Alors que nous communiquons tous avec des signes plus ou moins codifiés et ce, dès la naissance, la langue des signes a longtemps été mise au second plan dans les échanges. Bannie en 1880, elle mettra près de 100 ans à se réveiller avant d’être considérée, en 2005, comme langue à part entière. Aujourd’hui il reste des progrès à faire pour une meilleure communication et compréhension entre sourds et malentendants en France et à travers le monde mais nous sommes sur la bonne voie/voix.
Je signe pour m’exprimer
La langue des signes (LSF) est une langue à part entière avec sa syntaxe, sa grammaire et son vocabulaire. Les enfants se font comprendre en signant avant de savoir parler. Le bébé maîtrise les muscles de ses mains et de ses bras pour produire des signes avant de pouvoir parler, ce qui est très encourageant et permet de mettre en place un mode de communication efficace avant le langage.
Dans les années 1980, Joseph Garcia, un spécialiste de la langue des signes américaine constate que les enfants, qui grandissent dans des familles dont au moins un des parents est sourd , communiquent bien plus tôt que leurs petits camarades du même âge issus de familles entendantes. En parallèle, Linda Acredolo et Susan Goodwyn de l’université de Californie, montrent que les enfants qui ne savent pas encore parler utilisent spontanément et naturellement des gestes pour communiquer. Elles ont développé un ensemble de signes à destination des bébés.
Quelle méthode pour accompagner les familles touchées par la surdité ?
Le concept Signe avec moi engage les adultes proches des jeunes enfants, frères et sœurs auprès des enfants entendants, malentendants et plus généralement les enfant dont la rééducation du langage est difficile. Il permet de disposer rapidement d’un large vocabulaire pour s’exprimer et être mieux compris de son entourage en attendant que la parole se mette en place. Avant d’être en mesure de parler, les enfants peuvent signifier aux autres leurs émotions, sensations, besoins et souhaits (je suis triste, j’ai faim, soif, sommeil, chaud / froid, je suis fatigué, en colère, j’ai mal, j’aime/j’aime pas, j’ai besoin d’être changé, d’avoir un câlin, je voudrais jouer). Ils peuvent interagir avec le monde qui les entoure (je veux participer, j’ai fini ! C’est mon/ton tour).
Cette méthode permet une communication plus sereine et respectueuse. La fréquence et l’intensité des frustrations diminuent du côté de l’enfant comme de l’adulte, les relations sont plus paisibles, les épisodes de crises et de colères diminuent. La LSF établit un lien précieux entre le parent et l’enfant en encourageant le goût à la communication.
S’exprimer autrement pour les grands
Il existe d’autres méthodes et des outils intéressants comme le nuancier ou la réglette des émotions, les cartes et mémos, ou le dessin qui permettent à l’enfant, plus grand, d’exprimer autrement ce qu’il est en train d’expérimenter ou de vivre. La palette s’élargit au fur et à mesure des expériences vécues par des professionnels et parents convaincus de l’intérêt de participer au développement harmonieux des enfants pour les encourager dans la découverte d’eux-mêmes, du monde et leur fournir des outils d’apprentissage.