n’est pas bien en place chez l’un comme chez l’autre, vous pouvez doubler vos explications de quelques signes. Il est important que les enfants entendent (de vous ou de l’autre) les émotions provoquées chez eux par ce qui vient de se passer. Colère ? Tristesse ? S’ils sont en capacité de verbaliser leur ressenti, on les y encourage. Les Ptiloups sont encore dans l’âge où ils ont besoin d’être accompagnés pour apprendre à réguler leurs nombreuses émotions seuls. On n’hésite pas à proposer l’intervention de nos meilleurs alliés, les coussins attrape-colère et retour au calme :
À la maison, le contact d’un animal de compagnie avec Ptiloup peut être bénéfique. Le lien qui se crée entre les deux est un formidable régulateur d’énergie et apprend à Ptiloup les bases de l’adaptation sociale. En effet, il va devoir apprendre à maîtriser sa force et ses gestes au contact de l’animal. On veille évidemment à être toujours présent lors de leurs interactions.
L’initiation sportive pour réguler les émotions
L’initiation à la pratique sportive est non seulement une aide à la régulation émotionnelle, mais aussi un apprentissage des valeurs sociales fondamentales. Lors des activités sportives, les enfants peuvent relâcher leur énergie au sein d’une activité réglementée.
Et si l’agressivité perdure ?
Les apprentissages sociaux psychoaffectifs de la vie entre pairs sont nombreux et de fait, complexes à tous assimiler d’un seul coup pour un petit cerveau en construction ; la période d’ajustement peut légitimement vous sembler très longue ! Cependant, si l’agressivité de Ptiloup perdure et s’accentue, n’hésitez pas à vous rapprocher de professionnels de santé qui sauront vous conseiller pour l’accompagner au mieux.
Patrick Ben Soussan, De l’art d’élever des enfants (im)parfaits (Erès, 2018) et Comment Survivre à ses enfants ? Ce que la parentalité positive ne vous a pas dit (Erès, 2019).
Première partie de la formation d’AssMat validée ; vous voilà en attente de la visite PMI pour décrocher votre agrément d’assistante maternelle. Mais avant d’accueillir qui que ce soit, il vous faut sécuriser votre cocon ou celui dédié à votre projet d’accueil partagé. Pas toujours facile de s’y retrouver, alors on vous propose tous nos conseils et nos top sélections de produits de sécurité pour vos logements.
Assistante maternelle : sécurité en intérieur
Assistante maternelle : sécurité avant tout ! C’est en effet votre priorité, avant même de commencer à réfléchir à l’aménagement de votre logement. En bas âge, les gestes des tout-petits sont encore imprécis, quand les Ptiloups un peu plus grands sont en pleine période d’exploration. Ils ont besoin d’un univers entièrement sécurisé. Alors, pas de place pour le hasard ! Tout d’abord, faites le tour de votre logement afin de repérer et éliminer tous les risques potentiels pour les Ptiloups.
Installez une barrière de sécurité conforme aux exigences de sécurité pour interdire l’accès aux marches des escaliers ;
Insérez des cache-prises pour bloquer tout accès aux prises murales ;
Tous les placards, tiroirs et fenêtres sont à verrouiller ;
Vérifiez le bon fonctionnement du détecteur de fumée installé dans votre maison, afin de prévenir tout risque d’intoxication au monoxyde de carbone en cas d’incendie. Son installation dans tout logement est obligatoire depuis 2015.
Sécurité de la cuisine
Deuxièmement, la cuisine est sans aucun doute la pièce la plus dangereuse de votre maison pour les Ptiloups. Si l’aménagement de vos espaces le rend possible, vous pouvez en interdire complètement l’accès avec
En complément ou si vous n’avez pas la possibilité d’installer une barrière :
Protégez tous les appareils de cuisson et placez hors de portée des enfants tout produit d’entretien, objet tranchant, médicament et sac plastique. On veillera par ailleurs à séparer les produits d’entretien des produits consommables. Sécurisez les placards et tiroirs qui les contiennent avec un bloque-porte et tiroir ou encore des loquets souples ;
Protégez les coins de table avec des protège-coins ronds (valable pour toutes les autres pièces) ;
Les chaises hautes doivent être équipées d’un harnais de sécurité 5 points
séparez les produits d’entretien, les médicaments et les produits de douche, et placez-les dans un placard en hauteur fermé par un loquet de sécurité.
