Animal de compagnie : les bienfaits pour un enfant

Animal de compagnie : les bienfaits pour un enfant

Au cours de l’enfance, un certain nombre d’enfants réclament un animal de compagnie. Une réflexion évidente pour certains parents et une crainte pour d’autres, s’engager dans l’adoption de ce nouvel arrivant n’est pas une mince affaire et demande réflexion. De par son influence sur le développement social de l’enfant, son éducation et ses émotions, l’animal de compagnie va procurer de nombreux bienfaits aux tout-petits. Mais il ne faut pas non plus oublier qu’il s’agit d’un être vivant qu’on adopte pour la vie, il y a forcément des contraintes qui sont non négligeables. À travers cet article, nous vous donnons quelques clés pour aboutir au mieux à votre réflexion d’adoption et nous vous partageons les nombreux bienfaits d’un animal sur l’enfant.

Un animal de compagnie : une décision importante pour toute la famille

Adopter un animal de compagnie, ça se réfléchit

L’adoption d’un animal de compagnie nécessite un engagement fort. Il aura besoin de votre attention au quotidien, vous devrez vous occuper de lui et répondre à ses besoins tout au long de sa vie. Il est nécessaire de bien y réfléchir et d’en discuter de façon pragmatique avant de prendre une décision. Dans un premier temps, il est essentiel de s’interroger sur l’aspect financier, car un animal domestique engendre forcément différentes dépenses qu’il faut être prêt à assumer : coût initial de l’animal, alimentation, vétérinaire, soins…

Cet engagement se réfléchit sur le long terme, vous devez pouvoir vous projeter pour les années à venir avec ce compagnon. Ensuite, un chiot ou un chaton ne restera pas petit toute sa vie, il va forcément finir par prendre plus de place ! Pensez à vérifier le poids et la taille adulte de la race de l’animal que vous souhaitez adopter avant de vous engager. Un chien ou un chat partagera votre quotidien pour une durée entre 10 et 15 ans en moyenne. Il est également impératif de prévoir un mode de garde sûr, dans lequel votre animal se sentira bien pendant vos absences, que ce soit auprès d’un proche ou d’une pension animalière.

Enfin, la disparition de l’animal de compagnie est souvent le premier deuil que va devoir traverser Ptiloup. Cet aspect ne doit pas être mis de côté, vous devrez savoir comment l’aborder avec lui quand cette situation se présentera.

Certains points de vigilances avant le premier pas vers l’adoption

Votre futur animal de compagnie va être amené à partager le même espace de vie que vous. Il est donc aussi important de garder à l’esprit qu’il peut être à l’origine d’allergies chez les enfants. Alors si après son arrivée vous avez le moindre doute suite à des écoulements nasaux, des picotements aux yeux ou une toux à répétition chez votre enfant, n’hésitez pas à consulter un pédiatre ou allergologue. Ptiloup est peut être allergique à votre nouvelle petite boule de poils.

De plus, il est important de rappeler que Ptiloup ne doit jamais être laissé sans surveillance avec un animal. Même si votre adorable compagnon partage votre vie depuis des années, il reste un animal et de ce fait, est par nature imprévisible. Tout comme les gestes de votre enfant envers l’animal.

Il existe quelques gestes préventifs pour éviter les morsures :

  • Respecter les envies de son animal ; 
  • Ne pas le déranger quand il mange ou quand il dort ;
  • Ne pas le caresser brusquement ;
  • Ne pas lui piquer ses jouets ou son doudou préférés (attention à ne pas mélanger le pouik de votre enfant avec celui de votre animal ;)) ;
  • Expliquer à l’enfant qu’il ne doit pas taper l’animal, avoir des gestes brusques ou violents. S’il fait du mal à l’animal, l’animal pourrait lui rendre.

Les bienfaits d’un animal de compagnie sur un enfant

Un soutien émotionnel

L’enfant et son compagnon vont certainement vite tisser un lien d’attachement. Il peut très rapidement devenir le meilleur confident et partenaire de jeu de votre enfant (autrement dit, son meilleur ami pour la vie !). En général, la plupart des enfants qui interagissent avec un animal de compagnie y trouvent un soutien émotionnel. L’animal apporte de la joie, chasse la tristesse et la sensation d’insécurité. Finalement, l’animal fait partie de la famille, il resserre les liens entre ses membres et permet de partager des activités tous ensemble.

