Les troubles DYS sont des troubles neuro-développementaux (TND) spécifiques du langage et des apprentissages. Rappelons tout d’abord qu’un diagnostic ne peut être posé que par un professionnel de santé habilité, après avoir écarté toutes les autres possibilités (traumatisme, lésion, pathologie psychiatrique, déficit intellectuel ou sensoriel etc.)


Nous vous proposons ici des pistes pour les repérer, mais cela ne remplace en rien un diagnostic professionnel1. La loi sur le handicap et la scolarisation du 11 février 2005 a fait entrer la dyslexie dans le champ du handicap cognitif. L’enfant reconnu DYS bénéficie désormais d’aménagements scolaires et de prises en charge par des professionnels.

Vous avez dit DYS ?

Les DYS : des troubles neuro-développementaux

On regroupe donc sous l’appellation ” troubles DYS ” ces troubles d’origine neurobiologique qui sont développementaux. Ils apparaissent au cours du développement de l’enfant et/ou lors des premiers apprentissages, et persistent souvent à l’âge adulte. Certains de ces troubles affectent les apprentissages précoces (gestuelle, langage, sociabilité), d’autres affectent les apprentissages scolaires comme le langage écrit, le calcul etc. Ils sont souvent appelés ” troubles spécifiques du langage et des apprentissages ” (TSLA).

Les principaux troubles DYS

 

 

 

Dyslexie : trouble(s) du “lire”, de l’acquisition de la lecture ;

Des signes à repérer : lecture très lente, peu fluide, difficultés à découper les syllabes et les mots d’une phrase.

 

 

 

 

Dysorthographie : trouble(s) du “savoir orthographier correctement les mots” (à l’écrit), de l’acquisition et de la production de l’orthographe.

Des signes à repérer : lenteur et fatigabilité à l’écriture, l’enfant transcrit “phonétiquement” ce qu’il entend et confond des lettres.

 

 

 

 

Dysphasie : trouble(s) du “dire et/ou comprendre ce qui est dit”. Ne pas la confondre avec un retard de langage qui, lui, pourra être rattrapé. La dysphasie résiste malheureusement souvent au temps et aux soins.

Des signes à repérer : langage inintelligible et déstructuré, peu de vocabulaire, compréhension difficile de phrases simples.

 

 

 

 

Dyspraxie : trouble(s) du “comment faire”, aussi appelé trouble développemental de la coordination.

Des signes à repérer : difficulté à planifier et automatiser des gestes moteurs pour réaliser une action. Retard dans les acquisitions motrices, maladresse.

 

 

 

Dyscalculie : trouble(s) du “calculer et compter”.

Des signes à repérer : difficulté(s) à compter, dénombrer, faire un calcul mental, comprendre les termes mathématiques etc.

 

 

 

Dysgraphie : trouble(s) du geste de l’écriture.

Des signes à repérer : lenteur, fatigue et parfois douleur à l’écriture, chevauchement des lignes, illisibilité, taille et forme aléatoires des lettres etc.

 

 

Dyschronie : trouble(s) de la notion du temps.

Des signes à repérer : abstractions du concept de chronologie, difficulté à lire et comprendre l’heure, à se repérer dans le temps (passé, présent, futur…)

 

 

Syndrome dysattentionnel (TDA/H) : trouble(s) déficitaire(s) de l’attention avec ou sans hyperactivité.

Des signes à repérer : grande distractibilité, impulsivité et dispersion de l’enfant dans les moments de concentration. Il peut à lui seul provoquer ou accentuer d’autres troubles DYS.

 

Combien d’enfants souffrent de DYS ?

En France, on retient actuellement une moyenne de 5% d’enfants dyslexiques, dyspraxiques, dyscalculiques et TDA/H. La dysphasie concernerait 1% des enfants. Selon le Ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes Handicapées, 10% des naissances seraient concernées par des troubles neuro-développementaux.

 

Il est difficile d’obtenir des chiffres fiables et réellement représentatifs malgré les avancées médicales et scientifiques. D’abord, les diagnostics des DYS, même s’ils sont de plus en plus posés aujourd’hui, sont longs (puisqu’il faut éliminer toutes les autres pistes avant de pouvoir déterminer un trouble DYS). Certains troubles se confondent : le syndrome dysattentionnel peut en effet à lui seul provoquer ou accentuer d’autres troubles DYS. Un enfant dyslexique sera également dysorthographique, mais la réciproque n’est pas forcément vraie etc.

Focus sur la dyslexie

La dyslexie est donc un trouble du langage d’origine neurobiologique. Un enfant dyslexique a des difficultés à identifier ce qu’il lit, même s’il le comprend. En cas de doute à n’importe quel moment de la scolarité de Ptiloup, on n’hésite alors pas à se rapprocher de professionnels habilités à effectuer un bilan pluridisciplinaire.

 

Les recommandations pour poser un diagnostic de dyslexie sont actuellement aux alentours des 18 mois d’apprentissage de la lecture ; avant, il est trop tôt pour statuer s’il s’agit d’une difficulté d’acquisition/apprentissage, ou d’une réelle dyslexie. Certains signes chez le jeune enfant peuvent nous mettre sur la piste :

  • Difficultés et fatigabilité à la lecture, lecture très lente et peu fluide ;
  • Difficultés à repérer et découper les syllabes d’un mot, les mots d’une phrase, les phrases entre elles.

Comment accompagner ?

Une fois le diagnostic posé, en plus du suivi mis en place avec un ou des professionnels de santé habilités, vous pouvez quotidiennement utiliser tous les supports qui permettent de raconter des histoires, développer les habiletés langagières (images, cartes, mémos, kamishibaï, livres, etc.), aborder les mathématiques pas les jeux d’expérimentation et de logique (par ex. le matériel montessorien autocorrectif). Les cartes mémo permettent de travailler la mémorisation, les puzzles aimantés et traditionnels encouragent la concentration et la coordination oculo-manuelle. De manière générale, les jeux facilitent le diagnostic précoce indispensable et ont un pouvoir magique d’encouragement de l’enfant dans le développement de toutes ses capacités.

 


1. note de bas de page : Rapprochez-vous par exemple d’un orthophoniste, d’un neuropsychologue etc.

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