Dans l’ensemble, on portera aussi notre vigilance sur :
tous les objets lourds à leur portée, à mettre en hauteur ou lieu fermé ;
les accessoires de déco pouvant chuter et entraîner des blessures (horloge murale mal fixée, vase à mi-hauteur…), la fixation de vos étagères murales et votre mobilier à hauteur des Ptiloups qu’ils ne doivent pas pouvoir escalader ;
les plantes de la maison pouvant être allergisantes ou toxiques ;
Le temps de repos des Ptiloups est essentiel pour leur équilibre et leur croissance. La sécurité de l’espace dédié au sommeil doit donc faire l’objet d’une vigilance particulière afin qu’ils puissent s’y reposer sereinement :
Toutes les PMI n’autorisent pas les lits parapluies. L’ajout d’un matelas autre que celui déjà intégré n’est pas permis ;
Concernant les lits à barreaux : pas de tours de lit, ni de couettes et d’oreillers ;
la solution la plus optimale pour vous pourrait être la couchette empilable et son matelas confort : pratique, légère, elle s’adaptera à tous vos besoins et espaces ;
Assistante maternelle : sécurité de vos espaces extérieurs, on vous dit tout.
Au jardin
Vérifiez premièrement que votre jardin d’assistante maternelle est totalement clos. Les objets dangereux (outils de jardin lourds ou tranchants, produits toxiques) doivent se trouver dans une pièce fermée, inaccessibles même aux mains les plus aventurières (cabane de jardin, cave, buanderie etc). Une attention toute particulière est ensuite à porter sur les plantes présentes dans vos espaces extérieurs.
Si vous possédez un animal de compagnie, prévenez les parents en amont et veillez à ne jamais le laisser seul avec les enfants.
La plupart des PMI exigent par ailleurs que l’animal soit isolé pendant l’accueil des Ptiloups.
Les piscines dont la hauteur ne dépasse pas les 1,10 mètre doivent être équipées d’une barrière de protection, avec un portillon à deux points de fermeture automatique. Pareillement, il est conseillé pour les piscines dont la hauteur dépasse les 1,10m, d’abuser de prudence pour prévenir les risques, et de les sécuriser de la même façon.
Cependant, le respect des normes de sécurité n’exclut malheureusement pas toujours le risque. On ne peut que vous recommander de redoubler de prudence et de surveillance. Pour en savoir plus, consultez l’arrêté des diverses mesures relatives à la sécurité de votre département dans le cadre de l’agrément d’assistant.e maternel.le, et/ou contactez l’unité agrément dont vous dépendez.
En bref
Félicitations ! Votre maison est fin prête à recevoir des Ptiloups et les voir y crapahuter en toute sécurité dans ses moindres recoins. Prochaine étape : vous équiper de vos indispensables d’assistante maternelle pour veiller au bien-être des enfants chez vous !
Issues de la pédagogie Montessori, les activités sensorielles ont pour but de stimuler les 5 sens des tout-petits, afin de soutenir leur éveil et leur bon développement. Elles sont plus adaptées en bas âge que les activités créatives, qui demandent une meilleure maîtrise des gestes. L’astuce : varier les formes, les textures, les couleurs… des supports qui seront manipulés par les p’tites menottes. On vous partage nos 8 activités sensorielles préférées à mettre en place en crèche avec les Ptiloups !