Apprendre l’autonomie et les responsabilités

S’occuper d’un animal de compagnie est l’un des meilleurs exercices pour apprendre à votre enfant à faire face à des responsabilités. Bien évidemment, elles sont à adapter selon l’âge de Ptiloup. Mais il peut participer dès son plus jeune âge, avec vous, à certaines tâches en lien avec son animal de compagnie :

  • Nourrir l’animal ;
  • Jouer avec lui ;
  • Participer à son nettoyage ;
  • Promener l’animal quand c’est possible ;
  • Nettoyer l’espace réservé à l’animal ;
  • Vous accompagner chez le vétérinaire, etc.

En grandissant, il pourra réaliser ces tâches sans votre aide, jusqu’à prendre en charge de façon autonome des responsabilités plus importantes, comme le promener, et ainsi créer une routine quotidienne dans laquelle Ptiloup s’implique pleinement auprès de son animal.

S’ouvrir aux autres à travers son animal de compagnie

L’attachement que l’enfant crée avec son animal de compagnie semble l’aider à créer des liens sociaux, avec d’autres enfants. Côtoyer un animal de compagnie permet à l’enfant de développer son empathie, il apprend à faire attention au comportement non verbal, à comprendre ce que ressent l’autre. Il s’intéresse à un autre être que lui-même et ne pourra que plus facilement entrer en contact avec les autres enfants.

C’est aussi un moyen, pour certains enfants timides, par exemple, d’entrer en communication avec les autres. Parler de son animal de compagnie est l’occasion d’aller à leur rencontre, d’avoir un sujet de conversation : il peut montrer des photos ou raconter les bêtises que celui-ci a fait par exemple.

Sans s’en rendre compte, votre compagnon contribue au développement social, éducatif et émotif de votre enfant.

Aider l’enfant à grandir

Certains Ptiloup éprouvent une vraie crainte face aux animaux. L’adoption d’un petit compagnon peut l’aider à surmonter sa peur tout en douceur. Mais en aucun cas il ne faudra imposer l’animal de compagnie à l’enfant.

Les apprentissages vont se faire de façon naturelle, grâce au contact régulier avec l’animal de compagnie. La présence d’une petite bête à la maison stimule la motricité globale de Bébé : il va vouloir suivre son animal lorsque celui-ci se déplace, il va également devoir maîtriser sa force et ses gestes au contact de l’animal. Même très jeune, Ptiloup cherchera très vite à interpeller cet animal qu’il côtoie. Quand il l’appelle ou quand il lui parle, l’enfant exerce aussi son langage.

N’hésitez pas à lui montrer comment il doit s’y prendre. Plus Bébé va grandir, plus il comprendra comment interagir avec son nouvel ami. Par exemple, son chat ou chien lui fera très vite comprendre qu’il ne veut pas être dérangé quand il mange, ou qu’on lui tire sur la queue.

En bref

L’arrivée d’un compagnon au sein de votre foyer favorise le développement et l’autonomie de votre enfant et lui apprend le sens des responsabilités. Cette décision doit être réfléchie et ne se prend pas à la légère. La famille doit choisir un animal qui correspond à ce qu’elle peut lui apporter. Un animal de compagnie n’est pas un jouet, mais bien un être vivant à part entière, être vivant dont nous devons prendre soin et qui, en retour, va pouvoir nous apporter tellement de bonheur ! N’oubliez pas que vous êtes toute sa vie, alors faites en sorte qu’elle soit la plus belle possible

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L’Hygiène Naturelle Infantile (HNI) nouvelle approche, qu’est-ce que c’est ?

L’Hygiène Naturelle Infantile (HNI) nouvelle approche, qu’est-ce que c’est ?

Article rédigé en partenariat avec Rokiyah Hosen, psychomotricienne, spécialisée dans l’Hygiène Naturelle Infantile (HNI).

L’hygiène naturelle infantile (HNI) consiste à répondre au besoin d’élimination de son enfant. En l’invitant à uriner et excréter en dehors de la couche. De préférence dans un pot ou des toilettes, voire le lavabo (jusqu’à ses 6 mois maximum).

Il faut savoir que l’accompagnement est progressif. La continence étant considérée comme un processus vers sa pleine autonomie, avec ses variations et progressions sur une longue période, et non comme un état. D’ailleurs, il peut être difficile de dater la « fin ». Les parents réalisent après une certaine période que leur enfant gère très bien le passage aux toilettes.

