Aujourd’hui, nous sommes allés à la rencontre de Juliette Lequinio, ergothérapeute et passionnée par son métier. Elle nous dévoile son métier et les enjeux auxquels elle fait face jour après jour.
Pouvez-vous nous expliquer le métier d’ergothérapeute ?
La base de l’ergothérapie, c’est l’activité humaine : « l’occupation », comme le disent nos collègues québécois ! L’activité, c’est manger, jouer, travailler, s’habiller, se déplacer, communiquer, avoir des loisirs : tout ce que nous faisons, chaque jour ou occasionnellement, et qui a une importance (même relative) pour nous. Les ergothérapeutes ont une formation solide basée sur les neurosciences, le développement sensori-moteur de l’enfant, l’analyse de l’activité et utilisent des techniques de rééducation “basées sur les preuves”, en utilisant au maximum les recherches scientifiques !
Classiquement, l’ergothérapie combine rééducation (améliorer les capacités), réadaptation (développer des compétences d’adaptation pour chaque situation) et compensation (trouver des aides techniques, stratégies, “astuces” pour parvenir à réaliser l’activité). Car c’est en participant davantage que l’enfant multiplie les expériences et développe ses capacités !
Donc l’ergothérapeute travaille pour et par l’activité. Participer est un but en soi, mais aussi un moyen de booster les apprentissages. Par exemple, je vois un garçon autiste non verbal de 11 ans. Il a très peu de centres d’intérêt mais vient toujours regarder sa maman lorsqu’elle fait à manger. Nous avons donc d’abord travaillé en séance des préalables : coordination bimanuelle, reconnaissance visuelle des aliments, manipulation instrumentale. Puis, nous avons aménagé l’environnement et les outils à la maison avec la maman pour faciliter sa participation. Aujourd’hui, il participe quotidiennement à la préparation des repas, développe ainsi de nombreuses compétences, et il nous étonne par ses performances en cuisine !
Quels sont les patients enfants que vous recevez dans votre cabinet ? À quelles pathologies êtes-vous le plus souvent confrontée ?
Je reçois beaucoup d’enfants ayant un TSA (Troubles du Spectre de Autistique), des enfants “dys” (troubles spécifiques cognitifs, troubles des apprentissages), TDAH (Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité) ou qui ont des problématiques motrices, déficience intellectuelle, retard neuro-moteur, etc. Je suis en train de me former à l’intégration sensorielle, et reçoit également de plus en plus d’enfants avec des troubles du processus sensoriel (hypersensibilité, hyposensibilité, troubles de la modulation sensorielle).
De quel matériel vous servez-vous ?
Le matériel est une composante primordiale : il faut qu’il soit motivant, qu’il cible l’objectif de travail, et surtout qu’il soit évolutif. Il faut adapter très précisément le niveau de « défi » à l’enfant pour qu’il soit stimulé, motivé et qu’il atteigne les objectifs fixés avec lui.
La salle d’ergothérapie est une vraie ludothèque : jeux de motricité fine, de motricité globale, matériels sensoriels, de logique… Je passe du temps à chercher l’activité la plus adaptée à la problématique de chaque enfant !
Comment l’utilisez-vous ?
Il faut décrypter toutes les composantes du jeu : que sollicite ce jeu au niveau sensoriel ? Au niveau cognitif ? Au niveau moteur ? Ces questions nous donnent une base de travail, puis en fonction de chaque objectif pour l’enfant, je vais complexifier la tâche, la combiner à une autre activité, ou simplifier telle ou telle composante. Comme vous pouvez le voir sur les mini-vidéos d’activités, il doit toujours y avoir un but à l’activité pour motiver l’enfant.
Pourquoi avoir choisi Wesco ?
Je pioche mon matériel un peu partout : magasin de bricolage, de sport, grandes enseignes de jeux… Wesco est une marque réputée des professionnels pour sa fiabilité : les stimulations proprioceptives et vestibulaires nécessitent d’avoir confiance dans le matériel !
Vous avez choisi d’utiliser le Scogym dans votre travail. Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous a séduit ?
Je suis en train de me former à l’intégration sensorielle et cherchais un kit permettant de multiplier les types de stimulation : les aspects proprioceptif et vestibulaire sont régulièrement à la base de ce travail. Le système proprioceptif est ce qui permet au cerveau d’avoir des informations sur la position du corps, il participe à la régulation, à la planification motrice. C’est la base de tout mouvement !
Pouvez-vous nous donner quelques exercices que vous faites pratiquer à vos patients avec le Scogym ?
Voici quelques idées d‘exercices à partir de ce matériel :
- Marcher sur une poutre avec des bracelets lestés aux chevilles. Le fait de lester les chevilles amplifie les sensations proprioceptives : l’enfant est davantage concentré sur la planification motrice du geste.
- Pousser une boule du bout du pied. Il faut tenir sur un pied, gérer sa force, maintenir son équilibre tout en renforçant sa concentration !
- Échanger des balles sur une poutre. L’objectif est de s’amuser, tout en conservant son équilibre sur une surface limitée…
- Marcher à quatre pattes sur un miroir. Cet exercice est particulièrement intéressant car il modifie la perception de l’espace.
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