4 activités sensorielles en crèche avant 18 mois
On l’oublie souvent, pourtant, la peau n’est pas qu’une enveloppe ! Chez l’adulte, sa superficie peut atteindre jusqu’à 2m², surface qui interagit constamment avec son environnement, via les 600 000 récepteurs du toucher du corps humain. Une sacrée dose de sensations, donc ! Afin d’exploiter ce joli potentiel du toucher, voici 8 idées d’activités sensorielles à mettre en place en crèche ;
Activité sensorielle n°1 : toucher et patouiller
Éclabousser, patauger, transvaser… Il suffit d’un bacà leur hauteur avec un fond d’eau et quelques accessoires (pelles, seaux, gobelets…) pour occuper et rafraîchir les Ptiloups (sous votre surveillance !). Les mains, les pieds, tout peut y passer !
On peut aussi varier ce qui fera l’objet du patouillage. La texture de l’huile sera plus grasse que celle de l’eau sous le bout des doigts, celle du sable plus rugueuse contre la peau, la terre plus épaisse au toucher…
Activité sensorielle n°2 : la peinture comestible
Ensuite, tout le monde en couches, c’est l’heure de la peinture comestible ! Un yaourt réparti dans plusieurs pots, mélangé avec quelques gouttes de différents colorants alimentaires suffisent et l’étalage peut commencer. Aucune crainte à avoir si la peinture finit à la bouche, mais il faudra quand même prévoir un bon rinçage 🙂 ! (ou proposer le patouillage dans l’eau à la suite de cette activité !)
Activité sensorielle n°3 : découvrir son corps avec le massage sensoriel
Les tout-petits les plus adeptes de contacts seront comblés par cette activité tout en douceur. Avec des plumes, des pinceaux doux, des fleurs, ou encore des tissus aux textures variées, on passe doucement sur la peau des Bébés allongés, des pieds à la tête et de la tête aux pieds. L’objet utilisé pour le massage peut être laissé en manipulation libre par la suite, sous surveillance toujours.
Activité sensorielle n°4 : les bouteilles multisensorielles
Déclinables à l’infini, en version auditive et/ou visuelle, ces bouteilles pourront intervenir pour un retour au calme. En voici deux versions possibles en DIY pour vous inspirer ;
La bouteille musicale
Dans une bouteille en verre vide, on insère du sable (qui peut être coloré au préalable avec quelques gouttes de colorant alimentaire) pour imiter l’apaisant son de la pluie, des pâtes crues de toutes les formes, des graines de riz, maïs et de tournesol parsemées de quelques grelots et des boutons. Pour leur sécurité, on scelle bien le bouchon à la colle forte, on laisse sécher le temps indiqué et on obtient une véritable “ boîte à bruits ”, à secouer et retourner dans tous les sens pour en découvrir toutes les sonorités.
La bouteille retour au calme
Dans une bouteille en verre vide, on insère de l’eau, un colorant alimentaire au choix, de l’huile et plein de petits objets à suivre du regard : des paillettes, des plumes, des petites figurines, des pompons et des perles de toutes les couleurs… Même opération, on scelle le bouchon à la colle forte et laisse sécher le temps indiqué avant de la mettre entre les p’tites mains. Pour un liquide plus épais, une évolution plus lente du petit monde dans la bouteille et un effet relaxant décuplé, on utilisera seulement de la glycérine végétale comme liquide à l’intérieur de la bouteille.
4 activités sensorielles en crèche après 18 mois
Activité sensorielle n°5 : le DIY du bac sensoriel
Sur feu moyen, on porte un litre d’eau avec quatre cuillères à café d’agar-agar à ébullition. On remue tout du long et environ 30 secondes quand le liquide commence à frémir, puis on retire du feu et on verse dans un grand contenant en verre de préférence. Il n’y a plus qu’à dissimuler les objets et jouets de votre choix avant de laisser refroidir. Un monde fascinant à découvrir dans lequel les enfants pourront trouver moult trésors et s’amuser avec la texture mucilagineuse.