Aujourd’hui, l’HNI semble être une nouvelle approche or elle ne l’est pas du tout. Appliquée depuis longtemps et encore ailleurs dans le monde comme en Asie (Chine, Inde,…), en Afrique et aussi en Amérique Latine. Les couches sont remplacées par des langes. Il est communément préférable de proposer à son bébé d’éliminer en dehors, afin de conserver ces tissus et rester au sec. C’est intéressant de noter que dans plusieurs cultures, bien que sa pratique varie selon les endroits dans le monde, elle n’a pas de nom. Elle se vit tout simplement.

Chaque famille peut mettre en place l’HNI comme bon lui semble. La pratique va aussi évoluer en même temps que le développement psychomoteur de l’enfant.

Tout comme en consultation avec les parents, je prends le parti de décomplexer le sujet en employant les mots « pipi » et « caca » plutôt que « urines » et « selles ».

L’Hygiène Naturelle Infantile, ce qu’il faut savoir en préambule

À la naissance, le bébé́ découvre de nouvelles sensations corporelles internes (intéroception) désagréable. Comme la faim, le sommeil, l’inconfort pour éliminer son pipi ou son caca. Il va s’exprimer et constater si son parent répond ou non. Les réactions du bébé sont conditionnées par l’interprétation de ces derniers. Face à l’expression de ses signaux, il les modifiera et affinera à chaque fois qu’il éprouvera le besoin. Sans réponse, il va réitérer l’expérience plus fort ou arrêter de communiquer. Contrairement aux autres besoins, le bébé va ressentir une sensation désagréable brève. Il va éliminer son pipi et son caca par réflexe physiologique. Même dans une position inconfortable (allongé). C’est en invitant son bébé à uriner ou excréter dans une position confortable (porté contre soi, genou relevé plus haut que le bassin) permettant le relâchement musculaire des sphincters, qu’il va souhaiter réitérer l’expérience.

Dès lors qu’il y a des propositions d’élimination, peu importe l’âge, des connexions neuronales se mettront en place. Elles se renforcent avec l’expérience vécue et répétée. De même, l’absence de proposition durant des mois voire années est aussi un renforcement de l’expérience d’élimination dans la couche qui peut être perturbé lorsqu’il sera le « moment » de présenter le pot.

L’hygiène naturelle infantile est un accompagnement progressif qui se base sur la communication et les moments propices pour uriner et excréter.

Quels accessoires pour accompagner l’HNI ?

Concrètement, à part des toilettes, aucun accessoire est indispensable. Certains matériels de puériculture sont aidant selon l’âge et le niveau d’autonomie de l’enfant :

Petit pot blog wesco

Un petit pot. Dès la naissance, le parent peut le porter au-dessus du pot, puis dès qu’il sait s’asseoir, il peut l’inviter à se mettre à cheval ou assis de manière classique.

Un réducteur de toilette accompagné d’un marche pied ou de de marche afin qu’il puisse monter seul quand il sera plus grand et poser ses pieds pour un meilleur appui.

Une autre petite astuce pour rassurer l’enfant consiste à l’asseoir face à l’abattant des toilettes pour qu’il puisse s’agripper et ne pas se retrouver face au vide et la hauteur, tout en étant penché vers l’avant ce qui facilite l’ouverture de l’angle ano-rectal. De ce fait, il n’est pas recommandé d’utiliser des pots avec un dossier haut qui invitera l’enfant à se pencher vers l’arrière.

Lingettes lavables blog wesco

Pour plus d’autonomie, l’enfant peut apprendre à s’essuyer à l’aide de lingettes lavables qu’on peut humidifier et lui demander de ranger dans un sac ou panier à côté du pot ou toilette.

Couches lavables blog wesco

Il est tout à fait possible que le bébé porte des couches jetables même si la famille pratique l’HNI, mais les couches lavables ont l’avantage de permettre à l’enfant de valider son expérience psycho corporelle : il a ressenti une tension localisée, il a relâché ses sphincters et a enclenché une miction, il ressent l’insert (le tissu) s’humidifier.
Les culottes d’apprentissage avec une partie plus absorbante sont intéressantes, autrement, on peut placer les insert ou les booster dans les culottes ou pantalon.

Sac pour couches blog wesco

Un sac imperméable qui initialement sert pour stocker les couches lavables, peut s’avérer utile lorsque l’enfant porte des culottes à l’extérieur de la maison ou pour aller à l’école au cas où.

Quels sont les avantages de l’allaitement pour l’HNI ?

