Quand on plonge dans l’univers de la classe flexible, on découvre des aménagements de classe différents et une autre façon d’enseigner. Si l’aventure de la classe flexible vous tente, sa mise en place peut révéler quelques embûches. Alors découvrez nos recommandations et le retour d’expérience d’une enseignante déjà adepte !
Les 4 pièges de la classe flexible auxquels vous pouvez être confronté :
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Jouer la carte de l’esthétique plutôt que de la fonctionnalité :
Sur le web et les réseaux sociaux, les idées ne manquent pas en matière d’aménagement de classe flexible. Toutes ces suggestions rivalisent d’ingéniosité et le risque c’est qu’à trop vouloir les reproduire vous pouvez vous y perdre. Gardez à l’esprit que vos élèves pourront ne pas être réceptifs à une idée. Ce qui semblait ingénieux sur le papier peut ne pas l’être en réalité.
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Se précipiter en voulant tout changer tout de suite :
La classe flexible est un travail de longue haleine au regard des investissements matériels nécessaires à la réorganisation des espaces de travail. Son fonctionnement est novateur et encore peu connu en France. Procéder étapes par étapes peut s’avérer intéressant pour éveiller la curiosité des élèves et susciter leur engagement au concept. Les élèves seront les premiers concernés par ces aménagements, alors n’hésitez pas à les inclure dans la réflexion ! Présentez-leur le fonctionnement d’une classe flexible, listez leurs envies… et ensemble lancez vous dans l’aventure !
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Penser uniquement aménagement :
La classe flexible ne se réduit pas à un aménagement de classe ou un choix de mobilier spécifique. C’est aussi une réflexion plus globale sur laquelle s’engage l’enseignant. La position physique qu’il occupe dans la classe et la manière de conduire les apprentissages sont amenés à évoluer. En classe flexible, l’enseignant ne dispose plus nécessairement d’un grand bureau dans un coin de la classe. Au contraire, il se déplace volontiers au sein des différents groupes. Il privilégie également les expérimentations et manipulations avant l’écrit.
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Faire l’impasse sur les règles de vie en classe :
Bavardages, chahutages… en classe flexible les élèves jouissent d’une certaine liberté dans leur déplacement et d’une autonomie dans la gestion de leurs apprentissages. Une véritable relation de confiance doit alors s’instaurer entre l’enseignant et les élèves. Seulement cette nouvelle façon de fonctionner impose une certaine responsabilité que tous les élèves n’appréhenderont pas de la même manière. Alors pour que chaque élève y trouve son compte, il est important d’établir un code de bonne conduite : nombre de places limité par centre d’activité, respect du matériel, entraide entre élèves sur les ateliers en autonomie…
Rencontre avec Marie-Delphine Gerthofert
En complément de ces premiers conseils, nous sommes heureux de vous partager le retour d’expérience de Marie-Delphine Gerthoffert, enseignante en classe de CE1-CE2 et fervente adepte de la classe flexible.
Selon vous, comment bien démarrer en classe flexible ?
M-D Gerthoffert : Il me semble qu’il faut avant tout observer les comportements et habitudes de travail des élèves. Certains ont besoin de bouger, de manipuler un objet tout en écoutant, de se lever, de se balancer sur leur chaise ou au contraire de s’isoler… Il tient aussi de faire la distinction entre les postures qui sont pour eux “aidantes” au travail ou perturbatrices. Personnellement, j’avais réalisé un listing des comportements en notant les postures autorisées et en listant le matériel qui pouvait contribuer au mieux-être des enfants. La classe flexible permet aux élèves de choisir les modalités de travail afin qu’ils jouissent d’une certaine liberté corporelle et sensorielle pour se concentrer au mieux sans gêner les autres.
Quels produits utilisez-vous dans votre classe flexible ?
M-D Gerthoffert : Pour le moment, j’ai expérimenté les galettes, les stations-debout, les casques, les chuchoteurs, les bagues hérissées, les ballons et les élastiques. Ces derniers n’ont, d’une manière générale, pas très bien fonctionnés : d’une part car leur qualité était moyenne et d’autre part car les élèves ne les utilisaient pas vraiment. Comme à chaque fois que c’est nouveau, beaucoup ont voulu tester mais ils n’ont pas eu l’effet escompté c’est à dire arrêter de se balancer sur sa chaise, occuper ses pieds lors du travail. Le matériel de ma classe ne m’a pas permis de les installer de la meilleure manière qui soit et je pense que cela a aussi contribué à leur inefficacité. Le reste du matériel a plutôt fait ses preuves, selon les besoins attendus et dépendant de l’affinité des utilisateurs.
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Sources :