On peut aussi décliner l’idée avec des objets cachés dans des glaçons…
Activité sensorielle n°6 : le parcours sensoriel en extérieur
Quelques grands bacs à remplir et disposer pour créer un chemin de sensations diverses :
pâtes crues sous toutes leurs formes, terre, herbe fraîchement coupée, argile humidifiée, des graines, du papier de soie, du papier bulle ou à froisser, des galets, du sable, des boîtes d’œufs vides, de la gélatine qui colle, des pelotes de laine toutes douces…
Libre à vous de créer le parcours le plus amusant, dans lequel tous les Ptiloups pourront mettre les mains et les pieds et passer un bon moment !
Activité sensorielle n°7 : la cuisine sensorielle pour les plus grands des Ptiloups
Les yeux bandés, on fait sentir, toucher, puis goûter des fruits et légumes crus coupés en morceaux au préalable. Le but est donc de deviner, avec un seul ou plusieurs sens de quel aliment il s’agissait. Une expérience qui peut aussi être source de découvertes et de belles surprises selon les aliments choisis (en restant évidemment vigilants sur les éventuelles allergies alimentaires de tout ce petit monde !).
Activité sensorielle n°8 : tous au jardin !
Si votre crèche a son espace potager, on file tous mettre les mains dans la terre ! Quoi de plus exaltant que de devoir prendre soin d’une fleur plantée de ses propres mains, et de la voir grandir chaque jour ?
Puis, bien équipés de leur arrosoir et accessoires, les plus grands se responsabilisent tout en prenant contact avec le monde végétal : textures, couleurs, odeurs…
On variera les stimulations olfactives en proposant par exemple : des petits pieds de lavande, de chèvrefeuille, des aromates, ou encore de la menthe et sa cousine la citronnelle.
En bref
Peu de matériel suffit pour la mise en place en crèche d’activités sensorielles diversifiées et adaptées. On accompagne évidemment les Ptiloups à travers chacune et verbalise avec eux les sensations qu’ils découvrent. En effet, le sable gratte, l’eau est froide, la gélatine colle aux doigts… L’important étant qu’ils puissent solliciter tous leurs sens pour s’ouvrir au monde et les aider à bien grandir :). Avez-vous déjà testé ces activités, et quelles sont vos favorites à mettre en place dans vos structures ? Dites-nous tout en commentaire !
On estime qu’environ 7000 langues sont parlées aujourd’hui à travers le monde. En plus d’aider les plus jeunes à prendre conscience de la diversité linguistique les entourant, mettre en place des ateliers d’éveil aux langues dans les structures d’accueil ne présente que des avantages pour leur développement. On vous dit tout sur les pourquoi et comment instaurer ces ateliers.
Les premiers mois de vie : l’âge d’or de l’éveil aux langues
Dès leurs premiers jours de vie, les bébés sont sensibles aux sons de la parole : ils reconnaissent puis mémorisent rapidement les premiers mots de leur langue maternelle. La période d’apprentissage des langues la plus optimale s’étend de la naissance aux 7 ans.
Si, à l’âge adulte, vous vous êtes déjà essayés à l’apprentissage d’une langue, vous avez probablement pu constater des difficultés. Entendre et reproduire des sons jusqu’ici étrangers pour vous est complexe. Par exemple, le “th” anglais, le “r” espagnol, les 4 différents tons du mandarin… De ce côté-là, les tout-petits sont avantagés : ils ne sont pas encore limités par la perception et la prononciation des sons propres à leur(s) langue(s) maternelle(s).
Éveiller les enfants à l’apprentissage d’une nouvelle langue
On craint souvent que parler deux langues en même temps aux enfants puisse créer de la confusion dans leurs esprits, et retarder l’apprentissage de leur première langue. Faux : depuis 1962 et les études réalisées par Elizabeth Peal et Wallace E. Lambert à Montréal, on sait que cela n’entraîne aucune déficience ni retard intellectuel. Au contraire, les enfants bilingues ont obtenu des résultats supérieurs à ceux des enfants ne parlant qu’une seule langue.