L’HNI est assimilée aux pratiques dites de maternage proximal. Cela se caractérise par la disponibilité́ des parents à répondre rapidement et avec sensibilité́ aux besoins du bébé de par sa proximité physique. L’allaitement est un allié, tout comme le peau à peau, le cododo ou le portage.
L’avantage d’un allaitement exclusif sont les selles hydrosolubles du nourrisson jusqu’au moment de la diversification alimentaire. En effet, tant qu’il est allaité, ses selles se désagrègent et ne bouchent pas les canalisations. Ainsi le parent peut proposer à son bébé d’éliminer au lavabo ou évier (d’où le nombre de vidéo qu’on peut retrouver sur YouTube en tapant élimination communication ou EC, équivalent anglophone d’HNI).

L’allaitement n’est pas indispensable. Dès lors que le bébé est dans les bras au moment du nourrissage au sein ou au biberon. Le parent peut ouvrir la couche et l’inviter à éliminer ses urines et ses selles.

Vos recommandations pour l’Hygiène Naturelle Infantile, selon-vous quand s’inquiéter ?

Pour démarrer sereinement l’HNI, il est essentiel de s’autoriser des temps d’observation sans couche. Cette dernière empêche de constater à l’œil nu si l’enfant a effectivement uriné ou excrété.

Les étapes sont :

  • L’observation des signaux et des moments clés de son enfant ;
  • L’interprétation de ses expressions ;
  • La verbalisation au moment où il élimine+;
  • Et enfin se lancer dans les propositions.

Plusieurs outils peuvent aider comme :

  • Lister et reconnaître les signaux de son enfant, même s’ils évoluent avec l’âge jusqu’à ce qu’il puisse dire les mots « pipi » ou « caca » ;
  • Avoir une connaissance du besoin d’élimination et des timing propices ;
  • Écouter et suivre son intuition (parfois le parent sait et pressent que son enfant a besoin) ;
  • Suggérer : certains parents attendent que les demandes viennent de l’enfant (qu’il soit prêt) alors qu’il ne peut pas encore en émettre s’il n’a pas eu l’occasion de vivre l’élimination volontaire par un relâchement proposé dans un lieu pourvu (pot ou toilette).

Les inquiétudes principales des parents sont les refus ou les grèves du pot. C’est la majorité des motifs de consultation dédiée à l’accompagnement du besoin d’élimination.
Les refus ou grèves peuvent être partiels et dans ce cas ne concerner que les urines ou les selles. L’important est de ne pas laisser s’installer la situation en pensant que c’est un besoin naturel et que cela va s’arranger tout seul avec le temps. Lors des consultations (visio) où je reçois les parents pour une séance d’accompagnement, les familles repartent avec des outils pédagogiques et ludiques.

Vos conseils pour une pratique au quotidien avec un bébé

Ma règle d’or c’est de ne pas se surcharger, le quotidien avec un bébé est assez bouleversant. Pour faciliter la régularité, c’est d’associer à des moments clés du quotidien.

Enlever la couche uniquement pour proposer le lavabo ou le pot. À quel moment ? :

  • À chacun de ses réveils ;
  • Après chaque biberon ou tétée, vous pouvez l’installer sur le pot ou l’avoir à disposition à côté car il risque d’éliminer dès qu’il a fini ;
  • Au moment du change ou du bain, que la couche soit souillée ou sèche, comme il est déjà déshabillé, vous pouvez lui proposer ;
  • Après chaque retour de sortie (en rentrant à la maison, en enlevant son bébé de sa poussette ou de son moyen de portage).
Bébé et maman HNI blog wesco

Exemple de l’HNI pendant l’allaitement avec le pot

Bébé et maman HNI blog wesco

Exemple de l’HNI sur le pot

Il est inutile de réveiller son bébé pour lui proposer le pot. Sauf s’il manifeste une gêne et une difficulté à se rendormir. Il est peut-être inconfortable allongé et a besoin d’être porté en position physiologique.
S’il exprime son besoin en dehors de ces moments-là, vous pouvez bien sûr lui proposer. L’important est d’être régulier sans se surcharger, grâce à l’association de moments. Cela deviendra un automatisme que vous garderez même quand il grandira. En effet, votre enfant aura intégré une routine. Il passera aux toilettes dès qu’il se réveille, après chaque repas, en rentrant à la maison.

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Mon enfant se met en colère, tape et mord. Que faire ?

Mon enfant se met en colère, tape et mord. Que faire ?

