Qu’il est douillet notre petit nid de maison ! Quelle chance nous avons de pouvoir décider de la température et de l’hygrométrie de notre intérieur afin de créer des conditions de vie idéales ! Cependant, notre cocon ne pourra jamais offrir à notre tout-petit les trésors d’éveil et d’apprentissage que lui offre l’école de la forêt.
Pourquoi encourager les jeux et activités nature ?
Jouer dans la nature, c’est ouvrir son horizon de découvertes. C’est se donner la place pour de grands mouvements, entendre les sons différemment, voir l’espace en grand, etc.
Loin des polluants domestiques, les enfants largement exposés à la nature semblent bénéficier d’un meilleur système immunitaire et développer moins d’allergies.
Découvrez en vidéo les nombreux bénéfices à aller jouer dehors.
Le jeu au centre de ses apprentissages
Amanda Kane, Éducatrice de la petite enfance et Judy Kane, Enseignante résument en une phrase ce pourquoi nous recommandons aux parents et éducateurs de s’enivrer de nature autant que faire se peut :
Une immersion prolongée dans la nature pour favoriser l’empathie et stimuler le développement intellectuel chez les jeunes enfants.
La forêt et la nature en général sont ici des lieux pour jouer.
Laisser l’enfant trouver sur place les objets de ses jeux permet d’encourager le jeu symbolique, la créativité. Ainsi, il développe sa pensée abstraite.
La liberté pour plus d’autonomie de l’enfant
Libre mais pas déstructuré !
L’adulte n’intervient que très peu dans cette pédagogie. Son rôle est de garantir la sécurité des enfants sans pour autant les distraire (avec ce qu’il voudrait enseigner) de leurs explorations. Cependant, sa présence est un point d’ancrage pour les enfants. Ils gravitent autour au fil de leurs découvertes. L’adulte donne un cadre, des règles à respecter, un périmètre où rester. Cet effacement du rôle régulateur omnipotent de l’adulte permet à l’enfant de développer de facto une plus grande confiance en soi et une meilleure conscience de soi. L’enfant, en position de maître à bord, est responsabilisé.
L’autonomie pour plus de coopération entre les enfants
Selon les différentes pédagogies, les enfants peuvent être investis de responsabilités spécifiques. Avant de partir en vadrouille, les missions et rôles précis sont définis. Par conséquent, ils sont responsables du matériel, de la sécurité, de l’intégrité du groupe, etc.
Cette responsabilisation des enfants leur permet de développer une plus grande empathie envers les autres. Les grands prennent soin des plus petits, ils apprennent également l’art de la négociation et de la médiation afin de faire coïncider leurs envies et besoins respectifs. La coopération liée à la confiance permet, mieux que tout autre sentiment, de développer une plus grande empathie.
La prise de risque au bénéfice de la motricité
Pratiquer une activité manuelle en forêt ou escalader un arbre peut nous faire frémir. Nous souhaitons tous que les enfants grandissent dans des conditions de sécurité maximales. Cependant, la prise de risque dans un cadre clairement énoncé permet à l’enfant de gagner de nombreuses habiletés motrices. Le simple fait de marcher pour un bébé n’est autre que le rattrapage d’une chute à chaque pas. En faisant confiance à l’enfant et en ses capacités motrices, nous l’aidons à grandir en confiance et en habileté !
La nature, formidable lieu de sensibilisation à l’environnement
Lorsque nous répondons aux besoins de l’enfant, celui-ci est en mesure de se tourner vers l’autre et son environnement. Ici, en assouvissant son besoin de confiance, nous l’aidons à développer une plus grande empathie envers la nature.