Cependant, il existe bien une phase du développement pendant laquelle l’enfant mélange les deux langues. Mais c’est une évolution normale de l’apprentissage qui sera vite résolue. Pas de panique, donc !
Quels sont les bénéfices à retenir de l’éveil aux langues des tout-petits ?
Favorise leurs capacités de mémorisation et de réflexion
Facilite leur apprentissage des langues pour l’avenir, et rendra plus facile le passage de l’une à l’autre
Développe leur créativité et leur analyse des situations de communication
Prendre conscience de la diversité linguistique et culturelle du monde en s’amusant tous ensemble, c’est acquérir les bases de la tolérance et du vivre-ensemble.
Les ateliers d’éveil aux langues : qu’est-ce que c’est ?
Dans un premier temps portés par l’association D’une langue à l’autre, les ateliers d’éveil aux langues se multiplient aujourd’hui dans les crèches. On trouve en effet des initiatives dans plusieurs langues (catalan, alsacien, anglais, arabe, espagnol…).
Il s’agit de proposer aux enfants une découverte par le biais d’activités et d’interactions ludiques. On ne cherche pas à les faire apprendre, on vise plutôt la reproduction de ce qu’ils entendent, et à les laisser libres d’expérimenter ces nouveautés.
Fixez vos objectifs et modalités
Par petits groupes et selon les tranches d’âge (0/3 ans, 3/6 ans)
Plutôt au sol, sur des tapis, en les laissant libres de circuler pour que l’activité soit ludique
Le choix des langues : quelles langues parlent les familles des enfants accueillis ? Quelles langues parlez-vous ? Nul besoin d’être parfaitement bilingue : vous n’êtes pas des professeurs de langue. Il est toujours possible de faire appel aux parents pour les investir s’ils le souhaitent dans les ateliers.
Déterminez le nombre d’ateliers par semaine/mois et leur régularité (importante pour l’instauration de rituels). Adaptez la durée de l’activité selon les âges et les capacités de concentration de chacun.
L’atelier doit être associé par les enfants à un moment de plaisir : prévoyez donc des activités et des interactions proches de leurs habitudes (comptines, chants, instruments de musique, histoires, jeux, danses…).
Faites appel à des supports variés stimulant tous leurs sens : de la musique, des objets ou images aux matières et couleurs variées, pourquoi pas selon les langues choisies instaurer des temps de goûters autour des spécialités culinaires d’une culture etc.
Éveil aux langues : pourquoi pas la Langue des Signes Française ?
Que vous signiez déjà avec les enfants que vous accueillez ou non, la LSF peut tout à fait faire l’objet d’ateliers d’éveil aux langues : elle favorisera d’ailleurs le développement des plus petits. Si votre projet d’ateliers est aussi à visée inclusive, la sensibilisation à la Langue des Signes Française permettra de faire connaître aux enfants la culture sourde (chansigne, poésigne…).
Éveil aux langues : notre sélection
C’est une ressource utilisée et plébiscitée par l’association Dulala. Cette forme de représentation favorise la concentration et la compréhension ; libre à vous d’adapter et de traduire les contes aux langues choisies pour vos ateliers.
Ce livre-CD contient une sélection de comptines anglaises pour se familiariser à cette langue de manière ludique. Les comptines sont un bon moyen d’optimiser la mémorisation des mots et sons inhabituels par le jeu.
Toucher, compter, tracer les chiffres du bout des doigts et mémoriser les signes associés : un jeu éducatif complet à faire manipuler par les petites mains (à partir de 2 ans) pendant vos ateliers de LSF.
En plus de les sensibiliser au vivre-ensemble et aux cultures du monde, les ateliers d’éveil aux langues n’auront donc que des avantages pour le développement des plus jeunes. Cette “pré-initiation” aux langues peut être instaurée dès la crèche puis à la maternelle, de manière ludique pour que les tout-petits soient libres d’expérimenter ces nouvelles découvertes langagières.