« Vous savez qu’une vie de parent sans éclats n’existe pas. »
Patrick Ben Soussan, pédopsychiatre

Enfant agité, enfant en colère, qui tape et/ou qui mord… Ces irruptions de gestes agressifs, en famille ou en structures d’accueil, sont souvent délicates à appréhender. Pourquoi l’enfant fait-il mal, est-ce d’ailleurs sa volonté première ? Que veulent dire ces comportements et comment les accompagner au mieux ? Après un tour sur les dernières études du développement des jeunes enfants à travers leurs interactions sociales, on vous dit (presque) tout sur le sujet !

Violence, agressivité, colère : quésaco ?

Commençons par trois définitions ;

La violence est l’emploi d’une force brutale sortant du cadre de la “normalité” des interactions sociales.

L’agressivité (du latin ad-gressere, aller vers) appartient aux comportements d’adaptation humains lors des interactions sociales. Elle englobe une notion de survie, de défense de son espace vital. En compétition sportive par exemple, quand on souhaite se dépasser pour être le meilleur, c’est une manifestation de notre agressivité.

L’agressivité et la violence sont régies par des régions du cerveau différentes.

La colère est, quant à elle, une émotion primaire qui peut être à l’origine de l’emploi de l’une ou de l’autre selon les contextes.

Bébé tape et mord

L’usage de la force involontaire (le nourrisson mord son interlocuteur ou le tape sans lien avec une éventuelle situation de frustration ou de colère) semble être commun à la plupart des tout-petits. Il s’agirait là d’une étape du développement psychoaffectif et relationnel, dont l’intention serait l’exploration sociale : on ne parlera donc pas de tendances agressives volontaires chez Bébé, mais de découverte de l’univers qui l’entoure avec des gestes encore peu contrôlés et imprécis.

anneau à mordre
hochet dentition

Le tout-petit découvre le monde sans langage, la bouche est, dans ses premiers mois de vie, un organe de découvertes important (lait, tétée, doigts, pieds, doudou…) ; combien de parents s’exclament au quotidien que leur poupon met tout à la bouche ?! Concernant les morsures, il n’est pas non plus rare que Bébé morde au moment de ses poussées dentaires, dans un espoir probable de soulager ses gencives endolories. Là encore, pas d’intention première de nuire ou de blesser de sa part. Pour l’aider et limiter ces comportements, on lui propose des anneaux de dentition réfrigérants ou encore un hochet de dentition en caoutchouc naturel.

L’emploi de gestes involontaires provoquant une douleur chez l’autre tend à diminuer vers les 2 ans et demi. Selon les chercheurs, à ce stade, la capacité à percevoir la souffrance provoquée chez l’autre pourrait s’accroître, tout comme la conscience de faire mal. Pour autant, les capacités empathiques de Ptiloup sont encore en cours de développement.

Mon enfant tape et mord

Cependant, l’usage volontaire de force physique augmente vers 2 ans et demi, car entrent en jeu de nouvelles interactions sociales (à la crèche, à l’école maternelle etc…) avec d’autres Ptiloups et un nouvel apprentissage : le relationnel avec ses pairs (hors parent), la vie en (micro)société et toutes les émotions qui vont en découler !

Vous êtes le modèle des enfants

Parents comme professionnels de la petite enfance, gardez-le toujours à l’esprit : vous êtes leur modèle. Didier Desor (professeur des Universités, enseignant en Neurosciences du comportement) et François Math (Neurologue et Neurophysiologiste) écrivent en ce sens :

« Ce n’est que l’apprentissage dans le cadre familial et scolaire qui lui permettra, en se socialisant, de maîtriser sa violence. L’enfant n’est pas un adulte. Son apprentissage des comportements, des gestes et des mots intègre ce que les aînés lui montrent (…). ».

Mais… Pourquoi mon enfant tape ou mord ?

Difficile de proposer une réponse générale car, et on ne le dit que trop souvent, chaque enfant est différent. Chaque situation de conflit l’est tout autant et son contexte doit être pris en compte pour résoudre la question. Il est important de rappeler cependant qu’en bas âge et quand le langage n’est pas – du tout, ou pas encore – totalement maîtrisé, le corps pourrait parfois prendre le relai pour exprimer ce que Ptiloup ne sait pas encore dire.

Faut-il prévenir toutes les situations conflictuelles et empêcher toutes les colères ?