Immergé dans la nature, l’enfant sera à même de mieux comprendre ses fonctionnements et de mieux la protéger. L’école dans la forêt joue un rôle de responsabilisation qui encourage le sentiment d’appartenance à la communauté : les enfants sont invités à nettoyer les lieux en partant afin de laisser le moins de trace possible de leur passage. Dans le jardin d’enfant Waldkindergarten AWO en Allemagne, les enfants ramassent ensemble les déchets avec une grosse pince et un seau. Ils sont d’une part sensibilisés à l’importance de faire place nette en partant et d’autre part invités à prendre conscience de l’intérêt de la protection et du respect de l’environnement, notre maison, par le biais d’une action collective simple à mettre en place.
Qui sont ceux qui ont sauté le pas ?
Les jardins d’enfants en forêt (Waldkindergarten) au Danemark
Ce mouvement est né dans les années 50 et a essaimé chez ses voisins Suède, Norvège et Allemagne. C’est dans ce dernier pays que le principe a trouvé une écoute attentive.
Destinés aux enfants de 3 à 6 ans, ces jardins d’enfants sont généralement des forêts plus ou moins aménagées pour les accueillir. Une cabane permet d’entreposer le matériel nécessaire aux découvertes. Cette dernière sert aussi de lieu de repli lorsque le temps ne permet pas de rester dehors.
Les Forest Schools en Angleterre
Celles-ci sont envisagées comme un activité ponctuelle : 1 fois par semaine, l’enseignement se déroule à l’extérieur. Ici, la nature est envisagée comme une classe à ciel ouvert.
Il était un jardin : la classe dehors en France
En France, l’initiative a été largement popularisée par l’enseignante et conseillère pédagogique Crystèle Ferjou. Depuis 2016, elle fait des émules dans le département des Deux-Sèvres et plus largement en France.
Mieux que des mots, découvrez en images le déroulé et les enjeux de ces journées d’école dans la nature pleines de découvertes :
La pédagogie Reggio Emilia en Italie
Cette pédagogie pensée par le psychologue et professeur à l’école primaire Loris Malaguzzi a vu le jour dans les années 60. Elle prend la forme de jardins d’enfants pour les 3/6 ans où la confiance est le maître mot des apprentissages. L’adulte y est partenaire de l’enfant pour l’accompagner dans ses propres recherches. Reggio utilise l’environnement comme support de découvertes et d’éveil à l’esthétisme.
Ressentez-vous l’appel de la forêt ?
Il suffit de passer le pont…
Vous n’avez pas besoin de grand chose pour aller en forêt et souvent, il suffit de se lancer pour entrevoir toute la magie des excursions sylvestres.
Structurez les sorties sans les distraire de leurs quêtes
Avant de sortir en forêt, vous pouvez prévoir un temps de discussion, un conciliabule avec vos Bouchons pour définir un thème, une mission ou une action. Toutes les saisons se prêtent à votre créativité :
- ramassage de déchets (avec le matériel nécessaire) ;
- observation des insectes ;
- reconnaissance des oiseaux ;
- enquête pour retrouver les propriétaires des feuilles tombées à l’automne ;
- recherche d’une coulée (vous savez, la trace laissée par sangliers et marcassins) ;
- récolte en tout genre (champignons, châtaignes : attention à ne choisir que les comestibles et à sensibiliser vos enfants) ;
- récolte de matériel pour leurs activités artistiques ;
- chasse au trésor ;
- etc.
Découvrez notre alphabet des activités à faire en plein air pour vous inspirer.
Ce temps va vous permettre de préparer le matériel nécessaire à vos futures explorations et surtout vous empêcher de vous retrouver dépourvu (quand la bise sera venue).
En bref
Lorsque vous sortez en forêt, laissez-les découvrir par eux-mêmes et essayez de retrouver votre cœur d’enfant. En étant attentif au monde qui vous entoure, vous découvrirez à quel point l’émerveillement est à portée de main et à quel point il est bénéfique pour votre enfant d’avoir un modèle de curiosité à ses côtés.
Sortez par tous les temps, vous allez adorer voir grandir votre bébé !
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Pour aller plus loin
- Lisez le très complet article des Profs Verts sur l’expérience allemande du jardin d’enfant dans les bois
- Lisez l’article de PositivR sur l’expérience française en école Maternelle