On vous répondrait bien oui… et non. Les enfants apprennent par l’expérience. Vous ne pourrez pas empêcher toutes les disputes (entre copains/copines et/ou entre frères et sœurs), et ce sont des expériences par lesquelles les enfants vont acquérir les bases de leurs futures compétences relationnelles et émotionnelles. La prochaine fois (ou la suivante) peut-être qu’Arthur ne se jettera pas toute main tendue sur la joue de Tom pour lui arracher son jeu, mais lui demandera d’abord s’il veut bien lui prêter. Apprendre à résoudre seul un conflit aujourd’hui, c’est aussi faciliter leur future vie d’adulte.

On n’encourage pas pour autant au laisser-faire et à la non-intervention des adultes ; vous devez évidemment garder un œil attentif sur toutes les situations, et surtout celles susceptibles de dégénérer physiquement pour intervenir avant que n’ait lieu le geste de trop (morsure, gifle etc).

Gestion de crise vers un retour au calme

Si vous arrivez trop tard, le premier réflexe est bien évidemment de séparer les deux enfants. Et le mot d’ordre (après avoir réconforté et effectué les soins nécessaires pour la blessure de guerre) : tout expliquer avec des mots simples aux deux protagonistes (celui qui a tapé/mordu, celui qui a été tapé/mordu). On ne banalise évidemment pas le geste : il n’est pas autorisé.

“ Arthur n’a pas l’habitude de partager ses jouets. Il voulait le camion avec lequel tu jouais, et il t’a fait mal pour avoir le camion. C’est interdit de faire mal et maintenant, Arthur le sait. ”

“ Ici, les jouets sont à tous les enfants. On apprend à les partager tous ensemble. Tu as fait mal à Tom et il est triste. C’est interdit de faire mal, même quand on veut un jouet très fort. “

imagier des signes

Si le langage n’est pas bien en place chez l’un comme chez l’autre, vous pouvez doubler vos explications de quelques signes. Il est important que les enfants entendent (de vous ou de l’autre) les émotions provoquées chez eux par ce qui vient de se passer. Colère ? Tristesse ? S’ils sont en capacité de verbaliser leur ressenti, on les y encourage. Les Ptiloups sont encore dans l’âge où ils ont besoin d’être accompagnés pour apprendre à réguler leurs nombreuses émotions seuls. On n’hésite pas à proposer l’intervention de nos meilleurs alliés, les coussins attrape-colère et retour au calme :

coussin retour au calme

Des idées pour un retour au calme des enfants

Ma douce et calme boule de poils

À la maison, le contact d’un animal de compagnie avec Ptiloup peut être bénéfique. Le lien qui se crée entre les deux est un formidable régulateur d’énergie et apprend à Ptiloup les bases de l’adaptation sociale. En effet, il va devoir apprendre à maîtriser sa force et ses gestes au contact de l’animal. On veille évidemment à être toujours présent lors de leurs interactions.

L’initiation sportive pour réguler les émotions

L’initiation à la pratique sportive est non seulement une aide à la régulation émotionnelle, mais aussi un apprentissage des valeurs sociales fondamentales. Lors des activités sportives, les enfants peuvent relâcher leur énergie au sein d’une activité réglementée.

Et si l’agressivité perdure ?

Les apprentissages sociaux psychoaffectifs de la vie entre pairs sont nombreux et de fait, complexes à tous assimiler d’un seul coup pour un petit cerveau en construction ; la période d’ajustement peut légitimement vous sembler très longue ! Cependant, si l’agressivité de Ptiloup perdure et s’accentue, n’hésitez pas à vous rapprocher de professionnels de santé qui sauront vous conseiller pour l’accompagner au mieux.

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Pour aller plus loin :
  • Patrick Ben Soussan, De l’art d’élever des enfants (im)parfaits (Erès, 2018) et Comment Survivre à ses enfants ? Ce que la parentalité positive ne vous a pas dit (Erès, 2019).
  • Infants’ unprovoked acts of force toward others Audun Dahl Department of Psychology, University of California, Santa Cruz, USA 2015
  • Comprendre la violence des enfants. L’apport des neurosciences, sous la direction de Math François, Desor Didier, Witkowski Pierrette (Dunod, 2015).
5 choses à retenir sur la plagiocéphalie positionnelle de Bébé

5 choses à retenir sur la plagiocéphalie positionnelle de Bébé

Article rédigé en partenariat avec Cléa Secci, kinésithérapeute pédiatrique.

La plagiocéphalie positionnelle de Bébé est une déformation du crâne consécutive à l’application d’une force extérieure sur une zone du crâne et de façon répétée. C’est la position préférentielle qu’adopte le nourrisson qui est en cause. Elle concernerait 1 enfant sur 5. Face à une telle situation, il est recommandé de consulter un kinésithérapeute spécialisé en pédiatrie. Voici quelques notions intéressantes à retenir sur le sujet.

5 choses sur la plagiocéphalie positionnelle du nourrisson

1 – L’aplatissement du crâne est le reflet d’un manque de mobilité global du bébé vers un côté non préférentiel, entraînant une plagiocéphalie, ou bien de façon bilatérale, entraînant une brachycéphalie.

2 – C’est l’évolution vers une mobilité globale et cervicale riche du bébé qui va permettre au crâne de se remodeler progressivement. Ce gain de mobilité peut se faire par le biais d’exercices actifs avec Bébé montrés par votre kinésithérapeute pédiatrique et à reproduire à la maison, ainsi que des mobilisations que ce dernier réalisera en séance.

3 – Bébé apprend beaucoup sur le plan moteur lorsqu’il est positionné à plat sur le dos sur une surface ferme. Ainsi il ressent mieux son corps et ses points d’appui et emmagasine de l’expérience pour développer un large panel d’adaptations posturales et sa motricité. Pour cela, le choix d’un tapis de qualité est important. Il vaut mieux éviter les revêtements textiles qui empêchent les glissements.

4 – Les bébés sont naturellement attirés par les motifs contrastés. Pour les guider vers le côté non préférentiel on utilisera des objets noirs et blancs dans un premier temps (jusqu’à 3 mois environ), puis des objets aux couleurs très vives et contrastées.

Cube coloré blog wesco

Avec ce cube coloré, il est possible de mixer les deux principes en glissant des images contrastées noires et blanches :

5 – Le remodelage du crâne est un processus plus lent que celui de la déformation. La prise de mesures crâniennes par votre kinésithérapeute (espacées d’un mois et demi environ) permet de quantifier objectivement l’évolution.

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Socialisation chez bébé : comment encourager un comportement prosocial ?

Socialisation chez bébé : comment encourager un comportement prosocial ?

À l’aube de son premier anniversaire, Bébé peut déjà adopter un comportement prosocial. Il est en mesure d’interagir en conscience avec les personnes qui l’entourent et d’esquisser des comportements variés. Il est capable de distinguer différentes émotions sur les visages. Au fur et à mesure qu’il grandira, il sera en mesure d’adopter une attitude prosociale sereine comme l’empathie, l’entraide et la coopération.

C’est quoi un comportement prosocial ?

Un comportement prosocial correspond à l’attitude bienveillante que nous adoptons de manière volontaire vis-à-vis d’autrui comme se montrer solidaire, faire preuve d’altruisme ou de coopération sans attendre de contrepartie. Le comportement prosocial fait son apparition assez tôt dans l’enfance dès la première année de vie et s’enrichit ensuite au fil du temps (même à l’âge adulte encore). Le comportement prosocial a un impact positif dans les relations sociales puisqu’il facilite les interactions entre les individus. Plus le comportement prosocial est ancré tôt, plus cela devient un trait de caractère naturel et spontané.

Comportement prosocial et enfance  : que savons-nous  ?

Tous les enfants sont dotés d’un comportement prosocial

C’est l’environnement social dans lequel évolue Bébé qui va influer sur son comportement prosocial. On sait d’ailleurs aujourd’hui qu’il n’y a pas d’enfants plus enclins que d’autres à adopter un comportement qui profite à autrui. En revanche, l’environnement et les personnes qui entourent un enfant vont avoir un rôle déterminant. Dès son plus jeune âge Ptiloup est un fin observateur et il agit le plus souvent par mimétisme avec les modèles de socialisation qui l’entourent. C’est pourquoi, s’il observe ses parents accomplir des actions de bienveillance, de solidarité ou d’altruisme de manière spontanée et désintéressée, cela deviendra pour lui une norme morale et sociale. Aider, partager, réconforter et consoler feront partie de son quotidien !

Culpabilité & empathie : des sentiments prédicteurs du comportement prosocial ?

Bien que tous les enfants puissent faire preuve d’entraide, les études menées sur le sujet relèvent deux situations morales particulièrement enclines au comportement prosocial :

  • un enfant qui ressent très tôt la culpabilité lorsqu’il transgresse une règle aura conscience des conséquences de ses actes sur lui-même et l’autre (« Mon attitude peut offenser ») ;
  • à contrario, un enfant qui a un fort réservoir d’empathie et qui manifeste son désir d’aider sans retenue aura un comportement prosocial particulièrement actif.

L’évolution du comportement prosocial au cours de l’enfance

Au fur et à mesure que les années passent, Ptiloup affûte son comportement prosocial. On note ainsi 2 temps majeurs dans la petite enfance :

  • vers l’âge de 2 ans : il commence à se montrer aidant dans des situations simples du quotidien. Par exemple : ramasser le doudou tombé au sol et le redonner de manière spontanée à son petit propriétaire… réconfort garanti !
  • au début de l’école maternelle, vers l’âge de 3-4 ans, il est en capacité de décrypter des situations plus complexes et ne se contente plus seulement d’aider mais intègre les notions de partage et de réconfort. Par exemple, il va venir en aide à un camarade qui semble triste dans la cour de l’école.

Bien sûr, le comportement prosocial deviendra plus complexe au fur et à mesure des années grâce à la diversité des situations auxquelles il sera confronté à l’adolescence puis à l’âge adulte.

Les bénéfices du comportement prosocial chez le jeune enfant

Les enfants qui adoptent un comportement prosocial dès le plus jeune âge en tirent très souvent les bénéfices dans la vie en groupe. Les prémices se font à la crèche mais c’est surtout à l’école qu’un enfant peut se démarquer avec une attitude prosociale. En effet, cela lui permet de :

  • nouer plus facilement des relations positives et bienveillantes envers les autres ;
  • comprendre ses émotions et celles des autres (coucou le super pouvoir d’empathie) ;
  • résoudre avec habileté les petits conflits du quotidien.

Comment peut-on encourager le comportement prosocial chez Bébé ?

Vous l’avez compris, pour que Bébé adopte instinctivement un comportement prosocial, il va falloir lui montrer le chemin… car les pairs qui l’entourent ont tous un rôle à jouer !

Le comportement prosocial sur le lieu de garde

Qu’il soit gardé dans une crèche, une MAM ou à domicile, Ptiloup évolue au contact d’autres enfants (eux-mêmes tous différents). Cette diversité est une chance dès tout-petit pour ne pas laisser les fausses croyances sur les autres s’installer (différences de genre, culturelles ou socio-économiques).
Vous êtes professionnel de la petite enfance, voici quelques pistes pour encourager les comportements prosociaux :

  • Multipliez les occasions de jouer en groupe pour favoriser la coopération et la bienveillance.
  • Autant que possible, faites évoluer régulièrement la composition des groupes. Même si les affinités sont inévitables, plus tôt les enfants sont habitués à être avec des enfants différents d’eux, moins ils seront réfractaires à aider autrui.
  • Pour certaines activités, détachez vous de la barrière de l’âge. Par exemple, lors d’un atelier peinture vous pouvez créer des binômes avec 2 tranches d’âges (12 et 24 mois par exemple). L’enfant plus âgé pourra ainsi aider le plus jeune pour l’appropriation et la maîtrise du pinceau.
  • Valorisez verbalement avec des mots simples chaque situation où un enfant a fait preuve d’un comportement prosocial envers un autre enfant. N’oublions pas que la répétition est la clé !

Le comportement prosocial à la maison

Votre tout petit n’a d’yeux que pour vous et c’est bien normal : vous êtes son point d’ancrage dans le tourbillon du quotidien ! Votre attitude au quotidien et votre souci d’autrui seront pour lui les exemples les plus probants : tenir la porte dans un magasin, aider une personne qui cherche son chemin, saluer poliment un commerçant…

Félicitez votre tout petit lorsqu’il fait preuve d’un comportement prosocial et expliquez-lui quand il n’a pas l’attitude qu’il faut. Plutôt qu’une punition injonctive, préférez une explication claire et concrète. Un enfant a besoin d’entendre et de comprendre dans quel cas son comportement et ses actes peuvent affecter l’autre.

Nul doute que Ptiloup gardera en mémoire toutes ses situations, se les appropriera pour mieux les restituer dans son quotidien d’enfant puis d’adulte accompli et bienveillant.

En bref

Les comportements prosociaux sont un des fondements d’une société bienveillante et tolérante. Plutôt que de faire peser ce poids exclusivement sur les petites épaules de nos chérubins, gardons en mémoire que nous formons une seule et même chaîne où chacun peut faire preuve d’empathie, de solidarité et d’altruisme. Et si finalement, nous retenions que s’intéresser à l’autre est autant bénéfique pour celui qui donne que celui qui reçoit ? À méditer 😉

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